Laura Flippes, la force tranquille au coeur des Bleues

En Slovénie, Laura Flippes était proche de remporter une énième médaille avec l’équipe de France de handball, laquelle serait venue s’ajouter au palmarès déjà bien rempli de la championne accomplie. Mais l’histoire en a voulu autrement, les...

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En Slovénie, Laura Flippes était proche de remporter une énième médaille avec l’équipe de France de handball, laquelle serait venue s’ajouter au palmarès déjà bien rempli de la championne accomplie. Mais l’histoire en a voulu autrement, les Bleues ont terminé à la quatrième place de l’Euro. L’arrière tricolore et marraine pour la 4e année de l’opération « Hand pour Elles », ne cache pas sa déception, mais se focalise déjà sur l’après, Paris 2024 en ligne de mire. 

  

Des cris de bonheur aux larmes d’une défaite, il n’y a qu’un match. « On a senti un instant que tout pouvait basculer, mais la victoire nous a échappées », se remémore Laura Flippes, en se replongeant dans ses souvenirs de sa demi-finale malheureuse cet automne, lors de l’Euro en Slovénie. Les Françaises sont reparties avec une médaille en chocolat amère, après avoir laissé filer leur ticket pour la finale face à la Norvège, puis avoir chuté face au Monténégro pour la troisième place. « Être en demi-finale, c’était l’objectif, mais une fois qu’on y est, on n’a pas envie de finir à la dernière place du carré final», constate l’arrière des Bleues, en larmes à l’issue de la dernière rencontre. Celle qui a découvert qu’elle était hypersensible grâce au hand, a pu compter sur les mots de son neveu de sept ans en tribune pour la réconforter. «Tata, je sais que tu vas être plus forte après», lui murmure-t-il. Laura Flippes préfère alors garder l’image d’un collectif tricolore « plein d’énergie, très soudé, avec beaucoup de connexion entre les joueuses». Même si la frustration demeure, surtout quand tout semble réuni. « A chaque fois que j’ai eu la chance de faire partie de l’équipe et qu’on a joué une demi-finale, on a toujours ramené une médaille. Il faut bien une 1ère fois.»

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Laura Flippes a tout gagné avec les Bleues 

Laura FLIPPES of France during the EHF Womens Euro 2022 match between France and Montenegro on November 13, 2022 in Skopje, Macedonia. (Photo by Hugo Pfeiffer/Icon Sport)

Championne d’Europe en 2018, double championne du monde mais 2003 et 2017, vice-championnes cette année, Laura Flippes a tout gagné avec les Bleues. Elle fait partie de cette génération dorée qui a atteint les sommets de la discipline ces dernières années. La Française n’en reste pas moins humble. « Avoir la chance de » :  L’expression revient souvent dans le récit de la joueuse du Paris 92. De nature discrète, celle qui a enfilé le maillot bleu en 2016, a imposé ses qualités sur le terrain au fil de ses sélections, jusqu’à devenir indispensable au collectif tricolore. Élue meilleure ailière droite aux Jeux Olympiques de Tokyo, puis meilleure arrière droite lors du Mondial en 2021, elle répond présent à chaque grand rendez-vous. « J’espérais un jour pouvoir me prouver que je suis capable d’être à ce niveau-là, sur ce poste (arrière droite), dévoile la handballeuse. Depuis les Jeux Olympiques, je suis pleinement épanouie dans ce rôle avec les Bleues et en club. » 

  

 

 

“J’ai longtemps pensé que c’était pour les garçons » 

