La livraison des Nike "sataniques" de Lil Nas X désormais interdites
JUSTICE - Le concepteur des baskets “sataniques” nées d’une collaboration avec le rappeur Lil Nas X, et dont les semelles contiennent une goutte de sang humain, selon son fabricant, a reçu l’ordre de cesser leur livraison après une action en...
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JUSTICE - Le concepteur des baskets “sataniques” nées d’une collaboration avec le rappeur Lil Nas X, et dont les semelles contiennent une goutte de sang humain, selon son fabricant, a reçu l’ordre de cesser leur livraison après une action en justice intentée par Nike, selon des documents judiciaires consultés par l’AFP ce vendredi 2 avril.
Le géant des vêtements de sport avait attaqué en justice la société MSCHF, qui s’est spécialisée dans les produits en série limitée, mis en vente en ligne à une date donnée. Nike accuse la société installée à Brooklyn de contrefaçon et de dilution de la marque.
Les baskets “sataniques” ont été réalisées en partenariat avec le rappeur américain Lil Nas X, rendu célèbre par son tube “Old Town Road”, dont le remix a survolé le printemps et l’été 2019.
666 exemplaires vendus
Le modèle est initialement une basket Air Max 97 fabriquée par Nike, à laquelle ont été ajoutés quelques signes distinctifs rappelant le diable, notamment un pentagramme [une étoile à cinq branches, NDLR], parfois considéré comme un symbole satanique. Une goutte de sang humain a aussi été injectée dans la semelle, selon MSCHF.
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Dès ce lundi 29 mars, jour de la mise en vente de ce modèle à 666 exemplaires, nombre associé lui aussi au diable, Nike a assigné la petite société devant un tribunal fédéral civil de Brooklyn. L’équipementier demandait la suspension de la livraison des paires de chaussures, qui ont été toutes été vendues lundi, à 1018 dollars la paire, soit environ 864 euros.
Ce jeudi, un juge fédéral américain a émis une ordonnance d’interdiction provisoire empêchant MSCHF d’expédier des commandes de ces chaussures et d’utiliser davantage la marque Nike, selon des documents consultés par l’AFP.
Le juge a estimé que les actions du collectif d’art MSCHF étaient “susceptibles de semer la confusion [...] chez les consommateurs sur l’origine, le parrainage ou l’approbation” des chaussures, et qu’elles “dilueraient et terniraient” la marque de Nike, causant “un préjudice irréparable” sans cette ordonannce.
MSCHF “honnêtement surpris”
Dans un communiqué publié ce jeudi, MSCHF a défendu sa conception selon laquelle ces chaussures sont de l’art et leur production relève de la liberté d’expression. “Il n’y a pas de meilleure façon d’entamer une conversation sur la culture de la consommation qu’en participant à la culture de la consommation”, a estimé la société.
MSCHF dit avoir été “honnêtement surpris” par l’action de Nike, et avoir “hâte de travailler avec Nike et le tribunal pour résoudre cette affaire le plus rapidement possible”.
L’ordonnance d’interdiction temporaire sera maintenue jusqu’à une décision concernant la requête en injonction préliminaire de Nike. MSCHF doit se présenter devant le tribunal le 14 avril.
Les sneakers “sataniques” ont été conçues par MSCHF après les “baskets de Jésus”, des Nike Air Max 97 blanches, qui contenaient de l’eau bénite dans la semelle. Nike n’a pas intenté de poursuites pour cette gamme de produits, a relevé MSCHF dans son communiqué.
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