L'Arabie Saoudite, pays du pétrole, va construire une ville sans voiture
URBANISME - Certaines décisions sont paradoxales. L’Arabie saoudite est le premier exportateur de pétrole brut au monde. C’est aussi un des pays les plus polluants et pollués, en termes de particules fines, selon l’OMS. C’est pourtant sur ce...
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URBANISME - Certaines décisions sont paradoxales. L’Arabie saoudite est le premier exportateur de pétrole brut au monde. C’est aussi un des pays les plus polluants et pollués, en termes de particules fines, selon l’OMS. C’est pourtant sur ce territoire que pourrait voir le jour un concept urbain écologique radical: une ville sans automobiles, avec “zéro voiture, zéro route, zéro émission de CO2”.
Le prince dirigeant Mohammed ben Salmane vient d’annoncer ce dimanche 10 janvier le lancement de ce projet “Neom”, une zone du nord-ouest du royaume actuellement en développement. Région futuriste et touristique, Neom figure sur la liste des nombreux mégaprojets en cours destinés à diversifier l’économie de l’Arabie saoudite qui dépend très largement de l’exportation de l’or noir.
“En tant que président du conseil d’administration de Neom, je vous présente “The line”, une ville pouvant accueillir un million d’habitants, de 170 km de long et qui préservera 95% des zones naturelles”, a annoncé le prince héritier Mohammed ben Salmane dans une déclaration retransmise à la télévision.
“Il n’y aura ni voiture, ni route et zéro émission de carbone”, a ajouté le dirigeant de facto de la première économie du monde arabe, régulièrement classée parmi les pays les plus pollueurs au monde.
Des transports à grande vitesse
“Nous devons transformer les villes en villes du futur”, a-t-il déclaré, parlant d’une “révolution civilisationnelle”. Les détails du projet seront communiqués ultérieurement, a assuré le prince Mohammed, avant de montrer des images de synthèses de la “ligne” ainsi que des paysages de déserts immaculés et de mers bleues.
La ville piétonne disposera de services tels que des écoles ou des centres de santé, ainsi que d’espaces verts, mais aussi des transports en commun à grande vitesse, avec aucun trajet qui ne devrait durer plus de 20 minutes, selon un communiqué de Neom.
Elle reposera également sur les technologies de l’intelligence artificielle (IA) et des ”équipements à faible impact carbone, alimentés par une énergie 100% renouvelable”.
La construction de “The line” débutera au premier trimestre 2021 et sera financée par le Fonds d’Investissement publique (PIF) saoudien, principal instrument de la politique de diversification de l’économie du pays.
Le projet permettra de créer 380.000 emplois et sa contribution au PIB est estimée à 180 milliards de riyals (plus de 39 milliards d’euros) d’ici 2030, selon le communiqué de Neom.
Encore faut-il qu’il voie le jour. Depuis 2017, certains observateurs internationaux dénoncent un “rêve d’adolescent” qui ne tiendrait pas compte des moyens technologiques de l’Arabie Saoudite.
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