“La Tour de Nesle”, une adaptation kitch et ingénieuse de la pièce d’Alexandre Dumas

Une petite pièce de la taille d’un studio parisien dans laquelle des dessins sommaires sur les murs miment les changements de décors, quelques accessoires judicieusement positionnés, des costumes de troubadours et une équipe technique réduite...

“La Tour de Nesle”, une adaptation kitch et ingénieuse de la pièce d’Alexandre Dumas

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Une petite pièce de la taille d’un studio parisien dans laquelle des dessins sommaires sur les murs miment les changements de décors, quelques accessoires judicieusement positionnés, des costumes de troubadours et une équipe technique réduite à quelques fidèles compagnons de route : La Tour de Nesle ne ressemble pas tout à fait à l’idée que l’on se fait d’un film aujourd’hui.

De son manque considérable de moyens, le film en fait un mantra. Le trompe-l’œil n’est plus trompe-l’œil, la fiction révélée dans sa plus grande nudité.

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Une profession de foi

Passé la déconcertation que provoque cet ovni kitch, se niche un drame médiéval dont la primitivité de la mise en scène et sa croyance entêtée pour la fiction ravive assez miraculeusement la puissance romanesque de l’œuvre de Dumas. Un tour de passe-passe, signé Noël Herpe et dont le dispositif singulier n’est pas inédit. C’est un écosystème que l’écrivain et historien du cinéma (co-auteur notamment avec Antoine de Baecque d’une biographie sur Éric Rohmer qui fait référence) amoncèlent depuis plusieurs films. Après Fantasmes et Fantômes réalisé en 2017 d’après plusieurs pièces de théâtre de Courteline, il adapte La Tour de Nesle, une plongée passionnante dans la cour du roi Louis X, étrangement peu investie par le cinéma, hormis une adaptation d’Abel Gance au milieu des années 50.

Par ces artifices outrés, ces cabrioles narratives, ces apartés et jeux sur le hors champ, c’est tout une histoire du cinéma du début du siècle dernier qu’Herpe réveille avec la fétichisation du cinéphile et l’ingéniosité du metteur en scène. Quelque chose qui regarde entre la magie théâtrale de Georges Méliès et les sérials de Louis Feuillade.

Tant est si bien qu’il ne faudrait pas causer d’un film pour désigner l’œuvre de Noël Herpe, mais d’une profession de foi. Si elle a beau être imparfaite par moment, il y en a trop peu dans le paysage cinématographique pour ne pas l’accueillir avec gratitude.

La Tour de Nesle de Noël Herpe, en salle le 21 juillet