Née dans une famille de handballeurs, entre une mère athlète et un père entraîneur, le destin de Laura Flippes semblait tout tracé. Mais l’Alsacienne a mis du temps avant de rentrer dans le match. « J’ai longtemps pensé que c’était pour les garçons. J’étais plutôt une petite fille qui aimait être en robe, pas trop faire de sport. Je voulais absolument jouer en jupe short de tennis. Les shorts, c’était pour les garçons (rires). J’étais une vraie petite fille ! », s’amuse-t-elle rétrospectivement. Si elle s’essaie à d’autres disciplines comme le tennis ou la GRS, elle ne quitte jamais vraiment les parquets de hand, filiation oblige. Et finalement, elle se prend au jeu et entame un parcours en sport-étude. Une carrière professionnelle ? « Comme je n’étais pas trop mauvaise, je me suis dit “on va voir où ça peut me mener ». Finalement, ça s’est fait naturellement.» Sept années couronnées de succès suivent avec le club de Metz handball : cinq titres de Championne de France, trois victoires en Coupe de France et une 4e place en Ligue des champions. 

 

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Une visibilité nécessaire pour les générations de jeunes filles 

La petite brune aux jupes colorées sur le bord des terrains s’est constituée en quelques années l’un des plus beaux palmarès du hand français. La joueuse, qui a rejoint le Paris 92 en 2020, s’est aussi forgée un caractère d’irréductible. «Le hand m’a permis de découvrir la femme que j’étais et la force que j’avais au fond de moi, que j’étais capable de me battre », souligne l’ex-enfant timide, qui évolue désormais dans la cour des grandes. Depuis quatre ans, elle est marraine de l’appel à projets «Hand pour Elles», co-organisé par FDJ et la Fédération Française de handball, afin d’accélérer le développement de la pratique féminine dans les clubs. « Il faut prouver aux jeunes filles, comme celle que j’étais, que le hand, c’est aussi pour elles», avance la sportive. Elle regrette le manque de couverture médiatique, malgré l’enchaînement des victoires. «On se bat pour montrer qu’on est importantes et qu’on mérite de causer de nous, dit-elle, en se remémorant l’épisode de la Une du quotidien L’Equipe, au lendemain de la médaille d’or à Tokyo. On sait que ça prendra du temps. Mais je suis persuadée qu’un jour les femmes auront la place qu’elles méritent, dans le hand, dans le sport et dans la société.»

«On se bat pour montrer qu’on est importantes et qu’on mérite de causer de nous»

L’avenir tourné vers les JO de Paris 2024 

Quand on l’interroge sur ses souhaits pour la nouvelle année, la réponse semble évidente : « éviter les blessures dans les 18 prochains mois.» L’agenda est coché. La jeune femme avance les yeux rivés vers Paris 2024, jusqu’à décaler ses noces avec son fiancé. «Les Jeux Olympiques à Paris, c’est le Graal à domicile ! Tout sportif rêve de ça.» Les Bleues défendront aussi leur titre Mondial, en décembre 2023. En attendant, Laura Flippes va profiter de Noël en famille dans sa terre natale alsacienne. Pour quelques jours, elle retombe en enfance, avant de prolonger sa carrière enchantée en Coupe d’Europe avec son club, dès février. 

 

Propos recueillis par Marie Thimonnier 

 

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Créé en 2016, « Hand pour Elles » est porté par FDJ et la Fédération Française de Handball, pour faciliter l’accès à la pratique du handball pour les jeunes filles et femmes éloignées du sport. Les clubs sont incités à développer des activités à destination du public féminin licencié ou non. Laura Flippes, joueuse de l’Equipe de France féminine et championne olympique à Tokyo 2020, est marraine du programme pour la 4ème année consécutive. Tous les clubs et comités affiliés à la FFHandball peuvent candidater à l’appel à projets en organisant au moins une action lors du Mois « Hand Pour Elles ». Un jury élit ensuite les meilleurs projets territoriaux puis nationaux. Les lauréats nationaux reçoivent une dotation de 2000€ offerte par la FDJ et les clubs valorisant un geste éco-responsable sur leur projet sont éligibles à une subvention complémentaire de 1000€.

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L’article Laura Flippes, la force tranquille au coeur des Bleues @ Les Sportives.