La vie serait impossible sur Vénus, même dans ses nuages
ESPACE - Les extraterrestres ne pourront probablement jamais venir de Vénus. Ses nuages, qu’on pensait peut être susceptibles d’abriter la vie, seraient inhabitables, même pour des microbes, en raison de leur manque d’humidité, révèle une étude...
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
ESPACE - Les extraterrestres ne pourront probablement jamais venir de Vénus. Ses nuages, qu’on pensait peut être susceptibles d’abriter la vie, seraient inhabitables, même pour des microbes, en raison de leur manque d’humidité, révèle une étude de chercheurs de la Queen’s University de Belfast publiée dans la revue Nature Astronomy ce lundi 28 juin.
Si à sa surface la planète est un véritable enfer, avec une pression atmosphérique 90 fois plus grande que celle existant sur la Terre et une température de surface autour de 470°C, ses nuages paraissaient offrir un environnement plus clément avec une température aux alentours des 30 degrés.
John Hallsworth, auteur principal de l’étude, et son équipe ont cherché quelles seraient les conditions nécessaires pour que les nuages puissent supporter des extrêmophiles, c’est-à-dire des organismes vivants capables de prospérer même dans les conditions les plus hostiles.
Ils ont déterminé pour cela un indice, l’activité hydrique, mesurée sur une échelle allant de 0 à 1, qui est équivalent à l’humidité relative ou la présence d’eau dans l’atmosphère d’une planète. Les scientifiques ont établi que l’activité hydrique minimale pour qu’un organisme extrêmophile puisse se reproduire s’élève à 0,585.
Cent fois moins d’humidité que le seuil requis pour la vie
Les auteurs de l’étude ont constaté que l’acide sulfurique présent dans les nuages de Vénus réduisait l’activité hydrique de ces derniers à moins de 0,004, soit cent fois moins que le seuil nécessaire pour permettre la vie. Pour comparaison, l’activité hydrique des nuages de Mars s’élève à 0,537, ce qui est à peine inférieur au minimum requis pour abriter la vie, et une valeur similaire à ce qu’on peut retrouver dans la stratosphère de l’atmosphère de la Terre.
Les scientifiques de la Queen’s University de Belfast révèlent que les nuages de Jupiter possèdent une activité hydrique supérieure à 0,585 et des températures entre -10 et 40 degrés biologiquement plus permissives que celle de Vénus, bien que d’autres facteurs comme la présence d’ammoniac dans l’atmosphère jovienne pourraient limiter son habilité.
Ce n’est d’ailleurs pas la 1ère fois que les scientifiques s’interrogent sur la possibilité d’une vie dans les nuages de Jupiter: l’astronome Carl Sagan avait envisagé dès 1976 une hypothèse dans ce sens.
Des cas de fausses détections par le passé
Contacté par le HuffPost, l’astronome Francis Rocard, responsable du programme d’exploration du système solaire au CNES, ne se montre pas étonné des résultats de l’étude. Le scientifique est même plutôt sceptique sur l’hypothèse que la vie puisse perdurer dans un milieu gazeux. “La vie a besoin de liquide qui permet un contact permanent [avec les molécules] permettant la chimie complexe nécessaire pour l’émergence du vivant”, estime-t-il. Ce que permet difficilement l’atmosphère gazeuse où le contact entre les molécules reste épisodique.
La possibilité d’une vie sur Vénus avait par ailleurs été évoquée en septembre 2020 par des scientifiques britanniques affirmant avoir trouvé de la phosphine dans l’atmosphère vénusienne, rappelle Francis Rocard. Une nouvelle célébrée alors par le directeur de la Nasa Jim Bridenstine comme “l’événement le plus important à ce jour dans la recherche de vie en dehors de la Terre”, le gaz étant généralement produit sur Terre par le métabolisme d’organismes vivants.
Mais là encore, le “doute est assez fort” souligne Francis Rocard, la découverte des chercheurs britanniques n’ayant pas été confirmée par d’autres observations. Ce qui est certain c’est que si ce gaz existe sur Vénus, il n’a pas été produit par des êtres vivants.
“Toute découverte extraordinaire nécessite des trouvailles extraordinaires” déclare Francis Rocard citant Carl Sagan. Pour la vie sur Vénus, le chercheur du CNES incite à la prudence et rappelle que “des cas de fausses détections ont eu lieu.”
À voir également sur Le HuffPost: La NASA annonce “Davinci+” et “Veritas”, deux missions vers Vénus