La lettre d'Isabelle Carré à Macron pour changer la loi sur les abus sexuels sur mineurs
INCESTE - La loi sur les abus sexuels sur mineurs doit évoluer. C’est ce que réclame l’actrice Isabelle Carré, qui a confié sur “C à vous” avoir recueilli par le passé “les terribles confidences” d’une victime, et a donc écrit à Emmanuel Macron...
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INCESTE - La loi sur les abus sexuels sur mineurs doit évoluer. C’est ce que réclame l’actrice Isabelle Carré, qui a confié sur “C à vous” avoir recueilli par le passé “les terribles confidences” d’une victime, et a donc écrit à Emmanuel Macron pour pousser à une action immédiate.
Invité de France 5 cevendredi 29 janvier, Isabelle Carré a expliqué avoir reçu à l’adolescence le témoignage d’une “personne proche” victime d’abus sexuels. Si elle n’a pas dévoilé l’identité de la victime qui ne le souhaite pas, l’actrice a cependant souligné l’importance de faire évoluer la loi “défaillante” sur les abus sexuels sur mineurs.
“Comment ce pays, notre société, pourraient-ils continuer à si mal traiter leurs enfants? Arrêtons de fermer les yeux. 6,5 millions victimes d’inceste parmi la population française. C’est un scandale qui humilie notre société tout entière”, a-t-elle dénoncé.
#Inceste : la lettre d’Isabelle Carré à @EmmanuelMacron.
— C à vous (@cavousf5) January 29, 2021
✍ « Comment ce pays et notre société pourraient-ils continuer à si mal traiter leurs enfants ? »#CàVouspic.twitter.com/v7nMbJgeTU
“La justice, la loi, doivent cesser d’être ambivalentes. Elles doivent cesser de protéger les agresseurs. C’est ce que je vous demande, monsieur le président. Vous devez tenir vos promesses et affirmer l’interdiction absolue de tout acte sexuel entre une personne majeure et un mineur de moins de 15 ans. Et, lorsqu’il s’agit d’un parent, de poser cet interdit dans la loi au moins jusqu’à 18 ans”, réclame l’actrice césarisée, qui salue “le grand espoir” soulevé par la vidéo d’Emmanuel Macron en réaction à l’affaire Duhamel.
L’“embarras” politique face au risque d’inconstitutionnalité
Depuis les révélations de Camille Kouchner et la vague de révélations d’ampleur nationale qui a suivi, le gouvernement a été contraint de s’emparer du débat autour de la loi sur les abus sexuels sur mineurs et notamment de l’imprescriptibilité de ces derniers.
Mais une telle loi pourrait être confrontée à l’écueil de l’inconstitutionnalité, déjà soulevé par plusieurs spécialistes du droit.
“J’entends l’embarras des hommes politiques, y compris dans votre gouvernement. Tous disent la nécessité d’un changement de loi mais freinent aussitôt, expliquant combien réviser la Constitution n’est pas une mince affaire”, souligne l’actrice. Mais, ajoute-t-elle, “si une loi est défaillante, et assurément, elle l’est, il faut la changer sans attendre.”
“Pour empêcher les agresseurs, puisqu’ils n’y parviennent pas tous seuls, il faut stopper cette impunité. Pour plus des deux tiers des victimes, le fait d’avoir parlé n’a entrainé aucune réaction judiciaire. Seulement 8% d’entre elles ont été protégées. Seulement dans 6% des cas, l’agresseur a été éloigné”, cite Isabelle Carré.
“Nous ne sommes pas en train de parler d’un projet que l’on peut remettre à plus tard. Il y a des vies en jeu. Parce qu’un enfant agressé sexuellement, c’est quelque chose en lui, quelque chose de lui, l’essentiel peut-être, qui meurt pour toujours”.
Plaidant pour une adaptation du droit, le chef de l’État a indiqué avoir demandé au garde des Sceaux Éric Dupont-Moretti et au secrétaire d’État à l’Enfance et aux Familles Adrien Taquet “de mener une consultation qui devra déboucher rapidement sur des propositions”. Plus récemment, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a évoqué la piste d’une “prescription glissante”, “rallongée ou rouverte dès lors qu’il y a de nouveaux faits, de nouveaux crimes qui ont été commis par la personne”.
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