La manifestation de Génération Identitaire tourne à l'affrontement avec des antifascistes

MANIFESTATION - Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées, ce samedi 20 février sur la place Denfert-Rochereau à Paris, pour protester contre la dissolution annoncée du mouvement d’extrême droite radicale Génération identitaire, comme...

La manifestation de Génération Identitaire tourne à l'affrontement avec des antifascistes

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MANIFESTATION - Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées, ce samedi 20 février sur la place Denfert-Rochereau à Paris, pour protester contre la dissolution annoncée du mouvement d’extrême droite radicale Génération identitaire, comme vous pouvez le découvrir dans la vidéo en tête d’article.

Une procédure, annoncée le 13 février par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et réclamée de longue date par plusieurs associations, mais dénoncée par le RN ou encore les Patriotes de Florian Philippot. Le RN, qui n’était pas officiellement représenté à la manifestation, avait dénoncé le 14 février, une décision “politique” et “une dangereuse atteinte aux libertés fondamentales”.

“La décision de dissoudre Génération identitaire ne tient pas la route. À aucun moment, ils n’ont violé la loi. C’est de la gesticulation politique”, a déclaré Patrick Hays, vice-président de l’“Institution Jean-Marie Le Pen” toujours en cours de création. Patrick Hays, qui représentait Jean-Marie Le Pen dans la manifestation, estime que “2000 personnes” étaient présentes sur la place, bouclée par les forces de police et un service d’ordre très visible. Les chiffres de la Préfecture de police n’étaient pas encore disponibles à 17h30.

“On est chez nous!”

Autour de lui, des manifestants scandaient “On est chez nous!”, d’autres brandissaient des pancartes “Dissous car identitaire”, alors que certains arboraient des casquettes avec le slogan “Make America Great Again”, semblables à celles portées lors de la campagne de Donald Trump aux États-Unis.

À la tribune, dans leurs discours, les orateurs ont “remercié” entre autres le polémiste Éric “Zemmour de défendre nos idées”, ainsi que l’ancienne députée FN, Marion Maréchal, pour son soutien.

“Au aucun moment, Génération Identitaire n’a violé la loi. C’est totalement illogique de les dissoudre et c’est un risque en terme de liberté d’expression”, a lui déclaré Jean-Frédéric Poisson, qui avait participé à la primaire de la droite en 2017 et successeur de Christine Boutin à la tête d’un petit parti ultra-conservateur.

“Si Génération Identitaire est dissous, bah demain n’importe quel mouvement d’opposition pourra être dissous au bon vouloir du pouvoir. C’est extrêmement problématique ça s’appelle la tyrannie”, a souligné Florian Philippot (les Patriotes), et ex-membre du RN.

Jérôme Rodrigues, figure des “Gilets jaunes”, interpellé

À la même heure, à moins d’un kilomètre de là, dans le quartier de Montparnasse, une centaine de manifestants étaient rassemblés à l’appel de l’Union syndicale Solidaires Paris notamment, avec pour mot d’ordre la “riposte antifasciste sociale”.

Ce rassemblement avait été interdit par la préfecture de police au motif que le rassemblement a été déclaré “hors délai”. Jérôme Rodrigues, l’un des leaders du mouvement des Gilets jaunes, présent parmi les militants, a été interpelé et détenu pendant la durée de la manifestation.

Vers 14h30, la police a demandé aux manifestants de quitter la place, juste après que Jérôme Rodrigues, figure des “gilets jaunes” a été interpellé, selon une photographe. Des militants “antifa” ont alors tenté de rejoindre le rassemblement de Génération Identitaire, provoquant sur place un bref moment de tension. 

La garde à vue du “chef de rébellion” de Jérôme Rodriguez a été levée en fin d’après-midi, a précisé le parquet de Paris au HuffPost, précisant que “les investigations se poursuivent”. L’avocat Arié Alimi a ensuite indiqué sur Twitter qu’elle avait duré “trois heures et demi”, annonçant également qu’“une plainte a été déposée”.

 

“C’est scandaleux d’avoir interdit un pauvre rassemblement pacifique comme le nôtre, il y a plus de forces de l’ordre que de manifestants alors que là-bas les néonazis manifestent tranquillement”, a déclaré Karine, 36 ans, qui n’a pas souhaité donner son nom de famille.

Créé en 2012, Génération identitaire, dont le siège historique est installé à Lyon, revendique 2800 adhérents mais le nombre de ses militants et sympathisants est plutôt estimé par les spécialistes à 800 tout au plus. 

Sa dissolution a été évoquée pour la première fois le 26 janvier par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin qui s’est dit “scandalisé” par une opération anti-migrants du groupuscule d’extrême droite dans les Pyrénées. Le 13 février, Gérald Darmanin a annoncé avoir engagé la procédure de dissolution du groupe, donnant 10 jours à l’organisation pour faire valoir ses arguments.

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