Le mentorat, ça marche: "Malgré le confinement, Fatma a eu son brevet"

ÉDUCATION - “J’ai suivi Fatma pendant deux ans et c’était génial”. Melody Fièvre, étudiante de 21 ans à Limoges, s’est découvert une passion pour le mentorat. Elle a accompagné Fatma, 13 ans, qui était en difficulté scolaire. “Au bout d’un...

Le mentorat, ça marche: "Malgré le confinement, Fatma a eu son brevet"

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

Les mentors peuvent être des étudiants, des actifs ou bien des retraités, l'important, c'est leur envie d'accompagner un jeune, qu'il soit en maternelle ou à l'université, et l'aiguiller sur son parcours de vie.

ÉDUCATION - “J’ai suivi Fatma pendant deux ans et c’était génial”. Melody Fièvre, étudiante de 21 ans à Limoges, s’est découvert une passion pour le mentorat. Elle a accompagné Fatma, 13 ans, qui était en difficulté scolaire. “Au bout d’un moment, ses moyennes ont pris deux, trois points en plus. Et malgré le confinement, elle a obtenu son brevet. J’étais fière d’elle.”

Les parcours de Melody et Fatma illustrent l’efficacité de cette forme particulière de soutien scolaire, à l’aune des premières assises du mentorat, mardi 19 janvier, qui ont fait se déplacer Nadia Hai, ministre de la Cohésion territoriale, et Sarah El Haïry, secrétaire d’État à la Jeunesse.

30.000 jeunes mentorés et 30.000 mentors

Il s’agit des premières assises du mentorat, mais le phénomène n’a rien de nouveau. “En 2020, 30.000 jeunes ont été mentorés”, explique au HuffPostChristophe Paris, le président du Collectif Mentorat et directeur général de l’Association de la fondation étudiante pour la ville (Afev). “Cela fait plus de 30 ans que les actions de mentorat sont mises en place en France, précise-t-il. On les appelle aussi tutorat ou parrainage. En les regroupant sous l’appellation ‘mentorat’, on essaie de créer une identité, afin de mutualiser nos outils pour les proposer aux associations qui fournissent le même travail”.

Aujourd’hui, on l’appelle mentorat, mais avant, c’était le parrainage ou le tutorat. “Concrètement, le mentorat, c’est une relation individuelle entre deux personnes, sur le moyen ou le long terme, définit Christophe Paris, une relation qui n’est pas ascendante et qui est organisée par une structure. L’objectif est de venir en aide à un public de jeunes en difficulté scolaire ou professionnelle.”

“De la PMI à la PME”

Deux types de publics sont concernés : les enfants en difficulté sociale, afin de prévenir le décrochage scolaire, et les enfants ou les jeunes qui ont un fort potentiel mais qui n’ont pas forcément le réseau, la culture ou l’opportunité de faire fructifier leurs capacités. Ils sont en général issus de milieux ruraux ou de quartiers difficiles, ils sont en tête de classe, mais ne maîtrisent pas les codes, n’auront pas le bon stage qui leur permettra d’élargir leur horizon.

“On va de la PMI à la PME”, s’amuse Christophe Paris pour résumer l’étendue de l’action de mentorat, la PMI étant un lieu dédié aux nourrissons et la PME une petite ou moyenne entreprise. 

“L’idée, c’est que deux personnes cheminent ensemble dans une logique d’accompagnement dans le temps, avec une structure qui l’organise.”

“Elle est devenue ma petite soeur”

Melody Fièvre, née dans une fratrie de 4 enfants, d’une mère assistante maternelle, a toujours eu envie d’aller vers les autres, à l’instar de sa grand-mère, qui a été famille d’accueil pour les enfants de la DDASS.

Melody évoque son parcours avec Fatma avec beaucoup de tendresse. “Elle est devenue ma petite soeur”, sourit-elle. “Quand je l’ai rencontrée, elle était en 5e. Elle était très travailleuse, mais je me suis rendu compte qu’elle avait des lacunes, comme la conjugaison des verbes.”

Derrière, un protocole s’organise. “Elle ne savait pas conjuguer dans le bon temps, alors on a fait des tableaux, qu’elle a appris par coeur. On reprenait les exercices faits en classe, on faisait ses devoirs ensemble. Je venais chez elle ou bien on se retrouvait en médiathèque et on bossait 2 à 3 heures par semaine. Parfois plus. Ce qui faisait que j’étais invitée le soir à dîner.”

C’est donc une “très belle relation” qui se noue. “Sa mère était très accueillante et m’offrait toujours un thé et des gâteaux. Aujourd’hui, Fatma est en seconde professionnelle dans le service à la personne et ça lui correspond tout à fait. Elle s’achemine vers un beau parcours.”

Les interrogations d’adolescente

Melody n’a pas seulement prodigué des conseils en français, en anglais ou en maths. Elle s’est aussi intéressée à la vie sociale de Fatma. Elle a répondu à ses interrogations d’adolescente qui ne pouvaient être formulées en famille. Elle l’a conseillée sur l’attitude à adopter face aux demandes pressantes des garçons, ou bien face aux réseaux sociaux.

Avant de rencontrer Fatma, Melody a eu une première rencontre avec le responsable de l’Afev à Limoges. Puis, un dialogue avec les parents a été établi. Ils se doutaient des difficultés scolaires de leur fille et cherchaient une solution.

“Notre objectif, ajoute Christophe Paris, est d’arriver à 200.000 personnes bénéficiaires du mentorat en France. Nous devons travailler à la facilitation du repérage des enfants par l’Éducation nationale. Ce qu’apporte le mentorat, personne ne le fait, alors allons-y.”

À voir également sur Le HuffPost: Cette start-up prétend pouvoir traduire les aboiements de votre chien en émotion.