Le changement climatique n'est pas pour rien dans l'évolution du corps des animaux
ENVIRONNEMENT - Des becs, griffes, ailes qui s’allongent: le corps des animaux s’adapte déjà au changement climatique. C’est la conclusion d’une étude, publiée ce mardi 7 septembre dans Trends in Ecology & Evolution, qui met en lumière l’évolution...
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ENVIRONNEMENT - Des becs, griffes, ailes qui s’allongent: le corps des animaux s’adapte déjà au changement climatique. C’est la conclusion d’une étude, publiée ce mardi 7 septembre dans Trends in Ecology & Evolution, qui met en lumière l’évolution des morphologies des animaux pour s’acclimater à des températures de plus en plus élevées.
La règle du zoologiste Joel Allen a aiguillé ces recherches. Dans les années 1870, il découvre que les animaux des climats froids ont des appendices (aile, queue, oreille...) plus petits que ceux des climats chauds. L’éléphant d’Afrique, a, par exemple, des oreilles bien plus larges que son voisin d’Asie peuplant les forêts. Supportant 40°C, sans ombre, ses pavillons lui servent notamment à réguler sa température corporelle.
Depuis les observations d’Allen, des études ont démontré que la taille du bec de certaines espèces comme le perroquet australien a augmenté de 4 à 10% depuis 1871. Les mammifères ont aussi pris du poil de la bête depuis 1950. La grande chauve-souris à feuilles rondes a vu la superficie de ses ailes s’allonger de 1,64%.
La hausse des températures n’explique pas tout
Ces changements de forme sont intimement liés à la hausse des températures, estiment les auteurs de l’étude, qui ont analysé des dizaines de travaux antérieurs. La Terre s’est réchauffée de 1.1°C depuis l’ère préindustrielle. En conséquence, les appendices des animaux ont grossi pour leur permettre d’évacuer l’excès de chaleur de leur corps.
Pour autant, la température n’explique peut-être pas tout. Les chercheurs le concèdent, d’autres facteurs peuvent expliquer ces multiples métamorphoses. Par exemple la disponibilité de la nourriture, l’évolution de l’habitat, ou encore “l’effet des îles”. Les oiseaux insulaires auraient des becs plus robustes que leurs voisins du continent, ont constaté des scientifiques.
Les auteurs recommandent de nouvelles études plus poussées pour vérifier que le réchauffement climatique est bien le principal responsable de ces modifications corporelles.
Tous les animaux ne s’adaptent pas au changement climatique
“Mais le changement de forme ne signifie pas que les animaux font face au changement climatique et que tout va bien”, nuance Sara Ryding, une des auteurs de l’étude interrogée par la BBC. La chercheuse explique que certains oiseaux doivent suivre un régime alimentaire particulier, ce qui les empêche de modifier la forme de leur bec. Ou que d’autres ne seront tout simplement pas capables d’évoluer avec le temps.
La modification du corps des animaux met donc en péril la survie de certaines espèces. La meilleure façon de les protéger est de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre pour endiguer le réchauffement de la planète.
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