Le post-partum, ce qu’on en dit, ce qu’il est vraiment - BLOG
POST-PARTUM —La période qui suit l’accouchement est fréquemment décrite comme très facile à aborder ou, au contraire, terriblement difficile à encaisser.Seulement, les femmes traversent une autre réalité et cette réalité mérite d’être percée...
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POST-PARTUM —La période qui suit l’accouchement est fréquemment décrite comme très facile à aborder ou, au contraire, terriblement difficile à encaisser.
Seulement, les femmes traversent une autre réalité et cette réalité mérite d’être percée à jour.
Voici 5 vérités crues qu’il est temps de révéler.
Le post-partum ne dure pas trois mois… mais trois ans!
Vous entendez ou entendrez fréquemment que la période du post-partum dure trois mois, ou plus ou moins. Ce chiffre s’inspire d’une réalité physiologique: après l’accouchement, le retour de couches — soit le retour des règles, survient au bout de quarante-cinq jours en moyenne chez les femmes qui n’allaitent pas. Notons que ça ne marche déjà pas pour celles qui allaitent! Si on considère ensuite qu’un laps de temps est nécessaire pour reprendre du poil de la bête, alors OK pour partir du principe que le post-partum dure trois mois. C’est d’ailleurs pour cela que le congé maternité s’étend sur dix semaines après l’accouchement. Mais tout ça ne dit rien de votre réalité à VOUS. Trois mois, sérieusement? Je vais vous dire: le post-partum dure au moins un an. Et je ne veux pas vous faire peur, mais je pense même… qu’il dure trois ans! Trois ans, c’est le temps nécessaire (et plus que nécessaire!) pour se remettre de ses émotions, réapprivoiser son corps, trouver son rythme avec son bébé… Mettre au monde un enfant est l’évènement le plus dingue de votre existence après… votre mort. Alors, pourquoi ranger cette période dans un délai de trois mois? Le congé maternité devrait être de six mois renouvelables pour que chaque femme puisse décider, selon son état et ses désirs, du temps dont elle a VRAIMENT besoin!
La période du post-partum est aussi chouette que difficile
Je vais vous faire une confidence: les photos “tout sourire” qui pullulent sur Instagram en période de post-partum ont le don de me crisper! Mais les discours ultra-négatifs sur le post-partum qui martèlent nos esprits aussi. Jamais contente la dame? Pas exactement. En fait, ce que je veux, c’est que l’on arrête de faire entrer le post-partum dans une case. Je ne comprends pas pourquoi on s’acharne à le décrire comme “facile” (et que je reprends le boulot et le yoga au bout d’une semaine!) ou “horrible” (dépression, pleurs, fatigue…). Il existe autant de post-partum qu’il existe de femmes. Et dans cette panoplie de post-partum, il y a de la joie et des doutes, des émotions positives et des difficultés. Encore une fois, mettre au monde un enfant est un évènement complètement dingue, il est normal d’être chamboulée, perdue, et puis la seconde suivante, d’être super heureuse! Voilà pourquoi le post-partum est aussi chouette que chiant, parfois. Parce qu’il y a des jours où le sourire de votre bébé vous donne une force inconsidérable, et d’autres où les hémorroïdes vous empêchent même de vous asseoir. C’est ça, le post-partum.
Il n’y a pas de “bonne façon” de vivre son post-partum
Si vous cherchez un mode d’emploi pour vivre votre post-partum, bonne chance! J’ai écrit La vie rêvée du post-partum parce que je voulais justement apporter des conseils et des pistes de réflexion, mais surtout parce que je voulais montrer et prouver à chaque femme que le post-partum ne répond à aucune norme, aucune règle. Il faut arrêter de croire qu’il faut forcément dormir quand le bébé dort, que la rééducation du périnée démarre pile à six semaines, que la sexualité du couple prend trois coups de pelle et qu’il est indispensable de relancer les affaires rapidement… Car la meilleure façon de vivre son post-partum, finalement, c’est de trouver la sienne. Vous voulez rester chez vous avec votre bébé et ne causer à personne? Très bien. Vous voulez inviter des copines tous les jours? Très bien. Vous avez envie de pleurer? Tant pis. Vous vous marrez sans raison? C’est cool. Vous n’avez pas envie d’allaiter? C’est votre choix et personne n’a son mot à dire. Vous vous allaitez des années durant? