Le festival BD d'Angoulême boycotté par des auteurs

FESTIVAL - Alors que le Festival international de la bande dessinée d’Angoulême dévoile vendredi 29 janvier son palmarès annuel à huis clos, la 48e édition grand public, elle, est reportée à juin et menacée de boycott par des auteurs mécontents. En...

Le festival BD d'Angoulême boycotté par des auteurs

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

Photo d'un mur de BD à Angoulême, lors du 47ème festival international de la BD, le 2 février 2020.  (

FESTIVAL - Alors que le Festival international de la bande dessinée d’Angoulême dévoile vendredi 29 janvier son palmarès annuel à huis clos, la 48e édition grand public, elle, est reportée à juin et menacée de boycott par des auteurs mécontents. En effet, certains auteurs appellent au “boycott total” du Festival d’Angoulême qui leur est pourtant très cher. Ils veulent alerter l’État sur la précarité de leur situation.

“C’est le seul moyeu d’action dont on dispose” témoigne Jean Benoît Meybeck au micro de Franceinfo. Membre du collectif Auteurs-Autrices en Action (AAA), il précise que la moitié des bédéistes “vivent sous le seuil de pauvreté”.

En outre, les bédéistes estiment que “si aucun acte réel et concret n’est posé d’ici là, à l’endroit de (leur) statut professionnel, de leur représentation et d’un juste rééquilibrage de la chaîne du livre”, alors ils ne se rendront pas à l’évènement. Près de 700 auteurs, dont certains sont dans la sélection officielle en vue des récompenses décernées ce vendredi, comme Zanzim pour Peau d’homme ou Maurane Mazars pour Tanz.

La direction a répondu dans une lettre ouverte que pour permettre ces expositions, le Festival avait été contraint “d’investir, d’engager (...) des budgets qu’il n’a pas, en un mot de s’endetter” faute de recettes. Si les auteurs n’ont pas pu être rémunérés, “faut-il pour autant tourner le dos à cet espace de débat et d’interpellation qu’est le Festival d’Angoulême? Cette manifestation n’est-elle pas, objectivement, un lieu d’expression démocratique? Le fermer est-il la solution?”, se demande le délégué général Franck Bondoux.

 

Un décalage entre petits et grands auteurs 

Si le secteur de la culture est fortement touché par la crise sanitaire, celui de la bande dessinée souffre d’un problème structurel. “On n’est pas du tout reconnus, ni au niveau des rémunérations ni au niveau du statut social”, déplore Jean-Benoît Meybeck. Et pour cause, “la part auteur correspond en général à moins de 10% de la part du livre”, déclare le membre du collectif Auteurs-Autrices en Action. Conséquence, certains auteurs qui investissent beaucoup d’énergie dans ce qui représente leur passion ne gagnent parfois que 2000 à 3000 euros par an. 

Et ce n’est pas une question de vente, car il n’y a pas l’érosion constatée dans d’autres secteurs du livre. Malgré des semaines de fermeture des librairies, 53,1 millions d’exemplaires ont été vendus en France dans l’année, soit une croissance de 9%. C’est en réalité un écart qui se creuse entre les auteurs connus et les autres. D’après l’institut GfK, la bande dessinée a vu “un recentrage important des ventes autour des best-sellers en 2020. Leur poids a été renforcé tout au long de l’année”. 

Un livre sur six acheté aujourd’hui est une bande dessinée. Les grands gagnants de cet engouement ont été les vedettes comme Lucky Luke, meilleure vente de l’année avec “Un cow-boy dans le coton” (près de 272.000 exemplaires en un peu plus de deux mois), ou Riad Sattouf, dont le 5e tome de “L’Arabe du futur”. Ils ne sont pas dans la sélection officielle d’Angoulême cette année, le Festival cherchant à promouvoir les talents qui mériteraient d’être mieux connus.

À voir également sur Le HuffPost : La lettre de Lucie étudiante de 21 ans à Macron pour rouvrir les facs