La vaccination va-t-elle assez vite pour éviter une 4e vague ?
VACCINATION - Le président Macron l’a annoncé le 15 mai dernier: 20 millions de personnes ont déjà reçu en France une 1ère dose de vaccin contre le Covid. Pour la fin de l’été, c’est un objectif de 53 millions de primo vaccinés qui a été fixé...
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VACCINATION - Le président Macron l’a annoncé le 15 mai dernier: 20 millions de personnes ont déjà reçu en France une 1ère dose de vaccin contre le Covid. Pour la fin de l’été, c’est un objectif de 53 millions de primo vaccinés qui a été fixé par le gouvernement.
Alors que le déconfinement entame une nouvelle étape ce 19 mai, l’accélération de la campagne de vaccination sera-t-elle suffisante pour gagner la course contre une possible quatrième vague cet été ?
Un été sans rebond de l’épidémie est envisageable pour Simon Cauchemez responsable l’Unité de modélisation mathématique des maladies infectieuses de l’Institut Pasteur. “Nous sommes dans une période charnière, explique le membre du Conseil scientifique au HuffPost. Si la montée en puissance rapide de la vaccination et la décroissance des contaminations se maintiennent, on va arriver à un stade où la couverture vaccinale sera suffisamment importante pour éviter une quatrième vague.”
Le chercheur est également optimiste sur l’impact de la vaccination sur la transmissibilité du virus: “les vaccins réduisent le risque d’infection de 80% ce qui réduit en conséquence la transmission du virus, explique-t-il
Et pour les 20% restants qui sont infectés malgré la vaccination, le risque de transmission pourrait être diminué de 50%.”
Une analyse que corrobore Mircea T. Sofonea, maître de conférences en épidémiologie et évolution des maladies infectieuses à l’université de Montpellier et responsable de l’équipe du groupe de modélisation ETE. Auprès du HuffPost, il se montre lui aussi optimiste sur les effets de la couverture vaccinale. Pour le chercheur, les objectifs vaccinaux gouvernementaux sont théoriquement tenables: on devrait atteindre les cinquante millions de primo vaccinés courant juillet, tel qu’on peut le voir dans le graphique ci-dessus.
Moins de 3000 patients en réa en juin?
Une couverture vaccinale qui combinée au respect des gestes barrières, selon un scénario de modélisation qualifié d’optimiste que le chercheur a partagé en exclusivité pour le Huffpost (et visible ci-dessous), permettrait une décrue du nombre de personnes en soins critiques à moins de 3000 patients au mois de juin, seuil à partir duquel il avait été décidé lors du 1er confinement de 2020 de déconfiner.
Le maintien des mesures sanitaires est une condition sine qua non à la réussite d’un scénario sans rebond insiste Simon Cauchemez: “Si dès aujourd’hui on repassait aux mesures de relâchement que l’on a mis en place durant l’été 2020, on aurait une vague importante. Il est important de maintenir un certain contrôle de l’épidémie sans doute jusque dans le courant du mois de juin avant qu’un relâchement de ce type ne soit envisageable.”
Un rebond estival reste possible
Car un relâchement incontrôlé des gestes barrière pourrait se traduire par un reprise estivale de l’épidémie. “On ne peut pas faire n’importe quoi, tomber les masques en intérieur et multiplier les réunions de groupe d’amis, sans quoi c’est rebond sûr dans l’été ” prévient Mircea T. Sofonea. Dans ce cas, le scenario pessimiste entraînera un rebond à la fin juillet, comme on peut le voir dans le graphique ci-dessous.
Autre élément pouvant conduire à une nouvelle flambée du virus, l’inconnu du variant indien qui “peut changer la donne juge Jean-Stéphane Dhersin, Directeur adjoint scientifique de l’Insmi du CNRS contacté par Le Huffpost. On disait que l’Inde gérait bien le Covid on voit maintenant le résultat.”
“L’immunité croisée -c’est-à-dire l’immunité obtenue au contact d’un virus contre un autre virus- est difficile à prévoir” pour le variant indien pointe le chercheur. “Même si pour l’instant l’immunité acquise semble résister au variant”.
Le problème de l’hésitation vaccinale pourrait finir également par se poser conduisant à un retard dans l’administration des vaccins. Notamment face aux inquiétudes du public face au vaccin AstraZeneca dont le nombre d’injections régresse et au fait explique Mircea T. Sofonea que certains publics comme les jeunes pourraient ne pas voir l’intérêt de se faire vacciner compte tenu de leur faible probabilité de tomber malade.
Une cinquième vague à l’automne ?
Selon les modélisateurs, avec le rythme de vaccination actuel et si le relâchement des mesures barrières n’est pas trop précipité, nous pourrions donc réussir à éviter une quatrième vague durant l’été.
Mais cela ne pourrait être que partie remise: la survenance d’une cinquième vague durant l’automne est un scénario aussi envisagé par les chercheurs. “La période hivernale est une période où la transmission du virus est plus élevée avec un taux de reproduction de base potentiellement de 4 pour le virus actuellement dominant, explique Simon Cauchemez.”
Avec pour conséquence, un objectif vaccinal à atteindre encore plus ambitieux que celui fixé pour cet été. “Pour l’automne, il faudra vacciner une proportion très importante de la population ,sans doute 80-90% des adultes, pour éviter une autre vague” estime le chercheur.
À voir également sur Le HuffPost: Contre le Covid, un “vaccidrive” ouvre à Montpellier, une 1ère en France