“La Terre des hommes”, Naël Marandin figé dans son décor

Comme un autre film récent avant lui (Slalom de Charlène Favier), La Terre des hommes, deuxième long métrage de Naël Marandin, propose une immersion en milieu “inconnu” et masculin. C’était le sport de haut niveau dans Slalom, c’est ici le...

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Comme un autre film récent avant lui (Slalom de Charlène Favier), La Terre des hommes, deuxième long métrage de Naël Marandin, propose une immersion en milieu “inconnu” et masculin. C’était le sport de haut niveau dans Slalom, c’est ici le monde paysan. Dans l’un et l’autre, les jeunes femmes au centre des récits cherchent à conquérir un bout de terrain et sont ces anomalies sur lesquelles s’exerce, fatalement, une violence.

Et si, quand débute La Terre des hommes, c’est bien Diane Rouxel, fille d’agriculteur souhaitant reprendre l’exploitation familiale avec son amoureux (Finnegan Oldfield), qui ouvre la voie et guide chaque mouvement de caméra, elle se retrouve bien vite entravée dans ses mouvements. D’abord par un tas de mâles décisionnaires peu enclins à lui laisser les rênes de ses terres, puis par un prédateur qui se disait un ami (Jalil Lespert), homme puissant prêt à aider la jeune fille en échange de son corps.

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Domination masculine

Le marché n’est évidemment pas formulé, mais c’est bien de cela qu’il s’agit insidieusement ; et c’est tout l’enjeu du film que de rendre visibles les quasi imperceptibles mécanismes de domination, d’asservissement, de ce rapport. Le problème, c’est qu’il ne parvient jamais à mettre en scène la complexité de cet énoncé et ne trouve guère d’autres inventions et alliés de mise en scène que le gros plan (sur le visage mutique de Rouxel), la métaphore pesante et la répétition forcée des situations pour figurer les nuances de cette histoire d’emprise. La Terre des hommes semble tellement chercher la reconstitution des faits, d’un milieu réduit à un décor, d’une relation amoureuse (celle du jeune couple, exposée au début du film comme un diaporama censé faire preuve de leur amour) qu’il oublie d’en déchiffrer les signes.

À ce titre, le casting, Olivier Gourmet et Jalil Lespert, tous deux affiliés à ces terres de cinéma agricole et naturaliste, semble lui aussi cheminer dans ce sens, celui d’un trop grand souci de compréhension et de reconnaissance.

La Terre des hommes de Naël Marandin, avec Diane Rouxel, Finnegan Oldfield, Jalil Lespert (Fr., 2020, 1 h 36). En salle le 25 août.

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