La magie du cinéma de Méliès revit à la Cinémathèque française
La 1ère bonne nouvelle est que la Cinémathèque française a repris ses activités le 19 mai. La seconde est évidemment cette grande exposition sur deux étages consacrée à Georges Méliès (1861-1938). Elle est alimentée par la riche collection...
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La 1ère bonne nouvelle est que la Cinémathèque française a repris ses activités le 19 mai. La seconde est évidemment cette grande exposition sur deux étages consacrée à Georges Méliès (1861-1938). Elle est alimentée par la riche collection d’appareils pré-cinématographiques et cinématographiques dont Laurent Mannoni, directeur scientifique du patrimoine de la Cinémathèque, est le gardien de ses trésors primitifs. Mais aussi par le fond Méliès, légué en 2004 par ses descendants (dont Madeleine Malthête-Méliès, petite-fille du cinéaste, élevée par lui et ayant participé activement à la fondation de la Cinémathèque française avec Henri Langlois).
Magicien avant tout
Faut-il présenter Méliès ? A la reprise de la fabrique de chaussures de luxe familiale et parisienne, il préfère devenir magicien, et fonde le théâtre Robert-Houdin. Il est, avec Alice Guy, de celles et ceux qui assistent aux 1ères présentations de la nouvelle invention des frères Auguste et Louis Lumière à Paris : le cinématographe.
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Une caractéristique importante de l’invention géniale des Lumière : c’est un trois-en-un. Caméra, tireuse, projecteur sont réunis dans une seule machine. Génial ! (Laurent Mannoni rappelle quand même, discrètement, que la tireuse fut peu utilisée, car elle n’était pas très performante, mais chut). L’objet est bien évidemment dans l’exposition, et son spectacle émeut toujours l’amateur de cinéma.
Musée Méliès – La magie du cinéma Photographie Olivier Gonord / La Cinémathèque françaiseMéliès, le magicien, perçoit tout ce qu’il pourrait tirer du cinéma. Mais le père des Lumière, Antoine, refuse de lui vendre le brevet puisqu’il ne croyait pas du tout en l’avenir de l’enfant de ses enfants… Alors Méliès décide de fabriquer lui-même sa caméra (et là, Laurent Mannoni nous glisse que Méliès avait transformé une machine anglaise pour le faire). Méliès, gros mytho ? Mais non, bonimenteur ! Artiste et magicien, il métamorphose le réel en merveilleux !
La magie à l’écran
Et c’est effectivement ce qu’il fait en tournant des centaines de films de toutes sortes : fééries, fausses actualités, tours de magie (il invente les 1ers trucages), voyages dans la Lune, films historiques, etc. On se balade dans l’exposition et on peut visionner ses œuvres les plus connues, redécouvrir le plaisir que le cinéma était à ses débuts : un art forain. Le musée regorge également de trésors, de dessins préparatoires, de maquettes, de costumes, d’affiches. Le visiteur peut même actionner certaines machines.
Musée Méliès – La magie du cinéma Photographie Olivier Gonord / La Cinémathèque françaiseDès la fin des années 1900, avec la concurrence du cinéma américain et la naissance du piratage des films, Méliès doit fermer le studio qu’il a fait construire à Montreuil et où il a tourné tous ses films. Il est ruiné. Alors, comme le montre Scorsese dans Hugo Cabret (2011), il finit marchand de jouets à la gare Montparnasse.
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Quelque chose de Georges
Mais Méliès a marqué et ses héritiers – ceux qui lui doivent tant, qui se sont inspirés de ses techniques d’effets – sont nombreux et ici honorés : George Lucas, Guillermo del Toro, Griffith, Eisenstein, Renoir, René Clair, Marcel L’Herbier, Jean Epstein, Man Ray, Jean Cocteau, Georges Franju, Jean-Luc Godard, Christopher Nolan, Tim Burton ou Bruno Podalydès. Tous ont en eux quelques chose de Georges.
A cette exposition est associée la parution d’un beau livre, riche en illustrations : Georges Méliès, la magie du cinéma, et le catalogue de l’exposition. Courez-y vite !
Du 19 mai 2021 au 31 décembre 2025 à la cinémathèque française. Tous les détails.
Georges Méliès, la magie du cinéma (Flammarion / La Cinémathèque française). Ouvrage collectif sous la direction de Laurent Mannoni. 400 pages, 500 illustrations, 45€
Musée Méliès, l’album catalogue (Flammarion / La Cinémathèque française). Textes de Laurent Mannoni, Gabrielle Sébire et Matthieu Orléan (curateurs de l’expo). 96 pages, 80 images, 14,90€