La Métropole de Grenoble lance sa convention citoyenne pour le climat face aux insuffisances de l'État
Dans le procès “action citoyenne” contre l’État, soutenu par plus de 2 millions de Françaises et Français, le Tribunal a rendu son verdict ce mercredi 3 février 2021. Une victoire historique, puisque l’inaction climatique de l’État est reconnue...
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Dans le procès “action citoyenne” contre l’État, soutenu par plus de 2 millions de Françaises et Français, le Tribunal a rendu son verdict ce mercredi 3 février 2021. Une victoire historique, puisque l’inaction climatique de l’État est reconnue et condamnée par la justice. Au pied du mur, le Gouvernement doit à présent répondre de ses actes, porter sa responsabilité: la convention citoyenne pour le climat menée à l’échelle nationale a accouché d’une souris. Dans ce contexte, faut-il baisser les bras? Assurément non.
Sans prétendre pouvoir compenser les défaillances nationales historiques, de tous bords politiques, il nous appartient, localement, de démontrer qu’il n’y a pas de fatalité. La protection de notre environnement et de notre santé est une opportunité économique, sociale, mais aussi démocratique, en plus d’être une impérieuse nécessité. Nous ne pouvons pas, localement, nous cacher derrière notre petit doigt. Au contraire, nous nous devons d’embarquer tout le monde et nous engager dans la voie de l’écologie populaire dans nos villes et villages, celle qui écoute et accompagne tous et toutes dans le changement, sans laisser personne de côté. Celle qui est susceptible de redonner du souffle à notre démocratie, au vivre-ensemble, à la citoyenneté. Celle qui donne les moyens à chacun et chacune d’être au cœur de la transformation. Car les collectivités locales, elles, ne tergiversent pas. Nos territoires sont prêts à prendre le relais pour accompagner et redonner le pouvoir à la population, et cela depuis longtemps.
Voilà pourquoi, en complément des nombreuses initiatives menées en faveur de la transition écologique, de la justice sociale et de la résilience économique, la Métropole de Grenoble va lancer, à son échelle, une convention citoyenne pour le climat. Elle réunira 150 citoyennes et citoyens de tout âge, de toutes compositions familiales, tirés au sort, représentatifs des 49 communes de notre territoire. Parce que tous les acteurs et actrices doivent être mobilisés, nous lancerons en parallèle une convention des secteurs économiques pour le climat composée de paysans, artisans, commerçants, industriels, sociétés coopératives.
Tous seront au cœur de la transformation et de l’écriture d’une nouvelle page de l’histoire de notre territoire.
Une page qui par nature, interpellera et mobilisera tous et toutes.
Une page dont la vocation repose sur la construction d’une vision collective, d’un projet engageant qui appellera à une action individuelle et collective sans précédent pour atteindre la neutralité carbone en 2050, feuille de route que s’est fixée la Métropole grenobloise. Car notre ADN est faite d’innovation, de participation citoyenne, et d’acteurs économiques tournés vers l’avenir.
Cette feuille de route est naturellement susceptible d’être révisée avec des ambitions encore plus fortes et des moyens complémentaires à la clé à la suite de ces deux conventions pour le climat. Lancées et mises en œuvre en lien étroit avec les communes, ces deux conventions concluront, en toute indépendance, à des propositions qui seront évaluées, y compris financièrement, puis présentées aux élu-es locaux, à l’ensemble des acteurs publics et privés concernés, et enfin débattues en vue de leur mise en œuvre localement. Les propositions les plus complexes faisant débat au sein de la société comme au sein de nos assemblées délibérantes, feront l’objet d’un référendum métropolitain, une première en France.
Face à l’inaction et aux tergiversations des gouvernements successifs, nous écrirons ensemble une nouvelle page, un projet de territoire qui implique de requestionner et de changer nos modes de vie et de produire. Une page qui nécessite de “faire corps” pour réduire fortement nos émissions de gaz à effet de serre directes, mais aussi indirectes, c’est-à-dire celles liées à l’importation de produits alimentaires, textiles, de biens et de services. Des émissions indirectes, dont le poids est du même ordre que les émissions directes, et qu’il importe de prendre à bras le corps.
En effet, doit-on se féliciter de réduire nos émissions de gaz à effet de serre sur nos territoires alors que notre pays poursuit la voie d’une mondialisation économique incontrôlée? La crise sanitaire a révélé davantage les dangers et le déficit d’indépendance économique et industrielle auxquels nous faisons face. Les défis climatiques et environnementaux nous engagent à rebattre les cartes de la mondialisation, se traduisant par la délocalisation d’entreprises, d’activités, notamment dans des pays en développement, dans le secteur du textile, du recyclage de plastiques, de la production de panneaux photovoltaïque. Qu’on se le dise, réduire nos émissions territoriales ici, et plus largement toutes formes de pollutions, en les délocalisant ailleurs demeure un “jeu à somme nulle” pour le climat à l’échelle mondiale! Réduire drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre représente un défi majeur, complexe, loin des slogans et des incantations simplistes. C’est un défi vis-à-vis duquel nous en appelons aux citoyennes, aux citoyens et aux secteurs économiques pour nous épauler. J’invite toutes les collectivités locales de l’Hexagone à faire de même.
Ensemble, nous construirons localement une citoyenneté et des politiques publiques audacieuses permettant d’accompagner toutes et tous dans la transition énergétique et écologique.
Ensemble.
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