L'arrêt de la mission d'information Covid à l'Assemblée fait hurler l'opposition

POLITIQUE - “Trahison démocratique”, “scandale”, “dérive solitaire”... La dissolution de la mission d’information Covid ne passe pas du tout auprès de l’opposition, ce jeudi 28 janvier, à l’heure où l’exécutif étudie différents scénarios pouvant...

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L'arrêt de la mission d'information Covid fait hurler l'opposition (Photo prétexte du Parlement en session en janvier 2021 par Christophe ARCHAMBAULT / AFP)

POLITIQUE - “Trahison démocratique”, “scandale”, “dérive solitaire”... La dissolution de la mission d’information Covid ne passe pas du tout auprès de l’opposition, ce jeudi 28 janvier, à l’heure où l’exécutif étudie différents scénarios pouvant mener à un reconfinement.

À l’Assemblée nationale, cette mission d’information sur la crise du Covid-19 a pris fin mercredi malgré les protestations. La majorité justifie cette disparition par le fait que les commissions permanentes de l’Assemblée suivent la gestion de la crise. “Les missions d’enquête ont vocation à durer six mois (...) Une commission d’enquête a un début et une fin”, a répondu mercredi le ministre des Relations avec le parlement, Marc Fesneau, sur Sud Radio.

Vives protestations du côté de l’opposition

“Naufrage démocratique totalement surréaliste”, selon le patron des députés LR Damien Abad, “trahison démocratique”, dénonce de son côté le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure.

Le rapporteur Les Républicains (LR) de la mission, Éric Ciotti, a dénoncé “un coup de force institutionnel et une dérive solitaire dans la gestion de la crise”. “Le gouvernent a imposé” cette dissolution ”à une majorité macroniste bridée”, a-t-il insisté ce jeudi sur Twitter en fustigeant “le macronisme (qui) préfère brider” plutôt que laisser le parlement “jouer son rôle”.

C’est “une véritable forfaiture”, a abondé le député et président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan dans un tweet, tandis que le député et porte-parole du PS Boris Vallaud y a vu un “reniement”.

“Scandaleux”, a tonné sur Twitter Jean-Luc Melenchon, arguant que le président “et ses ministres “ont peur d’assumer publiquement leur politique hasardeuse”.

Une “vaine polémique”

 “C’est scandaleux et donne à penser que le gouvernement a quelque chose à cacher, notamment sur la politique vaccinale”, a réagi auprès de l’AFP le socialiste David Habib, qui compte sur le Sénat pour exercer ce contrôle.

“C’est le cinéma habituel des oppositions, qui ont souvent utilisé cette commission comme une scène politicienne. Les commissions d’enquête et missions d’information sont temporaires, c’est la vie parlementaire”, a commenté le chef de file des députés LREM Christophe Castaner auprès de l’AFP. “Nul doute qu’après 14 ans à l’Assemblée, Éric Ciotti le sait mieux que personne”, a-t-il complété.

“Maintenant est-ce que ça empêche le parlement d’interroger le gouvernement (...)? Non”, et ”à mon avis, l’Assemblée nationale décidera peut-être de prolonger différemment ses travaux (...), sous toute autre forme”, par exemple par une nouvelle audition du ministre de la Santé Olivier Véran, mais “ce n’est pas à moi d’en décider”, a relevé Marc Fesneau.

“Dire que le travail d’investigation au sens parlementaire et politique du terme est clos car la commission d’enquête est close, c’est faux, donc je trouve que c’est une vaine polémique que de faire ça”, a-t-il ajouté.

Pouvoir jeter un œil à la stratégie vaccinale 

Dans un courrier adressé au Premier ministre, les chefs de file des députés socialistes à l’Assemblée nationale et au Sénat, Valérie Rabault et Patrick Kanner, ont par ailleurs demandé à Jean Castex de nouvelles explications sur la stratégie vaccinale de la France.

Ils souhaitent que le Parlement puisse consulter les contrats négociés par la Commission européenne au nom des États membres et veulent connaître “le schéma exact de financement de l’achat des doses de vaccin” entre contribution européenne et contribution française.

Valérie Rabault et Patrick Kanner réagissent à un article du Financial Times du 24 janvier mettant en exergue les différences de stratégie entre le Royaume-Uni et l’Union européenne dans l’achat et les commandes de vaccins. 

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