“La Traversée” de Florence Miailhe : un 1er film éblouissant
Suite au pillage de leur village natal, Kyona et Adriel sont perdu·es sur les routes de l’exil. Les deux enfants tentent d’échapper à ceux qui les traquent pour rejoindre un pays au régime plus clément. Fruit d’un travail titanesque marqué...
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Suite au pillage de leur village natal, Kyona et Adriel sont perdu·es sur les routes de l’exil. Les deux enfants tentent d’échapper à ceux qui les traquent pour rejoindre un pays au régime plus clément. Fruit d’un travail titanesque marqué par une genèse de près de dix ans partagée entre l’écrivaine Marie Desplechin et la cinéaste Florence Miailhe, La Traversée est une œuvre qui porte à tout instant la marque de l’immense travail d’orfèvre dont elle a bénéficié.
Si cette histoire de la migration forcée d’une jeune enfant et de son frère émeut mais ne réinvente rien sur la narration, c’est sur le plan formel que le film livre un travail plastique proprement éblouissant. Construite à partir d’une succession de peintures faites à la main par la cinéaste, l’animation est une merveille d’invention qui ne cesse de se renouveler en multipliant les jeux de textures et de techniques de dessin tout en alternant les approches réalistes et des envolées symboliques, voire fantastiques. Une densité esthétique telle que chaque plan du film pourrait être le tableau d’une immense exposition.
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En faisant se télescoper cette approche esthétique à un témoignage sur la cruauté dont sont victimes les migrant·es, le film propose aussi une réflexion passionnante sur la manière dont l’art peut transfigurer la violence du réel, c’est-à-dire non pas l’atténuer, bien au contraire, mais la révéler en faisant un pas de côté qui permet de le percevoir d’un nouvel œil.
Pour cela, le film multiplie notamment les anachronismes ou les troubles temporels pour mieux flouer l’époque du récit et lui donner un caractère universel, symbole de tous les flux migratoires forcés qui ont eu lieu dans l’histoire et qui auront lieu encore demain.
La Traversée de Florence Miailhe (Fr., 2021, 1h20). En salle le 29 septembre.