Le plaidoyer de Hollande et Gayet pour l'ouverture de lieux culturels

POLITIQUE - Ne comptez pas sur François Hollande pour affirmer qu’il aurait mieux géré la crise sanitaire que son successeur. “C’est tellement facile de dire qu’à la place d’Emmanuel Macron, j’aurais fait beaucoup mieux”, a déclaré l’ancien...

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POLITIQUE - Ne comptez pas sur François Hollande pour affirmer qu’il aurait mieux géré la crise sanitaire que son successeur. “C’est tellement facile de dire qu’à la place d’Emmanuel Macron, j’aurais fait beaucoup mieux”, a déclaré l’ancien président français lors d’un entretien en direct de l’appartement du journaliste Samuel Étienne, retransmis sur sa chaîne Twitch lundi 8 mars.

François Hollande a expliqué qu’il ne lui semblait pas opportun de juger un exécutif confronté à une situation inédite. Et d’assurer qu’en ce moment “on a besoin de moins de polémiques, parce qu’on peut toujours en faire, plus d’unité pour se dire comment on se débarrasse du virus”.

Aussitôt sa bienveillance exprimée, il n’a pu s’empêcher de noter qu’“il y a eu des erreurs et des défauts d’anticipation” et de regretter une gestion de crise “extrêmement centralisée” depuis Paris qui a manqué “de souplesse et de flexibilité” en n’accordant pas à l’échelon local suffisamment de marges de manœuvre aux maires.

“Mesure générale inappropriée”

Interrogé plus tard sur les mesures restrictives affectant le monde culturel notamment depuis la mise en place fin 2020 d’un couvre-feu national, François Hollande a définitivement rangé son indulgence de côté, allant carrément jusqu’à présenter des contre-propositions.

Dans son viseur, la non-réouverture de tous les lieux culturels annoncée par Jean Castex début décembre qui lui paraît excessive. “Je pense que la mesure générale a été inappropriée parce qu’il y a des endroits où avec des mesures sanitaires, on pouvait parfaitement tenir le spectacle ou offrir une possibilité pour le cinéma avec le strict respect des gestes sanitaires et des gestes barrières”, a-t-il expliqué, non masqué, à quelques centimètres de l’intervieweur qui avait laissé la fenêtre dans son appartement fermée.

Julie Gayet, sa compagne, a développé un argumentaire assez proche quelques minutes plus tôt sur le plateau de “C à vous” sur France 5. Estimant qu’“il y avait la possibilité de trouver des solutions pour éviter la fermeture de tous les lieux culturels”, la comédienne a également proposé d’offrir aux cinémas, dont la rentabilité ne pâtirait des mesures sanitaires, la possibilité d’accueillir à nouveau des spectateurs, mais aussi de permettre aux théâtres “avec une jauge limitée comme à l’église” de jouer des représentations.

Et affirmer qu’“il n’y aurait pas eu foule dans les théâtres”, tout comme François Hollande souhaitant l’ouverture des salles obscures “dans les communes où il n’y a pas grand monde qui va au cinéma”.

“Tirages au sort”

L’ancien président propose aussi que les groupes scolaires puissent se rendre dans les musées ainsi que l’organisation de “tirages au sort” permettant aux heureux gagnants qui auraient tenté leur chance de regarder un film en salle ou de voir une exposition au musée “dans des conditions sanitaires tout à fait respectées”.

Signataire d’une tribune publiée le 3 mars dans les colonnes du Monde, comme 800 autres professionnels du cinéma réclamant la réouverture des salles parmi lesquels Jacques Audiard, Marion Cotillard, Pierre Niney ou Léa Seydoux, c’est une Julie Gayet à la dent dure contre le gouvernement qui “tue la culture” par ses choix méprisant “l’exception culturelle” à la française qui a mis en avant l’absence de foyer d’infection dans les lieux culturels et l’instauration de “jauges limitées” pour justifier leur réouverture immédiate.

Au Premier ministre Jean Castex qui a dit le 10 décembre vouloir limiter les déplacements au strict nécessaire et donc ”éviter les concentrations et les brassages de publics”, la tribune des artistes rétorque que “l’étude ComCor de l’Institut Pasteur du 10 décembre 2020″ ne désigne pas les espaces culturels parmi les principaux lieux de contamination au Covid-19, et que selon une expérimentation menée par l’Institut Hermann Rietschel en lien avec l’Université de Berlin,” les salles de cinéma sont deux fois plus sûres que les supermarchés et trois fois plus sûres que les voyages en train”.

Mais ces travaux, au moment où la presse s’en est fait écho fin février, n’avaient pas été vérifiés par les pairs, ni confirmés par d’autres sources, et ne prennent pas en compte l’apparition de variants potentiellement beaucoup plus contaminants.

Enfin, comme le soulignait en décembre un article publié dans les quotidiens du groupe de presse régionale Ebra, il paraît difficile d’affirmer qu’il n’y a jamais de contamination dans les cinémas ou les théâtres français. Car “pour qu’il y ait un cluster, ou même des contaminations isolées, il faut que le lieu soit... ouvert au public”. Or les cinémas, théâtres et autres lieux culturels ont été fermés en France du 17 mars au 22 juin et à nouveau depuis le 31 octobre. Ils n’ont donc été ouverts que pendant l’été, quand le virus circulait très peu”, observe l’article.

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