L'alcool prenait trop de place dans ma vie, un matin, j'ai décidé d'arrêter - BLOG
SANTÉ - La bouche pâteuse, des marteaux piqueurs dans la tête, l’impression d’avoir la joue cousue à l’oreiller. Et cette conviction d’être la plus nulle et la plus moche de la terre. Cette tempête du corps et de l’âme a un nom. La gueule de...
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SANTÉ - La bouche pâteuse, des marteaux piqueurs dans la tête, l’impression d’avoir la joue cousue à l’oreiller. Et cette conviction d’être la plus nulle et la plus moche de la terre. Cette tempête du corps et de l’âme a un nom. La gueule de bois. GDB pour les intimes.
J’ai connu mon lot de GDB. Je ne buvais jamais seule, je pouvais passer des semaines sans boire. Mais quand je buvais, pendant des fêtes, des soirées, c’était souvent trop. Jusqu’au jour où j’en ai eu assez. Les inconvénients dépassaient les avantages. J’ai décidé d’arrêter. Et de tenir un journal.
Comprendre le mécanisme de la dépendance
J’ai voulu comprendre ce qui se passait dans le cerveau quand on boit. Je me suis intéressée aux neurosciences. Nous sommes tous, en tant qu’êtres humains, conditionnés par le circuit de la récompense, qui nous pousse à rechercher le plaisir et à éviter ce qui nous fait du mal. La dépendance envers un produit, que ce soit l’alcool ou autre chose, le cannabis, le shopping, les jeux vidéo, les réseaux sociaux n’est qu’une question de degré.
Plus nous buvons, plus nous renforçons les chemins neuronaux qui renforcent une habitude, un comportement. L’addiction va s’installer en raison d’un ensemble de paramètres: antécédents familiaux, facteurs génétiques, contexte social, économique, personnalité, etc.
Vous avez envie de raconter votre histoire? Un événement de votre vie vous a fait voir les choses différemment? Vous voulez briser un tabou? Vous pouvez envoyer votre témoignage à temoignage@huffingtonpost.fr et consulter tous lestémoignages que nous avons publiés. Pour savoir comment proposer votre témoignage, suivez ce guide!
Le petit verre à la fin de la journée pour se détendre après une journée stressante, celui qu’on boit pour se sentir plus confiant dans une soirée où on ne connaît personne. Si on est vraiment honnête avec soi-même, est-il possible, à tout moment, de faire la différence entre un verre-plaisir et un verre nécessaire?
La zone grise
Je suis partie en quête des mots qui me définiraient correctement. Je ne me reconnais pas du tout dans le mot alcoolique. Je n’étais pas malade. Je n’ai pas eu besoin de médicament ni d’aller voir un médecin pour arrêter de boire. Comme des millions de personnes, j’avais une consommation souvent excessive, ce qu’on appelle une consommation à risque.
Je me suis penchée sur la zone grise, ceux qu’on nomme les bons vivants, les fêtards ou les gros buveurs, ceux qui –et ils sont nombreux– ne voient pas l’intérêt de s’arrêter à “deux verres par jour (et pas tous les jours)” comme le recommandent les messages de santé.
L’alcool tient une place énorme dans nos relations sociales. La réaction des gens quand j’annonçais que j’avais arrêté de boire me le confirmait. “Ah bon? T’es enceinte? T’es malade?”. Ma sobriété les gênait et avait un effet miroir. Bien malgré moi, je les forçais à se poser des questions sur leur propre consommation.
Ma consommation a été un acte féministe, tenir l’alcool autant que les hommes, les battre à leur propre jeu, séduire, me libérer sexuellement. Puis, je me suis aperçue que ce que je prenais comme une libération était en fait une forme d’emprisonnement. Je me croyais chasseuse et j’étais devenue proie.
Apprendre à s’aimer
J’ai arrêté depuis deux ans et demi et je constate que ma personnalité a changé. Je suis devenue (relativement) plus sûre de moi, plus forte à l’intérieur. Je n’ai plus besoin de béquille pour fuir les situations difficiles.
L’autre jour, une amie qui a aussi arrêté me disait: quand on devient sobre, on n’a pas d’autre choix que d’apprendre à s’aimer. Ça paraît un peu cul-cul, mais il y a quelque chose de cet ordre-là.
J’étais une fêtarde. Je le suis toujours. La seule différence, c’est que je me couche plus tôt et que le lendemain, je n’ai pas de GDB, j’ai l’esprit clair et je suis pleine d’énergie.
Je ne dis pas que l’abstinence est la seule solution pour régler une consommation problématique. Dans mon livre, Jour Zéro (Ed. L’Iconoclaste), j’ai voulu partager une expérience et décortiquer notre relation à l’alcool. Elle est souvent plus bien plus compliquée qu’on le ne croit.
À voir également sur Le HuffPost: L’addiction à l’alcool est-elle moins grave qu’une autre?