Le Lesotho en toute splendeur dans “L’Indomptable feu du printemps”

Mantoa, la mère d’un petit village au Lesotho, pleure la mort de son fils dans un accident minier lorsqu’elle apprend que le gouvernement envisage de raser son petit village du Lesotho pour faire place à un nouveau barrage, lequel permettra...

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Mantoa, la mère d’un petit village au Lesotho, pleure la mort de son fils dans un accident minier lorsqu’elle apprend que le gouvernement envisage de raser son petit village du Lesotho pour faire place à un nouveau barrage, lequel permettra la construction d’un réservoir à eau. Se résolvant à défendre l’héritage spirituel de sa communauté, la Mater dolorosa parvient à susciter le soulèvement de quelques membres du village contre ce projet.

Premiers pas

Peu de films naissent au Lesotho, ce petit royaume enclavé au milieu des terres sud-africaines. Ne bénéficiant d’aucune salle de cinéma, d’aucunes infrastructures liées à la production cinématographique, l’État a le plus souvent recours aux technicien·nes formé·es et aux subventions de l’Afrique du Sud (qui se partage avec le Nigéria la grande majorité des productions tournées en région subsaharienne). Lemohang Jeremiah Mosese, originaire du Lesotho, s’empare de cette marginalité pour mieux la contredire. Chaque nouvelle image de son film tourné en terre natale est une épiphanie de cinéma qui remet en jeu et surpasse le précédent plan tourné. Comme si, derrière l’œilleton de sa caméra, le réalisateur redoublait d’efforts pour évacuer l’absence d’images produites à ce jour par le cinéma lésothien.

>> À lire aussi : Dans “La Loi de Téhéran”, docu et fiction se croisent autour d’un trafic de drogues

Si le film révèle son auteur comme l’un des formalistes les plus talentueux du continent, sa démarche n’est pas performative. Dans une entrevue accordée au Guardian, Mosese révèle que peu de choix s’offrent aux cinéastes de son pays pour pouvoir fabriquer des images : voyager en Europe pour faire carrière dans la diaspora ou travailler au niveau national sur des films réalisés par des ONG qui dictent un message préétabli, ne laissant aucune place à de véritables approches esthétiques.

Ici, bien que féroce, la critique du règne capitaliste expulse la pure approche naturaliste et la standardisation des récits pour lui substituer une mise en image incandescente de poésie qui rappelle Atlantique de Mati Diop. ​C’est surtout une vibrante revendication : l’entrée du Lesotho dans le cinéma.

L’Indomptable feu du printemps de Lemohang Jeremiah Mosese, avec Mary Twala, Jerry Mofokeng, Makhaola Ndebele (Lesotho / Afrique du Sud / Italie, 2020, 2 heures). En salle le 28 juillet.