“La Poudre – Féminismes et cinéma” : du podcast au livre

On se souvient d’un dîner avec elle, il y a 6 ou 7 ans. A l’époque journaliste au magazine Elle, Lauren Bastide nous disait vouloir créer un podcast. “Un pod-quoi ?” avions-nous demandé, en mode pas du tout visionnaire. Moins d’une décennie...

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On se souvient d’un dîner avec elle, il y a 6 ou 7 ans. A l’époque journaliste au magazine Elle, Lauren Bastide nous disait vouloir créer un podcast. “Un pod-quoi ?” avions-nous demandé, en mode pas du tout visionnaire. Moins d’une décennie plus tard, et avec un podcast devenu culte – hébergé-chouchouté par le studio Nouvelles Ecoutes que l’animatrice a également cofondé en 2016 –, voici la preuve écrite (si en fallait une) que La Poudre est l’un des lieux de parole médiatisée les plus passionnants aujourd’hui.

Un essentiel

Que cette parole soit féministe est presque secondaire. Après un 1er volume rassemblant les entretiens de romancières et musiciennes, c’est au tour de personnalités féminines issues du cinéma de s’exprimer sur leur profession et sur ce qu’être une femme représente et signifie dans et à l’extérieur de ce cadre. Cela donne un livre pas loin d’être essentiel. Ultra précieux, en tout cas.

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Enchaîner les témoignages de ces artistes est un bonheur roboratif et enivrant, ouvrant des voies intimes et créatives dans tous les sens. Sans qu’il y ait forcément un lien entre Rebecca Zlotowski, Houda Benyamina, Océan, Alice Diop, Fanny Herrero ou Katell Quillévéré.

Des constats, des ressentis, des intimités

Toutes cependant ont, à leur manière, bousculé les stéréotypes de genre. Elles sont puissamment habitées par leur métier et la conscience que leur “féminité” est autant une force qu’une source de trouble et, parfois, d’empêchements. Ces entraves se jouent à plein de niveaux : économique et structurel (pas assez de femmes aux postes décisionnaires du cinéma) ; symbolique, à travers les questions de représentation et de regard (quelle image de la femme construisent nos fictions et nos images?) ; et enfin empirique et humain, ainsi que l’a démontré l’affaire Weinstein, vecteur de machisme et d’agressions sexuelles dont sont victimes de nombreuses femmes de cette industrie.

Mais ce beau volume offre avant tout des passerelles vers des ressentis, des intimités, en donnant une grande place à la construction identitaire de chacune, à l’enfance, à la question de la transmission via la mère…

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Ces entretiens prennent leur temps. Peut-être parce qu’il s’agit plus d’un échange – même si la voix de la journaliste n’entre jamais en concurrence avec celle de ses invitées. C’est tout l’inverse. Une promenade à deux (sororale ?) où l’on explore les mythologies de chaque artiste. Avec des passages ritualisés : “Avez-vous une chambre à vous pour écrire ?”, “Quel rapport entretenez-vous avec votre utérus ?”, “Vous êtes née femme ou vous l’êtes devenue ?”… L’alternative qu’on attendait au sempiternel questionnaire de Proust. 

La Poudre – Féminismes et cinéma (Marabout) de Lauren Bastide, 500 pages, 22,90 €