« L’Afghane aux yeux verts » : à 51 ans, elle a bien changé

C’est l’une des photos les plus célèbres du monde. En juin 1985, le National Geographic publie en Une le visage d’une petite fille, âgée de 12 ans. Surnommée l’Afghane aux yeux verts, elle se prénomme Sharbat Gula et...

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C’est l’une des photos les plus célèbres du monde. En juin 1985, le National Geographic publie en Une le visage d’une petite fille, âgée de 12 ans. Surnommée l’Afghane aux yeux verts, elle se prénomme Sharbat Gula et a été photographiée par Steve McCurry. Son histoire est tragique : la fillette vient de perdre ses parents et doit quitter son village d’origine avec sa grand-mère, ses frères et ses sœurs afin de fuir les bombardements de l’URSS. Au moment de la photo, la fillette se trouve au Pakistan, dans un camp de réfugiés. Pour France 2, le photographe se rappelait ce moment historique. « Elle a ce regard résilient, fort, digne et malgré le fait qu’elle soit orpheline et réfugiée, on pouvait sentir qu’elle allait continuer à se battre. »

Sharbat Gulaa, mariée et mère de six enfants

38 ans plus tard, Sharbat Gula bien changé. En effet, en 2002, soit 17 ans après la prise du cliché, elle est devenue maman de six enfants. Une nouvelle fois, elle a posé pour le magazine. Mais, en 2016, Sharbat Gula s’était fait incarcérer au Pakistan pour détention de faux papiers. Elle a alors été expulsée du pays et est revenue finalement en Afghanistan. Accueillie par le président Ashraf Ghani à Kaboul et l’ancien président Hamid Karzai, elle s’est souvenue : “Ils m’ont donné du respect, m’ont chaleureusement accueillie. Je les remercie. Que Dieu les traite bien”.

Les journalistes du quotidien Il Venerdì sont allés à sa rencontre. « J’ai eu la liberté de choisir. Quand les talibans sont arrivés, j’ai compris qu’il me serait difficile de rester : je suis trop connue. Plusieurs gouvernements m’ont proposé de l’aide : j’ai choisi l’Italie. Je savais que vous aviez fait beaucoup de choses pour l’Afghanistan. J’ai voulu essayer », avait-elle confié. « L’Afghanistan n’est que mon lieu de naissance, le Pakistan était ma patrie et je l’ai toujours considéré comme mon propre pays. J’avais décidé de vivre et de mourir au Pakistan, mais ils m’ont fait la pire des choses. Ce n’est pas ma faute si je suis née là-bas. Je suis déprimée. Je n’ai pas d’autres choix que de partir ».

Témoin d’une période historiquement tragique

Steve McCurry avait alors fait un parallèle entre l’actualité de 1984 et de 2021 : « Il y a beaucoup de similarités entre les deux situations. Les Afghans vivent le même malheur que dans les années 1980. Ils s’interrogent sur leur sécurité, leur migration et cherchent un refuge. Nous aurions probablement dû quitter l’Afghanistan dans les 1ères années après y être arrivés. Nous aurions dû apprendre de l’implication russe des années 80, avait-il ajouté. Mais, la façon dont le retrait a eu lieu est un cauchemar et un échec complet de nos services de renseignements.»