Le meilleur moyen de lutter contre le stress et l’anxiété? Ne rien faire - BLOG

PSYCHOLOGIE - Selon sa définition, l’oisiveté désigne l’état d’une personne n’ayant pas d’activité laborieuse, pas d’occupation ni de contrainte. Est-il possible d’atteindre cet état? Et si oui, quels sont les effets sur notre santé physique...

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Beaucoup de personnes pensent que rester chez soi, même en ayant une occupation, s’apparente à ne rien faire et que cela n’est pas valorisant.

PSYCHOLOGIE - Selon sa définition, l’oisiveté désigne l’état d’une personne n’ayant pas d’activité laborieuse, pas d’occupation ni de contrainte. Est-il possible d’atteindre cet état? Et si oui, quels sont les effets sur notre santé physique et mentale?

Entre, ne pas avoir de contrainte, ne rien faire, s’ennuyer ou encore être paresseux, le concept d’oisiveté est très large et tend à évoluer. On commence à voir apparaître, notamment dans les cultures nordiques, une tendance qui invite à reprendre possession de notre temps et accorder à notre cerveau un moment de repos. Par exemple, le développement du “niksen” aux Pays-Bas ou encore le concept danois, le “hygge”, qui consiste à créer un cocon de bien-être chez soi avec des bougies, des plaids, des tisanes et autres objets nécessaires à la création d’une ambiance paisible pour favoriser le repos cérébral.

Amalgame autour de la fainéantise et la paresse

Dans notre culture française, où la productivité et la compétition sont valorisées en tant que normes, comment ces concepts sont-ils perçus? Comme on peut facilement l’imaginer, ils sont bien souvent mal accueillis avec un amalgame autour de la fainéantise et la paresse. Nous le savons bien, en France, la paresse est loin d’être perçue comme une qualité, et pourtant, nous voyons se développer de plus en plus des moments réservés à la sieste, même en entreprise. Et pour cause, elle favoriserait justement la productivité grâce au lâcher-prise.

Déconnecter notre cerveau est également bon pour notre santé. Le corps humain, les cellules et les organes ont besoin de repos pour se régénérer. Selon les travaux de Vincente Saavedra, spécialiste en médecine biologique, avoir trop d’activités entraînent souvent du stress, qui lui entraîne la formation de cortisol, une hormone qui, si produite trop longtemps, va nuire à la santé et provoquer des effets secondaires comme l’obésité, l’hypertension, les reflux gastro-œsophagiens ou encore la baisse du système immunitaire. Ces impacts négatifs sur la santé renforcent également le mal-être psychique et alimentent un cercle vicieux. Il a été démontré que le fait de rester chez soi et de pratiquer des activités calmes comme la lecture, le jardinage ou la cuisine contribuerait à faire baisser le stress et donc le taux de cortisol.

Ne rien faire, une notion subjective

Nous constatons également que ne rien faire est une notion subjective. Beaucoup de personnes pensent que rester chez soi, même en ayant une occupation, s’apparente à ne rien faire et que cela n’est pas valorisant. Je citerais d’ailleurs Christophe André, Psychiatre, sur sa notion de l’oisiveté: “Ne rien faire ne consiste pas à somnoler ou rêvasser, mais à rester pleinement éveillé dans la “non-action”. La non-action n’est pas de l’inaction, c’est une pleine activité intérieure. On ne fait rien, mais on ressent tout, on voit tout, on écoute tout”. Il utilise d’ailleurs pleinement ces techniques de méditation de pleine conscience pour réduire les effets du stress. Je soulignerais également l’importance d’apprendre à nos enfants à ne rien faire au lieu de vouloir sans arrêt remplir leur emploi du temps ou de les abandonner devant leurs écrans. Notre cerveau a en effet besoin de “périodes de jeûne”.

La pleine conscience, c’est savoir s’arrêter pour être. L’ennui est important et même utile pour chacun d’entre nous, il favorise la créativité, pousse à aller vers les autres, et permet de se détendre. Ne cherchons pas constamment à remplir notre temps en regardant chaque jour, chaque heure, chaque minute nos messages, nos mails, nos appels manqués, etc. Laissons-nous quelques instants de tranquillité et réduisons ainsi le stress quotidien.

Il a été démontré que des zones du cerveau s’activent lorsque nous ne faisons rien. François Eustache, neuropsychologue, indique même: “ne rien faire c’est vital”. Il évoque un état de notre cerveau défini comme “le mode par défaut” qu’il décrit comme une activité cérébrale quand on ne fait rien. Lors de moment d’oisiveté, il est possible de se tourner vers tout un univers inexploité, être dans le moment présent plutôt que de le subir. Par exemple, dans les embouteillages, à un feu rouge, ou dans les transports en commun, nous allons rapidement stresser et être anxieux de ne pas arriver à l’heure. Pourtant, nous pourrions utiliser ces moments à notre avantage, par exemple, en contemplant les passants, le ciel, en écoutant une musique relaxante pour nous évader un court instant. Si vous faites cela, vous verrez que ces moments de stress quotidiens pourront réellement devenir de petites parenthèses enchantées pour soi. Nous pensons toujours manquer de temps. Utilisons déjà chacun de ces moments, nous les approprier et non plus les subir.

Cette tribune est également publiée dans la revue Caducee.Net.

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