La phrase de Ciotti sur la différence entre LR et RN déclenche une pluie de critiques

DROITE - La petite phrase ne laisse pas la classe politique indifférente. Dans un entretien donné à l’hebdomadaire Valeurs Actuelles, le député LR des Alpes-Maritimes Eric Ciotti a offert une nouvelle version du jeu des sept différences entre...

La phrase de Ciotti sur la différence entre LR et RN déclenche une pluie de critiques

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Eric Ciotti au festival de Cannes en mai 2016 / Montage HuffPost

DROITE - La petite phrase ne laisse pas la classe politique indifférente. Dans un entretien donné à l’hebdomadaire Valeurs Actuelles, le député LR des Alpes-Maritimes Eric Ciotti a offert une nouvelle version du jeu des sept différences entre Les Républicains et le Rassemblement national. 

Interrogé sur les électeurs LR qui pourraient rejoindre finalement Marine Le Pen, l’élu dit vouloir “limiter considérablement l’immigration” et construire de nouvelles places de prison. Relancé sur ces propositions et dans quelle mesure elles différencient son parti de l’ancien Front national, Eric Ciotti précise: “Ce qui nous différencie globalement du Rassemblement national, c’est notre capacité à gouverner”.

Cette petite phrase a également été relayée par le compte Twitter Les Républicains avec un lien vers l’entrevue, avant que le post ne soit finalement supprimé. Cela n’a pas empêché de nombreux élus de s’en saisir et de la dénoncer, notamment au sein de LREM.

Contrairement à l’eurodéputée Nathalise Loiseau qui y a vu la simple confirmation de “la feuille de papier à cigarette” qu’il y a entre “Eric Ciotti et le RN”, le président du groupe à l’Assemblée nationale, Christophe Castaner, s’est lui étonné sur Twitter de cette orientation. “Je ne peux pas croire que Les Républicains s’alignent sur le Rassemblement National et sortent du champ républicain”, a notamment écrit l’ancien ministre de l’Intérieur, appelant Christian Jacob et Damien Abad, respectivement président de LR et président du groupe LR à l’Assemblée, à une réaction.

C’est également sur mode interrogatif qu’a réagi le patron de LREM, Stanislas Guérini. “Pas les idées ? Je demande juste en passant...”, a-t-il notamment questionné. 

Pour le ministre chargé du Commerce extérieur Franck Riester, venu des rangs de la droite, “les digues tombent”. “Comment un parti qui s’est baptisé Les Républicains peut-il à ce point tourner le dos aux valeurs de la République?”, a-t-il lancé sur Twitter.

 

“Ces gens-là n’ont rien appris de l’histoire”

À gauche, élus Insoumis et EELV ont également rebondi sur cette déclaration. L’eurodéputée LFI Manon Aubry faisant son “adieu” à la droite républicaine et aux Républicains qui “assument désormais ouvertement leur mariage avec l’extrême droite”. Son confrère de l’Assemblée nationale, Éric Coquerel tançant à son tour un copier-coller. “Ces gens-là n’ont rien appris de l’histoire : quand on en vient à copier le programme de l’extrême droite, on a et son programme et l’extrême droite au pouvoir”, a-t-il estimé. Une proximité idéologique également visée par Ian Brossat qui s’est lui fendu d’un: “Bonnet brun et brun bonnet ?”. 

Le candidat EELV aux régionales en Auvergne-Rhône-Alpes, Éric Piolle, a dénoncé de son côté l’opportunisme de l’élu des Alpes-Maritimes, marquant à son tour sa différence. “Ce qui nous différencie globalement des Républicains c’est notre capacité à tenir bon sur la République et à ne pas vendre notre âme pour 2 sondages”, a-t-il tancé. 

Marine Le Pen prête à faire “des compromis”

Pour le moment, cette entrevue n’a pas donné lieu à des réactions notables de la part d’élus LR. L’entretien intervient néanmoins dans un contexte particulièrement fracturé à l’approche des régionales. Alors qu’en Provence-Alpes-Côte d’Azur, la candidature a tourné à la guerre fratricide entre Renaud Muselier, partisan d’une alliance avec LREM, et Éric Ciotti, en Bourgogne-Franche-Comté, l’alliance avec Debout La France, le parti de Nicolas Dupont-Aignan, a fait grincer des dents et entraîné la démission du secrétaire et de la présidente de la section LR de la Nièvre. 

Quant à la 1ère intéressée, Marine Le Pen, elle ne se dit guère surprise. Contactée ici par Le HuffPost, elle estime qu’une partie des Républicains est depuis longtemps dans le giron du RN. ”À un moment, il va falloir qu’ils choisissent entre les LR macronistes décomplexés ou qu’ils acceptent de causer avec des gens qui disent la même chose qu’eux, mais depuis bien longtemps”, dit-elle. Avant d’ajouter en réaction aux propositions d’Éric Ciotti sur l’immigration et la délinquance: “Je suis prête à faire des compromis, mais ces idées ne m’obligeraient même pas à en faire”.

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