La France et le G20 pendus aux décisions de Joe Biden
POLITIQUE - Le concert des nations va-t-il retrouver un peu d’harmonie? C’est en tout cas ce qu’espère la France, et ses alliés, de l’élection de Joe Biden, pour relancer et renégocier certaines mesures freinées à l’échelle internationale par...
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POLITIQUE - Le concert des nations va-t-il retrouver un peu d’harmonie? C’est en tout cas ce qu’espère la France, et ses alliés, de l’élection de Joe Biden, pour relancer et renégocier certaines mesures freinées à l’échelle internationale par la réticence de Donald Trump.
À en croire les remontées des premières réunions préparatoires du G7 et autre G20, le ton de la présidence américaine n’est, sans surprise, plus le même. L’entourage du ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, évoque même “un changement d’état d’esprit” et des “signaux positifs” quant à plusieurs sujets majeurs, de la taxation des entreprises du numérique aux guéguerres commerciales entre les pays.
Preuve en est: la lettre de la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, envoyée le jeudi 25 février aux responsables des finances du G20, à la veille d’une réunion -en visio, pandémie de coronavirus oblige- des grands argentiers de la planète pour discuter coordination des plans de relance et aide aux pays pauvres.
Dans sa missive, elle se dit favorable à ce que le FMI puise dans son avoir de réserve pour aider les pays pauvres à faire face aux conséquences de la crise sanitaire. Un revirement majeur par rapport aux dernières prises de position de Donald Trump. Qui en appelle d’autres?
Avancée sur l’aide aux pays pauvres
Le changement de pied de l’administration américaine sur cette question n’est pas une surprise. Concrètement, la responsable américaine a apporté son soutien à une nouvelle allocation de droits de tirage spéciaux du FMI. Depuis des mois, plusieurs pays du G20, emmenés par la France, plaident pour que le FMI émette ces DTS, la presse évoquant un montant allant jusqu’à 500 milliards de dollars, pour répondre aux besoins de financement des pays pauvres.
L’allocation de DTS a déjà fait ses preuves lors de la crise financière mondiale de 2008-2009 quand le Fonds monétaire international avait émis une allocation équivalant à 283 milliards de dollars
Les droits de tirage spéciaux sont depuis 1969 l’unité de compte du Fonds monétaire international (FMI) qui s’en sert notamment pour calculer les taux d’intérêt sur les prêts qu’il accorde à ses États membres. S’ils ne sont pas une monnaie et n’ont pas d’existence matérielle, ils permettent davantage de prêts au titre des ressources propres.
Jusqu’à présent, les nations européennes, chez qui ce dispositif de soutien aux pays pauvres fait consensus, s’étaient heurtées au blocage de la précédente administration américaine, les États-Unis détenant 17% des droits de vote du FMI.
Il s’agit donc d’une avancée majeure pour ceux qui poussaient vers cette solidarité. Et ce n’est pas tout. Le changement de locataire à la Maison Blanche pourrait donner plusieurs coups de pouce aux ambitions de la France sur d’autres sujets.
Guerre commerciale, taxe sur le numérique
Celui de la taxation des entreprises du numérique en premier lieu. “C’est un débat qui était important avant la crise, il sera d’autant plus d’actualité après la crise”, nous dit Bercy, alors que les dispositifs nationaux en la matière sont jugés moins efficaces que ne le serait une politique internationale homogène.
Sur cette question aussi, le ton de l’administration américaine a radicalement évolué. “Une taxe internationale sur les géants du numérique permettrait de percevoir une juste part des entreprises, tout en diminuant les incitations aux activités offshore que nous ne voulons certainement pas récompenser”, expliquait Janet Yellen en janvier 2021 aux sénateurs américains.
De quoi donner un peu d’optimisme aux tenants de cette taxation internationale “entravée par la proposition de la précédente administration américaine qui consistait à une sorte de ‘safe harbour’ pour leurs entreprises.” Comprendre: Donald Trump voulait que les Gafa puissent choisir de se soumettre ou non à ce régime fiscal. “Ce qui mettait en cause l’essence même du principe de ce que l’on cherche à faire”, poursuit l’entourage du ministre de Bruno Le Maire, pour qui “l’important” est désormais que “les Américains confirment qu’ils renoncent à cette idée.”
Plus largement, la France espère voir les relations commerciales se stabiliser dans le monde, sans qu’elles ne soient soumises aux coups de boutoir de la présidence américaine. ”Les producteurs souffrent beaucoup des nombreuses sanctions, des droits de douane imposés par l’administration Trump notamment sur l’acier, l’aluminium, le vin ou les produits de luxe”, regrette Bercy, ajoutant: ”il nous semble urgent de réduire les tensions commerciales de façon à soutenir la reprise de la croissance.”
Nul doute que ce sujet sera mis sur la table des ministres des Finances du G20 ce vendredi. Avec, là aussi, une note d’espoir: “cette administration semble moins encline à utiliser les sanctions commerciales à des fins de protection ou de souveraineté comme le faisait la précédente.” Les violons ont l’air accordés.
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