“La Verónica” : le portrait creux de la chute d’une influenceuse

Deux mois après la sortie de Sweat, portrait doux amer d’une jeune sportive bientôt prise au piège d’une célébrité dévorante sur les réseaux sociaux, La Verónica marque davantage l’intérêt des jeunes cinéastes pour notre ère 2.0 et ses figures...

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Deux mois après la sortie de Sweat, portrait doux amer d’une jeune sportive bientôt prise au piège d’une célébrité dévorante sur les réseaux sociaux, La Verónica marque davantage l’intérêt des jeunes cinéastes pour notre ère 2.0 et ses figures nouvelles de “petits soldats digitaux”. Soit, ici, Verónica, femme de footballeur, jeune mère de famille et star aux nombres d’abonné⸱es grandissant. Bientôt touchée par la mort de son nourrisson, la jeune femme au physique impeccable est frappée de disgrâce dans son pays, le Chili, et soupçonnée du meurtre de sa petite fille.

Le film alterne ainsi entre des séquences d’avant et d’après le supposé accident mortel, censées nous révéler les différents visages de cet être coupé en mille morceaux : femme épanouie à la mine radieuse quand il s’agit de tenir son rôle d’influenceuse ; femme déprimée, confrontée à une maternité difficile, suspecte d’un homicide…

Un procédé vide de substance

De cette mosaïque d’états border, le film de Leonardo Medel ne tire pourtant qu’une sensation d’uniformité et d’irréalité assez déconcertante. Articulé selon un principe identique, le film répète à chaque séquence le même procédé de mise en scène, qui consiste à filmer son héroïne en plan rapproché, face caméra, comme si elle nous regardait, nous parlait. Derrière ce dispositif, reflet bien trop littéral de celui adopté par celles et ceux qui ont fait de leur smartphone leur nouveau gagne-pain, on ne perçoit que la mécanique et la redondance ennuyeuse d’un procédé vidé de toute substance cinématographique. De la richesse de son sujet, qui aurait pu l’emmener sur la pente d’une réflexion féminine et féministe autour de la solitude des mères, de l’asservissement des épouses ou encore d’un être au monde falsifié et marchandisé, La Verónica, comble de l’ironie, ne garde que l’ossature : sa vacuité.