La santé mentale des filles a été plus touchée que celle des garçons
PSYCHOLOGIE - C’est un fait, l’année de pandémie qui vient de s’écouler a entraîné une dégradation de la santé mentale des Français. Anxiété, sommeil perturbé, dépression sont autant de conséquences des confinements, couvre-feux et diverses...
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PSYCHOLOGIE - C’est un fait, l’année de pandémie qui vient de s’écouler a entraîné une dégradation de la santé mentale des Français. Anxiété, sommeil perturbé, dépression sont autant de conséquences des confinements, couvre-feux et diverses restrictions chez les adultes. Mais qu’en est-il des enfants et des adolescents? À leur échelle, comment ont-ils vécu cette épidémie, et plus particulièrement le 1er et très strict confinement? Une étude de Santé publique France, dévoilée ce jeudi 20 mai, s’est penchée sur son impact sur la santé mentale des jeunes Français ainsi que sur leur résilience.
Publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), cette étude a été réalisée auprès de 3989 enfants et adolescents âgés de 9 à 18 ans, dont 81 pris en charge par la protection de l’enfance. Il s’avère que leur santé mentale, à l’instar des plus grands, a été impactée par la crise. Et, notamment, celle des filles par rapport aux garçons.
Pour parvenir à ce constat, les chercheurs ont eu recours à deux questionnaires, l’un remis aux parents ou représentants légaux, l’autre aux enfants ou adolescents. Parmi les informations recueillies, des données sociodémographiques, les conditions de vie lors du 1er confinement, des questions relatives à l’impact du confinement. On y retrouve ainsi à la fois des données sur le temps passé sur les réseaux sociaux ou les jeux vidéo, la présence d’un jardin ou d’un balcon ou sur leur ressenti par rapport à la maladie. Plusieurs outils ont ensuite été utilisés pour mesurer la détresse psychologique, la présence d’un trouble de stress post-traumatique (TSPT), la résilience de l’enfant...
Plus de cauchemars et de réveils nocturnes
L’un des principaux constats de l’enquête réside donc dans un plus fort impact du confinement sur la santé mentale des filles que celle des garçons. 32,7% d’entre elles ont connu plus de difficultés que d’habitude pour s’endormir, contre 21,9% des garçons. 14,7% ont fait plus de cauchemars et 19,4% de réveils nocturnes, contre respectivement 5,6% et 11,2% des garçons. Leur alimentation a également été plus impactée, 26,4% d’entre elles indiquant souvent trop manger, pour seulement 13,5% des garçons.
Enfin, les filles ont davantage rencontré de difficultés émotionnelles. “Elles se sentaient le matin beaucoup plus tristes, préoccupées, nerveuses et fatiguées, moins détendues et tranquilles, et elles s’ennuyaient beaucoup”, peut-on lire dans le rapport.
Comment expliquer cette différence? Les chercheurs avancent deux hypothèses. Cet écart entre les genres pourrait s’expliquer d’une part “par un stress perçu plus important chez les filles que les garçons ou des différences de modalités de réponse entre sexes (les filles étant plus enclines à l’expression des émotions)”. Et, d’autre part, “par la répartition genrée des tâches, notamment éducatives et domestiques, au sein de la famille, y compris en période de confinement”.
Charge mentale
Il a été démontré très rapidement l’an dernier que le confinement n’a pas fait de bien aux femmes, qui ont bien souvent dû jongler entre le travail à domicile, l’école à la maison et la gestion des tâches domestiques. Selon un sondage Harris Interactive pour le secrétariat d’État chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes, 58% des femmes en couple avaient le sentiment d’effectuer la majorité des tâches ménagères depuis le début du confinement, contre 33% des hommes.
Une forme de charge mentale dès le plus jeune âge? Quoi qu’il en soit, il a été constaté dans l’étude publiée dans le BEH que les filles étaient plus nombreuses que les garçons à devoir s’occuper de leurs frères et sœurs, ce qui était perçu comme un point négatif du confinement.
Une étude publiée en janvier 2021, intitulée “Les enfants à l’épreuve du 1er confinement” et publiée dans la revue Population & Sociétés, montrait en effet que les enfants avaient davantage participé aux tâches domestiques pendant le 1er confinement, surtout les filles. “44 % des parents déclarent une augmentation de la participation de leur enfant aux tâches domestiques pendant le confinement, des filles plus souvent que des garçons, surtout quand elles ont des frères et sœurs. Comme elles participent déjà davantage en temps normal, le confinement a accentué les inégalités de genre dans le travail domestique des enfants”, notaient les auteurs de l’étude.
Fille ou garçon, l’enquête publiée dans le BEH note par ailleurs que les adolescents ont été plus atteints par ce confinement strict que les enfants. Et que plusieurs facteurs ont contribué à une meilleure résilience des plus jeunes, quel que soit leur genre. Parmi ceux-ci, le fait de vivre dans une maison avec un jardin ou un accès à un balcon, la possibilité de s’isoler, une bonne connexion à Internet ou une bonne situation financière des parents.
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