Le naufrage de “The Whale”, mélo scolaire et désincarné

Qu’est-ce qui a poussé l’inconstant Darren Aronofsky (Black Swan, Mother!, The Wrestler, etc.) à aller déterrer une pièce de (vieux) théâtre (malgré le jeune âge de son auteur, Samuel D. Hunter) pour en tirer The Whale (littéralement, “la baleine”),...

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Qu’est-ce qui a poussé l’inconstant Darren Aronofsky (Black Swan, Mother!, The Wrestler, etc.) à aller déterrer une pièce de (vieux) théâtre (malgré le jeune âge de son auteur, Samuel D. Hunter) pour en tirer The Whale (littéralement, “la baleine”), film tout aussi poussiéreux ? Sans jeu de mots, tout est lourd dans l’histoire de ce prof qui donne des ateliers d’écriture à distance (il ne peut quasiment plus bouger) et a décidé de se suicider en mangeant au point de faire exploser son cœur gros. Et devinez quoi ? Il est fan de Moby Dick d’Herman Melville…

Les acteur·rices jouent mal (même l’excellente Sadie Sink, révélée par Stranger Things), les dialogues sont affligeants, expliquent tout à celles et ceux qui auraient des problèmes de compréhension, et l’image est très laide. Les effets spéciaux – pour faire encore davantage grossir Brendan Fraser (oui, l’acteur de La Momie), qui a évidemment pris du poids pour le rôle (attention, film à Oscars !) – sont si voyants qu’on se croirait parfois dans un Pixar lugubre.

On est loin de “La Grande Bouffe”

The Whale, scolaire et bébête, enfile les clichés et les platitudes psychologisantes sur la souffrance, l’adolescence, la vie, la mort, la coiffure de manière totalement et paradoxalement désincarnée. Aucun cinéma ici, aucun inconscient, puisque tout ce que la pièce a à dire, ce qui n’est pas grand-chose – on est loin de La Grande Bouffe de Marco Ferreri –, est explicité par des personnages qui évoluent dans un décor qui sent bon la peinture fraîche des retransmissions théâtrales de l’ORTF dans les années 1960. Le courageux Fraser, qui sort d’une traversée du désert, a été nommé aux Golden Globes, pour ce rôle, dans la catégorie meilleur acteur dans un film dramatique. Tant mieux pour lui.

The Whale de Darren Aronofsky, avec Brendan Fraser, Sadie Sink, Samantha Morton (É.-U., 2022, 1 h 57). En salle le 8 mars.