“Le Cœur noir des forêts”, un 1er film fragile et mystique
Le 1er long métrage du cinéaste belge Serge Mirzabekiantz est une histoire d’amour à rebours entre deux adolescent·es rencontré·es dans un foyer éducatif. Elle, (Elsa Houben) a des faux airs de Sabine Haudepin dans Passe ton bac d’abord de...
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
Le 1er long métrage du cinéaste belge Serge Mirzabekiantz est une histoire d’amour à rebours entre deux adolescent·es rencontré·es dans un foyer éducatif. Elle, (Elsa Houben) a des faux airs de Sabine Haudepin dans Passe ton bac d’abord de Maurice Pialat, mais en plus frondeuse, un peu paumée. Lui, (Quito Rayon Richter), s’il est moins à l’aise devant la caméra, reste parfois désarmant, notamment dans de fragiles moments de bouillonnement intime.
Le Cœur noir des forêts se centre exclusivement sur ce couple de fortune, laissant les adultes à l’orée de leur monde. Les référent·es, s’ils et elles ne sont pas exclusivement hors-champ sont à peine des silhouettes éphémères, laissant à la caméra le désir ardent de ne jamais se décoller des tourtereaux écorchés.
Hors-monde
Une romance à l’envers disions-nous, car l’enfant arrive avant la passion. À 16 ans, l’adolescent hâtif mais méthodique propose qu’il et elle mettent au monde (on l’imagine, pour devenir le père qu’il n’a pas eu). Une proposition conjuguée à une demande étrange et romanesque : d’aller vivre dans la forêt. Démarre alors une version douce d’un exil au bord du fantastique, non par les événements mais par l’aura mystique que la forêt exerce sur le film et ses personnages. Elle est souvent saisie dans des plans fixes hypnotiques qui tranchent avec l’ensemble, devenue un territoire sombre emmêlé d’espoirs et de craintes. Cet arbre consumé par le feu depuis l’intérieur est probablement l’image la plus forte, transformant les besoins d’amour en réalisme magique. Ce sortilège, le film en fait son moteur esthétique : comment peut-on devenir un adulte hors-monde ? C’est à la fois sa réussite et son revers, bien que tenté de faire fondre le social dans l’onirisme, l’œuvre est un tantinet schizophrénique et arythmique. Mais c’est là, peut-être, la plus juste définition du cœur noir des forêts.
Le Cœur noir des forêts, Serge Mirzabekiantz avec Elsa Houben, Quito Rayon Richter, Leelou Laridan, en salle le 25 janvier