L'ADN de mammouths vieux d'un million d'années a livré quelques secrets sur leur évolution

SCIENCE - C’est dans des molaires plus grandes qu’une main que se cache un nouvel exploit scientifique. Une équipe de chercheurs du centre de paléogénétique de Stockholm a réussi à analyser l’ADN de mammouths vieux de plus d’un million d’années.Une...

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En séquençant l'ADN de mammouths vieux de plus d'un million d'années, les chercheurs ouvrent la voie à de nouvelles découvertes

SCIENCE - C’est dans des molaires plus grandes qu’une main que se cache un nouvel exploit scientifique. Une équipe de chercheurs du centre de paléogénétique de Stockholm a réussi à analyser l’ADN de mammouths vieux de plus d’un million d’années.

Une découverte qui permet de mieux éclairer l’évolution des diverses espèces de ces éléphants bien particuliers qui ont peuplé la Terre ces 4 derniers millions d’années avant de s’éteindre au début de notre ère, l’Holocène, il y a 12.000 ans.

L’ADN, qui contient l’ensemble de nos gènes, est un morceau de choix pour mieux comprendre l’évolution d’une espèce. Mais il se conserve plutôt mal dans le temps. Le précédent record, établi en 2013 avec le génome d’un cheval vieux de 780.000 ans, semblait déjà énorme. Mais avec “Adycha” et “Krestovka”, les deux spécimens de mammouths analysés, les auteurs de cette étude, parue dans Nature ce mercredi 17 février, explosent ce record.

L’ADN récolté dans les molaires de ces mammouths était clairement en mauvais état. “Les fragments d’ADN étaient dispatchés en de nombreux morceaux. Mais lesquels appartenaient au mammouth et lesquels à des microorganismes qui l’ont colonisé?” C’était l’un des plus gros problèmes à résoudre, a raconté Tom van der Valk, du centre de paléontologie de Stockholm, dans une conférence de presse.

Éparpillé façon puzzle

C'est dans ces molaires de mammouths que l'ADN vieux de plus d'un million d'années a été découvert.

Les chercheurs ont utilisé des outils élaborés ainsi qu’un algorithme bien particulier qui a comparé les fragments d’ADN récoltés à ceux d’éléphants classiques ou de mammouths plus récents. Cela a permis, petit à petit, de reconstituer le puzzle du génome d’Adycha et Krestovka en triant les pièces qui en font vraiment partie.

Après analyse, les chercheurs se sont donc rendus compte qu’Adycha, vieux d’environ 1,3 million d’années, est un ancêtre des mammouths laineux, l’espèce la plus connue (et l’une des plus récentes) qui était présente dans toute la Sibérie ainsi qu’en Alaska.

Krestovka, vieux de 1,6 million d’années, est plus étonnant. Il n’est pas lié aux mammouths laineux, c’est une espèce à part. Les auteurs de l’étude se demandent s’il n’aurait pas pu être l’ancêtre du mammouth de Colomb, un cousin des laineux qui a migré en Amérique du Nord il y a quelque 1,5 million d’années avant de s’éteindre il y a 10.000 ans.

Mais cette plongée dans le passé des mammouths est encore partielle et ces hypothèses doivent être vérifiées. Et justement, cette nouvelle technique pourrait permettre d’analyser l’ADN d’autres espèces anciennes. A condition qu’elles aient été conservées dans un environnement gelé, tel le permafrost.

Une défense de mammouth laineux émergeant du permafrost en Sibérie

 

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