Le Brésil hésite à accueillir la Copa América, après une pluie de critiques
FOOTBALL - Contre toute attente et à la surprise de beaucoup, l’organisation de la Copa América qui débute dans 14 jours a été attribuée au Brésil après les retraits des co-organisateurs argentins et colombiens pour raisons sanitaires. Mais...
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FOOTBALL - Contre toute attente et à la surprise de beaucoup, l’organisation de la Copa América qui débute dans 14 jours a été attribuée au Brésil après les retraits des co-organisateurs argentins et colombiens pour raisons sanitaires. Mais sous une pluie de critiques, le gouvernement a annoncé ce lundi 31 mai dans la soirée que rien n’était encore définitif. La confusion règne.
Alors que la Conmebol avait annoncé que le tournoi se déroulerait, comme en 2019, au Brésil, un membre éminent du gouvernement a assuré à la surprise générale qu’“il n’y a toujours rien d’arrêté”.
“Il n’y a rien d’arrêté pour le moment, je tiens à le préciser très clairement. Nous sommes au milieu du processus. Mais nous n’allons pas nous dérober face à cette demande s’il est possible d’y répondre”, a déclaré le secrétaire du gouvernement, Luiz Eduardo Ramos, à Brasilia.
Il a même énoncé des conditions: un huis clos total ainsi que des délégations restreintes et toutes vaccinées. Selon lui, une “position définitive” serait prise “mardi”.
Plus tôt, le vice-président brésilien Hamilton Mourao avait pourtant justifié un choix qui comporte “moins de risque”. “L’avantage, c’est la taille de notre pays et le nombre de stades. On peut répartir” les matches sur tout le territoire, a-t-il dit.
Selon le président de la Conmebol, Alejandro Dominguez, le Brésil “possède l’infrastructure éprouvée et l’expérience accumulée et récente”, avec la Coupe du monde 2014 et la Copa América 2019, “pour organiser une compétition de cette ampleur”.
Craintes face au Covid-19
Mais dans la journée une avalanche de critiques est venue s’abattre de la part d’épidémiologistes, estimant que le tournoi “va contribuer à la recrudescence de la pandémie”, et de membres de l’opposition annonçant vouloir saisir la Cour suprême pour faire annuler le tournoi, dont les villes-hôtes n’ont pas encore été définies.
“L’Argentine a refusé la Copa América en raison de l’aggravation de la pandémie. Là-bas, le nombre moyen de décès au cours des sept derniers jours a été de 470 personnes... Ici, il a été de 1.844. QUATRE FOIS PLUS. Voilà à quoi ressemble un gouvernement assassin”, a réagi Marcelo Freixo, député d’opposition du Parti socialisme et liberté (gauche) sur Twitter.
A Argentina recusou a Copa América por causa do agravamento da pandemia. Lá, a média móvel de mortes nos últimos sete dias foi de 470 pessoas... Aqui, é de 1.844. QUATRO VEZES MAIOR. Esse é o retrato de um governo assassino.
— Marcelo Freixo (@MarceloFreixo) May 31, 2021
Initialement, la Copa América devait se jouer un an plus tôt, co-organisée pour la 1ère fois par deux pays, la Colombie et l’Argentine, avant d’être reportée par la pandémie.
Mais Bogota a brandi la carte du Covid-19 pour masquer la fronde sociale dans le pays et a demandé il y a dix jours un report de la compétition que lui a refusé la Conmebol.
Puis Buenos Aires a renoncé lundi à accueillir seul la compétition (13 juin-10 juillet) car “la situation épidémiologique nous en a empêchés”, a expliqué le chef du gouvernement argentin, Santiago Cafiero alors que le pays bat des records de contamination quotidiens.
“Nous avons travaillé avec les autorités de la Conmebol sur les différentes possibilités et scénarios. Mais (cela) va au-delà de l’organisation du tournoi et (c’est) lié à l’augmentation des cas, avec la façon dont la deuxième vague d’infections continue de frapper”, a justifié Santiago Cafiero.
Record de contaminations en Argentine
L’Argentine, pourtant folle de ballon rond et passionnée par les exploits de son équipe nationale emmenée par sa superstar Lionel Messi, toujours en quête d’un 1er trophée international, traverse la période la plus critique de la pandémie avec plus de 41.000 personnes infectées en 24 heures jeudi, un record.
Dans ce contexte, 70% des Argentins se sont dits opposés à l’organisation la Copa América, selon un sondage publié vendredi, même si les autorités avaient prévu de mettre en place un protocole sanitaire strict, en limitant notamment la taille des dix délégations.
Certains joueurs, et non des moindres, commencent à mettre en doute la pertinence de la tenue du tournoi.
“Je suis frappé par le fait que la Copa América se joue malgré la situation actuelle”, a lancé Luis Suarez, tout juste sacré champion d’Espagne avec l’Atlético Madrid, de retour en Uruguay pour disputer les 3 et 8 juin deux matches de qualification pour la Coupe du monde 2022 au Qatar.
Son compatriote Edinson Cavani (Manchester United) a pointé “une terrible irresponsabilité” tandis que son capitaine Diego Godin a demandé “des garanties et la tranquillité d’esprit pour tous” les participants.
Le Brésil affiche le deuxième bilan le plus meurtrier au monde après les États-Unis, et seulement 11% de la population a reçu deux doses de vaccin.
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