La réouverture des discothèques sera très limitée ce 9 juillet, voici pourquoi

FESTIVITES - 14 mars 2020 - 9 juillet 2021. Après seize mois de fermeture totale pour raisons sanitaires, les discothèques peuvent enfin rouvrir à partir de ce vendredi. Mais avant de programmer votre soirée, vérifiez que votre piste de danse...

La réouverture des discothèques sera très limitée ce 9 juillet, voici pourquoi

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

Des piétons marchent devant une boite de nuit fermée, à Sète, le 24 novembre 2020.(Photo by Pascal GUYOT / AFP)

FESTIVITES - 14 mars 2020 - 9 juillet 2021. Après seize mois de fermeture totale pour raisons sanitaires, les discothèques peuvent enfin rouvrir à partir de ce vendredi. Mais avant de programmer votre soirée, vérifiez que votre piste de danse préférée sera bien accessible. Car même si le désir de retrouver les clients est là, une (grande) partie des boîtes de nuit gardera portes closes cet été. 

Ils se présentaient comme “les oubliés” des déconfinements. Aussi, lors de l’annonce du calendrier et des consignes de réouverture, les principaux syndicats des établissements de nuit ont été soulagés: “Le protocole sanitaire des discothèques est à la hauteur des attentes du plus grand nombre”, écrivaient dans un communiqué commun le Groupement national des indépendants de l’hôtellerie restauration (GNI) et l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (UMIH) qui ont participé aux discussions avec le gouvernement.

Le bémol, lâché à demi-mot, venait juste après: “Il appartient maintenant à chaque exploitant de discothèques d’apprécier sa capacité à ouvrir son établissement dans le respect du protocole sanitaire et de son équilibre économique et financier.” 

Au HuffPost, Laurent Lutse, Président UMIH Cafés, Brasseries, Etablissements de Nuit, précise qu’environ “30-35%” de boîtes de nuit semblent décidées à rouvrir dès le 9. Un chiffre revu légèrement à la baisse par Patrick Malvaës, président du Syndicat National des discothèques et lieux de loisirs (SNDLL), qui mise lui sur seulement “20-25%” d’établissements rouverts, conséquence d’un protocole “trop lourd de gestion”.

“Beaucoup de choses à vérifier” à l’entrée

Les potentielles complications apparaissent avant même de mettre un pied sur la piste. Pour entrer dans une boîte de nuit en 2021, les fêtards devront montrer patte blanche, notamment grâce au pass sanitaire (schéma vaccinal complet ou test négatif de moins de 48heures.)

Pour les clients, cela revient simplement à présenter le résultat de son test ou son niveau de vaccination sous format papier ou via un QR Code. À l’entrée, les responsables pourront le scanner grâce à l’application “TousAntiCovid Vérif”. À priori, rien de compliqué sur le papier. Mais Patrick Malvaës souligne le décalage entre la théorie et la réalité du terrain.

Entre l’âge, l’état d’ébriété, le respect des codes de la soirée, la correspondance des informations sanitaire... “Quand vous avez 125 personnes qui veulent rentrer dans une boîte à 2h du matin, ça fait beaucoup de choses à vérifier”, souligne le président de SNDLL qui prévoit de longues files d’attente dissuasives. Et ce d’autant plus que “l’alcool aidant, le dialogue sera compliqué, le ton risque de monter, les embrouilles aussi”, anticipe dans le JDD le gérant d’une discothèque dans le Finistère. Le syndicat a saisi jeudi le Conseil d’État pour demander l’annulation du pass sanitaire ou son application à tous les lieux recevant du public.

De nouvelles dépenses en perspective?

Laurent Lutse de l’UMIH se montre moins inquiet et estime que le processus de contrôle se fera “facilement”. Toutefois, reconnaît-il, “si tout le monde arrive à la même heure, ça ne sera pas possible.” La taille de l’établissement entre aussi en jeu: “Si c’est un petit club avec une capacité de 100-150, je ne vois pas trop où est le problème. Par contre, pour les clubs de plus de 1000 places, ce sera plus problématique.”

Problématique, car ce filtrage supplémentaire va nécessiter “facilement deux ou trois personnes en plus à l’entrée. Cela fait trois salariés de plus”, explique-t-il. Les patrons auront donc le choix entre réduire le personnel en salle ou embaucher. Ce qui provoquerait des frais supplémentaires difficilement envisageables après seize mois de fermeture, certes adoucie par les aides de l’État, mais qui n’ont pas empêché un tiers des discothèques du pays de mettre la clé sous la porte définitivement.

À cet écueil, est aussi venue s’ajouter la question du remboursement des tests réalisés près des boîtes de nuit. L’idée de ces barnums avait été saluée par les professionnels du secteur, qui y voyaient un moyen de conserver l’aspect “spontané” d’une soirée en boîtes.

Comme c’est le cas depuis le début de la crise, ces dépistages de dernières minutes seront remboursés par l’Assurance Maladie. Mais plusieurs sources syndicales, dont Laurent Lutse, nous ont confié leurs craintes sur un éventuel changement de consignes: les discothèques devraient alors verser de leur poche 25 euros par test réalisé. Contacté par Le HuffPost, le ministère d’Alain Griset, ministre délégué aux PME, confirme cependant que les tests seront intégralement pris en charge. Mais le sujet a bel et bien été abordé lors des dernières discussions, reconnaît-on.

Plus rentable de rester fermer?

Entre les tests à présenter, les files d’attente interminables, le cahier de rappel manuscrit à faire remplir en l’absence de TousAntiCovid, les jauges qui empêcheront de tourner à pleine capacité... Ivan Poupardin, président de l’Association française des exploitants de discothèques et dancings (Afedd) estime ce sont 75% des exploitants qui ne rouvriront pas avant septembre”. ”Ça n’est pas une question de volonté, ce protocole est inapplicable chez nous”, affirme-t-il dans le Journal du dimanche.

En bons chefs d’entreprise, les propriétaires d’établissements festifs se posent aussi la question de la rentabilité. Est-il plus avantageux de rouvrir avec un protocole qui limite les capacités d’accueil ou de rester fermer, et de continuer à bénéficier des aides de l’État? Elles ont en effet été maintenues au moins pour juillet-août pour les établissements qui ne pourraient pas rouvrir.  Dans le cas contraire, leurs montants baissent progressivement dès le mois de juillet.

En soupirant, Laurent Lutse reconnaît que la question se pose: “Il y en a un ce matin qui m’a dit que s’il restait fermé, il toucherait 100.000 euros d’aides...”, nous révèle-t-il. Rendus frileux par le protocole sanitaire, inquiets de voir les clients leur préférer les soirées privées “où on ne leur demande rien du tout”, les patrons des discothèques pourraient choisir de garder le rideau baissé cet été. En attendant une nouvelle rencontre avec le gouvernement avant la rentrée et possiblement un assouplissement du protocole... si la situation sanitaire et le variant Delta le permettent.

À voir également sur Le HuffPostCovid-19 : 1ère “discothèque test” géante en Angleterre