Le couvre-feu à 18h contesté en justice par les villes de Cannes, Antibes et Grasse

JUSTICE - Le couvre-feu anticipé à 18H00 appliqué depuis le 1er janvier dans les Alpes-Maritimes a été attaqué ce lundi 11 janvier par la mairie LR de Cannes et trois autres municipalités voisines, qui ont dénoncé ses “effets pervers” devant...

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Le couvre-feu à 18h contesté en justice par les villes de Cannes, Antibes et Grasse (Photo d'illustration prise à Cannes lors du 1r couvre-feu le 26 octobre 2020)

JUSTICE - Le couvre-feu anticipé à 18H00 appliqué depuis le 1er janvier dans les Alpes-Maritimes a été attaqué ce lundi 11 janvier par la mairie LR de Cannes et trois autres municipalités voisines, qui ont dénoncé ses “effets pervers” devant le tribunal administratif de Nice.

“Mécaniquement, les gens ont moins de temps pour faire leurs courses après le travail, et l’afflux est plus difficilement maîtrisable dans les magasins”, a plaidé Me Xavier Bigas, représentant les villes de Cannes, Grasse, Antibes, Villeneuve-Loubet et le syndicat des professionnels de l’hôtellerie-restauration Umih. Il a produit des attestations de commerçants.

Outre le pic de fréquentation dans les magasins, l’avocat, accompagné de Frank Chikli, adjoint au maire de Cannes et chef du service imagerie à l’hôpital de la ville, a aussi pointé la concentration d’usagers dans les transports avant 18H00 et demandé la suspension immédiate de l’arrêté, qu’il a décrit comme “inadapté”.

“Le préfet n’interdit pas les déplacements par gaieté de coeur, c’est une mesure d’équilibre (...) ça demande un peu de solidarité, de la patience”, a répondu la représentante du préfet et sa directrice adjointe, Élisabeth Mercier. Elle a cité une étude de l’institut Pasteur démontrant que les transports en commun ne provoquent “pas de sur-risque de contamination”.

Situation “préoccupante” dans les Alpes-Maritimes

“Si on avait une embellie, la situation serait réévaluée”, a-t-elle indiqué au tribunal qui doit statuer dans la soirée. Les Alpes-Maritimes sont dans une situation sanitaire “préoccupante” avec le taux d’incidence du virus le plus élevé en France hexagonale, a-t-elle justifié.

Pour justifier le couvre-feu anticipé, la préfecture avait notamment invoqué l’exemple de la Guyane, avant d’admettre au tribunal avec l’ARS que la comparaison n’était peut-être pas bonne.

Contrairement à Cannes, le maire LR de Nice Christian Estrosi était favorable aux restrictions. “Olivier Véran lui (avait) téléphoné en lui disant ‘est-ce que tu préfères un confinement ou un couvre-feu?’”, s’est défendu lundi sur France Bleu Azur son premier adjoint Anthony Borré.

“Il faut être responsable quand on voit les chiffres de notre département. Maintenant, chacun a sa position, je la respecte mais je veux dire à ces maires qui sont des amis, ne nous trompons pas de combat”, a-t-il ajouté.

Depuis lundi, le couvre-feu a aussi été avancé à 19H00 à Monaco en raison d’indicateurs épidémiologiques passés ”à l’orange” et les restaurants ne peuvent plus ouvrir le soir. En période de soldes, la Principauté a aussi accru ses contrôles visant les non-résidents pour éviter un déferlement de clients français durant le week-end.

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