La Turquie quitte la Convention d'Istanbul, la France "solidaire des femmes turques"

DIPLOMATIE - Le président turc est sous le feu des critiques. Plusieurs voix se sont élevées ce samedi 20 mars pour dénoncer la décision de la Turquie de sortir de la Convention d’Istanbul contre les violences sexistes.“La France regrette profondément...

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Des femmes participent à des manifestations le 20 mars 2021 contre le retrait de la Turquie de la Convention d'Istanbul contre les violences sexistes.

DIPLOMATIE - Le président turc est sous le feu des critiques. Plusieurs voix se sont élevées ce samedi 20 mars pour dénoncer la décision de la Turquie de sortir de la Convention d’Istanbul contre les violences sexistes.

“La France regrette profondément la décision des autorités turques de se retirer de la Convention d’Istanbul du Conseil de l’Europe, alors que la Turquie avait été le premier pays à la ratifier en 2011”, a déclaré la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

“Cette décision va en premier lieu affecter les femmes turques, auxquelles la France exprime toute sa solidarité”, a ajouté Agnès von der Mühll.

“Cette décision marque plus généralement une nouvelle régression en matière de respect des droits de l’Homme, dont les droits des femmes font partie intégrante”, a-t-elle souligné.

Féminicides en augmentation

Dans un décret publié dans la nuit de vendredi à samedi, Recep Tayyip Erdogan a annoncé le retrait de son pays de la Convention d’Istanbul, premier traité international à fixer des normes juridiquement contraignantes dans une trentaine de pays pour prévenir la violence sexiste.

Signée en 2011, la Convention d’Istanbul oblige les gouvernements à adopter une législation réprimant la violence domestique et les abus similaires, y compris le viol conjugal et la mutilation génitale féminine. 

Cette décision, prise alors que les féminicides n’ont cessé d’augmenter depuis une décennie en Turquie, a suscité la colère des organisations de défense des droits des femmes et des critiques de l’Union européenne.

Face à l’avalanche de critiques, le gouvernement a tenté de rassurer. “Nos institutions et nos forces de l’ordre continueront de lutter contre les violences domestiques et les violences contre les femmes”, a ainsi déclaré le ministre de l’Intérieur Süleyman Soylu.

Manifestations samedi

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté ce samedi 20 mars en Turquie pour demander au président de revenir sur sa décision d’abandonner ce traité.

“Annule ta décision, applique le traité !”, ont scandé des milliers de femmes et d’hommes réunis dans le district de Kadiköy, à Istanbul. Les manifestants brandissaient des portraits de femmes assassinées et des pancartes sur lesquelles on pouvait notamment lire : “Ce sont les femmes qui gagneront cette guerre”.

“J’en ai marre de cet État patriarcal. J’en ai marre de ne pas me sentir en sécurité. Ça suffit !”, a déclaré à l’AFP Banu, l’une des manifestantes. D’autres rassemblements, plus modestes, ont également eu lieu à Ankara et à Izmir, selon des médias locaux.

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