“La Vraie Famille”, une vision conventionnelle du monde
En 2017, Fabien Gorgeart réalisait Diane a les épaules, un beau 1er film dans lequel il imaginait Clotilde Hesme dans la peau d’une mère porteuse pour un couple d’amis gays. De cette idée déplaçant l’actualité (la GPA) et le social sur le terrain...
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En 2017, Fabien Gorgeart réalisait Diane a les épaules, un beau 1er film dans lequel il imaginait Clotilde Hesme dans la peau d’une mère porteuse pour un couple d’amis gays. De cette idée déplaçant l’actualité (la GPA) et le social sur le terrain d’une comédie d’auteur menée bon train sur un mode bordélique et bricolé, le cinéaste tirait une réflexion légère et joyeuse sur la maternité comme construction sociale, en donnant beaucoup de relief à un personnage au corps débordant et débordé.
Avec La Vraie Famille, Gorgeart creuse ces questions pour réfléchir à la famille comme fiction, mais cette fois-ci dans une forme plus visible (amples mouvements de caméra et grand angle) qui rapproche ce deuxième film d’un territoire de cinéma américain (avec Spielberg en horizon). La caméra se fait tête chercheuse, missionnée pour enregistrer le bonheur familial que l’ouverture du film fait déferler sur nous à grand renfort de métaphores aquatiques et de danses, dont la perfection fabriquée crée sans délai inquiétude et malaise.
Le bonheur familial exposé dès les 1ères secondes est celui de la famille d’Anna (Mélanie Thierry), de son mari, de ses deux garçons et d’un autre enfant, Simon, six ans, enfant placé chez eux par l’aide sociale à l’enfance depuis le berceau. Cette harmonie se brise quand le père biologique de Simon (Félix Moati) se manifeste pour récupérer son fils.
Contrepoint conventionnelOn voit bien ce qui, dans cette histoire, a motivé Gorgeart (qui puise là dans ses propres souvenirs) pour poursuivre la réflexion entamée avec son 1er long métrage et dont La Vraie Famille se dévoile être une sorte de négatif. Alors que Diane décidait que son enfant ne serait pas le sien, Anne fait ici le chemin inverse et se retrouve attachée par un lien fusionnel au petit Simon.
On s’explique alors mal la brutalité que le film réserve au père biologique de l’histoire, homme rescapé d’un deuil violent et aux conditions de vie modestes. Une différence de classe et de traitement à l’image (des teintes plus grises alors que règne une lumière de chaque instant dans la villa familiale) que le film finit par transformer en motif de la supposée incapacité du père à s’occuper de l’enfant, instaurant ainsi le confort bourgeois comme le solide garant d’un “vrai” bonheur, qui répond hélas lui à une vision du monde bien plus conventionnelle.