La mixité, l’ADN de la Transat Paprec

Tout au long de sa riche histoire, la Transat Paprec a connu de nombreux duos mixtes ou 100% féminins. De Catherine Chabaud à Sam Davies, des navigatrices reconnues s’y sont aguerries et ont acquis de l’expérience précieuse avant de se faire...

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Tout au long de sa riche histoire, la Transat Paprec a connu de nombreux duos mixtes ou 100% féminins. De Catherine Chabaud à Sam Davies, des navigatrices reconnues s’y sont aguerries et ont acquis de l’expérience précieuse avant de se faire une place dans la course au large. À l’heure où la Transat Paprec devient intégralement mixte, retour sur une histoire riche et pleine d’émotions. 

Sur la Transat Paprec, la mixité est loin d’être une nouveauté. Flashback au début des années 1990. En 1994, lors de la seconde édition de la course, deux duos féminins se présentent sur la ligne de départ : Christine Briand et Christine Guillou ainsi que Michèle Paret et Catherine Chabaud. « Je ne me souviens pas que ça posait un quelconque problème qu’on soit là, se remémore Catherine Chabaud. J’avais adoré cette transat. Le double, c’est un format qui est formidable, à la fois humainement et sportivement. Avec Michèle, on s’était super bien entendues. On avait rigolé toute la traversée et l’arrivée à Saint-Barth avait été majestueuse ! »

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Karine Fauconnier, à jamais la 1ère 

Sans le revendiquer, ces quatre navigatrices ont ainsi ouvert la voie aux nombreuses femmes désireuses elles aussi de traverser l’Atlantique en Figaro. Depuis cette seconde édition, seule l’édition 2016 n’a pas compté de représentantes de la gente féminine. En 1996, Florence Arthaud, associé à Jean Le Cam, se hisse à la 2e place. Deux ans plus tard, même résultat pour Michèle Paret avec Dominique Wavre. En 2000, place à la consécration : le duo Karine Fauconnier – Lionel Lemonchois s’impose. C’est la 1ère fois qu’une femme l’emporte dans ce qui deviendra la Transat Paprec. Quatre ans avant de gagner Québec – Saint-Malo, Karine Fauconnier s’est ainsi inscrite dans la lignée de ces navigatrices talentueuses à qui rien ne résiste, à l’instar d’Ellen MacArthur qui remportera la Transat Anglaise quelques mois plus tard.  

⏩ À lire aussi : Voile – Solitaire du Figaro : les femmes prennent le large

« Comme toutes les navigatrices, j’avais juste envie de naviguer »

Lors de cette édition 2000, quatre duos mixtes étaient présents sur la ligne de départ (avec également Florence Arthaud, Isabelle Autissier et Miranda Merron). Seule l’édition 2006 – avec Jeanne Grégoire, Sam Davies, Alexia Barrier, Liz Wardley et Servane Escoffier – a compté davantage de femmes parmi les concurrents. « La mixité a toujours fait partie de cette course et c’est l’une de ses particularités », explique Jeanne Grégoire, qui affiche sept participations au compteur.

Alexia Barrier, deux participations au compteur (2006, 2014), lance : « je n’avais pas vraiment souvenir qu’on en parlait à ce moment-là. Moi, comme toutes les autres navigatrices, j’avais juste envie de naviguer et de tout donner ! »

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La mixité, « un horizon qui doit être naturel » 

Celles qui ont pu participer à la Transat Paprec ont toutes salué l’initiative de la mixité à 100% pour cette nouvelle édition. « À l’origine, je n’y étais pas vraiment favorable mais je pense que c’est nécessaire, comme les quotas en politique. Et je suis persuadée que ça va contribuer à augmenter le niveau global au sein de la Classe », assure Jeanne Grégoire. Isabelle Joschke (MACSF), qui prépare actuellement son 2nd Vendée Globe, salue de son côté « une mesure qui va permettre de combler un manque, celui de la présence des femmes en course au large ». « Ça contribue à ce qu’elles naviguent, qu’elles gagnent en expérience et qu’elles puissent ensuite trouver un sponsor et une équipe », souligne Alexia Barrier. Cette dernière voit la mixité comme « un horizon, un équilibre qui doit devenir naturel ». « C’est un très bon signe parce que ça va au-delà de l’acte de présence, poursuit Alexia Barrier. Les femmes qui y participent doivent avoir ensuite les moyens de monter des projets et d’être soutenues afin de se battre pour la victoire ». Elles sont onze sur la ligne de départ cette année, désireuses de tout donner, de former le duo le plus complémentaire et efficace afin d’inscrire leur nom au riche palmarès de la Transat Paprec dans une poignée de jours à Saint-Barthélemy.

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Onze femmes au départ de la Transat Paprec

Le 30 avril prochain, onze femmes prendront le départ de la Transat Paprec. Parmi elles : Sophie Faguet, associée à Guillaume Pirouelle (Région Normandie). A 36 ans, la navigatrice prendra le départ de la course pour la 1ère fois. Une belle opportunité pour cette dernière qui a déjà couru quatre saisons en Figaro, de 2015 à 2018. « Ça fait longtemps que je regarde la Transat Paprec. J’avais tenté de monter un projet avec Jean-Charles Monnet quand elle se courait encore en Figaro BENETEAU 2. Je suis hyper contente d’avoir l’occasion de la faire cette année avec Guillaume qui a déjà l’expérience d’une transat avec Alexis Loison. Il a beaucoup d’expérience sur le bateau et a failli gagner La Solitaire du Figaro l’an dernier. Je pense que je ne pourrais pas rêver mieux comme équipier. Il est au top, hyper minutieux et je vais beaucoup apprendre à ses côtés », commente-t-elle.

Pour elle qui a beaucoup navigué en équipage mixte, la mixité est une bonne chose. « Maintenant, je trouve ça un peu dommage que l’on soit obligé d’imposer la mixité à bord. Sur la Plastimo Lorient Mini, il y avait 85 duos mixtes. Je suis persuadée que le double mixte est super intéressant, surtout que généralement, on a des petites différences de forme physique et pas la même manière de naviguer. C’est très enrichissant de travailler ensemble là-dessus car il y a du bon à prendre des deux côtés. Ça amène un peu de variété ».

L’article La mixité, l’ADN de la Transat Paprec @ Les Sportives.