Le gouvernement lance un site pour "déconstruire les clichés" véhiculés par les films X

POLITIQUE - Le gouvernement lance ce mardi 9 février, une plateforme pour aider les adultes à mieux protéger leurs enfants contre la pornographie en ligne. En résumé: des conseils techniques sur les applis de contrôle parental, mais aussi des...

Le gouvernement lance un site pour "déconstruire les clichés" véhiculés par les films X

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Adrien Taquet, Secrétaire d'Etat à la protection de l'enfance et Cédric O, Secrétaire d'Etat au numérique et le 3 avril 2019. (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

POLITIQUE - Le gouvernement lance ce mardi 9 février, une plateforme pour aider les adultes à mieux protéger leurs enfants contre la pornographie en ligne. En résumé: des conseils techniques sur les applis de contrôle parental, mais aussi des ressources pour aider à “déconstruire les clichés” véhiculés par les films X. Le site sera dévoilé à l’occasion de la “Journée internationale pour un internet plus sûr” (“Safer internet day”).

Le site jeprotegemonenfant.gouv.fr (lien pas encore disponible) s’adresse aux parents d’enfants à partir de 6 ans “susceptibles d’être exposés à des contenus pornographiques volontairement ou involontairement”, et leur propose notamment des “contenus d’éducation à la sexualité pour libérer la parole entre parents et enfants”, ont expliqué les cabinets d’Adrien Taquet et Cédric O, secrétaires d’État respectivement chargés de l’Enfance et des Familles et du Numérique.

Il sera accompagné d’une campagne de communication sur les réseaux sociaux et sur certains sites web. Dans ce spot vidéo, une petite fille demande à ses parents “comment on fait les bébés?”. Mais au grand désarroi des parents, c’est son grand frère, âgé de 10 ou 11 ans, qui lui répond: “Bah c’est simple! La femme, elle est à quatre pattes. L’homme lui tire les cheveux, et elle crie très fort”.

“Être exposé à ce type de contenu trop jeune est une forme de violence”

Selon un sondage de 2018, près d’un tiers des jeunes ont déjà vu du porno avant 12 ans, plus de 60% avant 15 ans et 82% avant 18 ans. Et une telle exposition précoce a des conséquences: plus de la moitié des mineurs avouent avoir été “choqués” la première fois qu’ils ont été confrontés à des contenus pornographiques. En outre, 44% des ados ayant déjà eu des rapports sexuels déclarent avoir essayé de reproduire des pratiques qu’ils ont vues dans des films X, et près d’un quart disent être complexés à cause du porno.

“Les parents n’ont pas conscience que leurs enfants, aussi jeunes et de façon aussi massive, peuvent accéder aussi facilement à ce type de contenu”, a confié Adrien Taquet à l’AFP, pour qui l’enjeu est de “sensibiliser les parents, de leur proposer des outils techniques, des solutions, mais sans les culpabiliser”. “Ils ont besoin d’aide sur ces questions, car certains se sentent démunis” a-t-il ajouté.

Dans une interview accordée au quotidien20 minutes dimanche 7 février, accompagné du secrétaire d’État au numérique, Cédric O, Adrien Taquet constate que “de plus en plus de jeunes sont confrontés au porno. Aujourd’hui, plus d’un enfant sur trois a vu des contenus pornographiques avant l’âge de 12 ans, et deux tiers considèrent que ça les a choqués”.

 

Personne aujourd’hui dans le monde n’a trouvé de solution.Adrien Taquet, secrétaire d'Etat charge de la Protection de l'enfance

 

Dans cette même interview, Adrien Taquet affirme que le contrôle parental ne suffit pas. Selon lui, “le défi, c’est d’être efficaces sur un sujet sur lequel personne aujourd’hui dans le monde n’a trouvé de solution”. Il faut avant tout ”éduquer” et “former” les gens, souligne-t-il.

La mise en place de cette plateforme d’information est l’un des engagements pris dans le cadre d’un protocole adopté il y a un an par le gouvernement, le CSA, les principaux acteurs des télécoms et de l’internet, ainsi que des associations de protection de l’enfance. 

 

À voir également sur Le Huffpost: Les films X ne sont pas une forme d’éducation