Le mentorat, c’est avant tout une histoire d’hommes et de femmes, une histoire de rencontres - BLOG

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J’ai imaginé quelqu’un d’expérimenté, qui accompagne un plus a href=jeune ou un moins aguerri que lui, dans une quête, un projet. Quelqu’un qui partage sa sagesse, son savoir, son expérience. Quelqu’un qui conseille, qui aide à la décision, ou tout simplement, inspire. " data-caption="J’ai imaginé quelqu’un d’expérimenté, qui accompagne un plus jeune ou un moins aguerri que lui, dans une quête, un projet. Quelqu’un qui partage sa sagesse, son savoir, son expérience. Quelqu’un qui conseille, qui aide à la décision, ou tout simplement, inspire. " data-rich-caption="J’ai imaginé quelqu’un d’expérimenté, qui accompagne un plus jeune ou un moins aguerri que lui, dans une quête, un projet. Quelqu’un qui partage sa sagesse, son savoir, son expérience. Quelqu’un qui conseille, qui aide à la décision, ou tout simplement, inspire. " data-credit="pixelfit via Getty Images" data-credit-link-back="" />

MENTORAT - Avec “1 jeune, 1 mentor”, Emmanuel Macron ambitionne de développer le mentorat au niveau national. Voici les questions qui peuvent émerger lorsque l’on souhaite devenir mentor.

Ce que je veux, c’est que chaque jeune qui en a besoin puisse avoir un mentor”, a déclaré Emmanuel Macron le 1er mars dernier. Je l’avoue, même si je ne peux qu’embrasser cette noble cause: aider les jeunes en ces temps de crise, et porter un regard positif sur l’intention, l’information m’avait échappé. C’est mon neveu qui m’a interpellée sur le sujet. Comme beaucoup de jeunes, il a besoin d’être rassuré sur ses doutes. 

En l’écoutant me causer, j’ai spontanément pensé au “Mentor” missionné par Ulysse pour son fils Télémaque, à Socrate et ses disciples; mais aussi à ces personnages que l’on retrouve dans les contes ou dans les films, comme la fée marraine, Jiminy Cricket ou encore Maître Yoda.

J’ai imaginé quelqu’un d’expérimenté, qui accompagne un plus jeune ou un moins aguerri que lui, dans une quête, un projet. Quelqu’un qui partage sa sagesse, son savoir, son expérience. Quelqu’un qui conseille, qui aide à la décision, ou tout simplement, inspire. 

Le problème de la légitimité

Puis, en allant creuser sur les objectifs et les attendus dudit dispositif, je me suis posé cette question: si l’on venait me solliciter pour être mentor, j’aurais très envie de dire oui, mais en aurais-je la légitimité? Sur le papier, je suis sophrologue, pédagogue, chef d’entreprise, Présidente d’une chambre professionnelle, auteure, mais pour autant, me sentirais-je à ma place dans ce rôle? Je me suis questionnée sur mes compétences, mais aussi sur la posture à adopter si je franchissais le pas. Sur la relation que j’aimerais construire avec mon mentoré, et sur ce qui motiverait objectivement mon engagement. Très vite, une certitude s’est emparée de moi: le mentorat, c’est avant tout une histoire d’hommes et de femmes, une histoire de rencontres. Au-delà du diplôme, c’est partager un parcours de vie, des expériences. C’est transmettre ce que l’on a fait, mais aussi ce que l’on est. 

L’idée du “tout”

À ce moment-là, j’ai pensé à un iceberg. À ce tout, constitué de deux parties: celle que l’on voit, évidente; et celle plus profonde, plus complexe, mais qui ne demande qu’à être révélée. Prendre en compte ces deux dimensions est à mon sens un préalable à remplir avant de s’engager, car être mentor, c’est se trouver des affinités avec l’autre sur des points d’ancrage qui font sens: diplômes, métier, secteur d’activité. Sur des compétences pures en somme. Mais c’est aussi se retrouver sur des éléments moins visibles au 1er abord: sensibilité, échecs, blessures. Comme si une alchimie inconsciente pouvait naître entre deux personnes grâce à cette part cachée. Ainsi, mentors et mentorés feraient partie d’un même tout, et la rencontre pourrait avoir lieu en prenant sa source dans ce tout: l’émergé et l’immergé.   

L’importance de l’authenticité

Partant de là, comment voir le jeune comme un diamant que l’on viendrait tailler, façonner, tout en respectant sa propre identité? En parlant “vrai”, “authentique”, et en évitant de se servir du mentorat pour se réparer soi-même, c’est-à-dire sans projeter ses propres croyances et échecs sur son mentoré. L’identification doit se faire sur la dimension empirique d’un parcours, sur ce qui a marché, ou pas. Et non pas sur un résultat. Car l’histoire n’est pas duplicable, elle n’est pas censée se reproduire à l’identique. Il y a même d’ailleurs très peu de chances que cela arrive. Être mentor, c’est faire de l’empirisme: accompagner l’autre pour lui permettre d’essayer, se tromper, réajuster, s’adapter, recommencer autrement, persévérer. Être mentor, c’est causer d’expérimentation, plus que d’expérience.

La notion d’expérience  

Oui, si j’étais mentor, ma posture serait certainement celle de l’expérimentation. J’aimerais causer de mon parcours d’autodidacte, de mes expériences, de mes erreurs et de ce qu’elles m’ont enseigné. Mais en y apportant cette nuance: “L’expérience est une lanterne que l’on porte sur le dos et qui n’éclaire jamais que le chemin parcouru.” (Confucius). J’aimerais inviter mon mentoré à expérimenter. Différemment. En lui disant que mon rôle consiste à l’aider à se confronter, à cultiver sa différence, et surtout pas à être une mère nourricière! Ni même un modèle à suivre, encore moins une icône. Il s’agirait plutôt pour moi d’”éclairer” son chemin, lanterne en avant, mais avec humilité. 

Les motivations qui poussent à devenir mentor

Mais au fait, quelles sont les motivations qui amènent à embrasser cette voie de mentor, à s’engager dans cette chaîne humaine? Avant de vouloir accompagner l’autre, il me semble primordial de connaître les raisons qui nous poussent à le faire. Pour cela, il faut être capable de regarder son propre parcours avec objectivité et recul. Si la démarche n’est abordée que sous le prisme de l’enrichissement personnel, sans autre aspiration que d’ajouter une ligne à son CV, sans générosité ni empathie, il y a de fortes chances pour que cela ne fonctionne pas, que la rencontre n’ait pas lieu. 

Aussi, au terme de toutes ces réflexions, je me suis demandé si mon neveu n’avait pas été, le temps de cet échange, mon mentor à moi. Celui qui avait appuyé là où il fallait pour déclencher ces prises de conscience et qui m’aura permis d’être au clair avec moi-même. J’en ai alors conclu que si je devais m’engager un jour et devenir mentor, il s’agirait pour moi d’être présente à l’autre dans l’écoute, être capable de m’adapter à son rythme, de le comprendre, en lui permettant de se révéler à lui-même. Le rencontrer, dans le but de l’accompagner, dans la confiance, le non-jugement et l’authenticité.

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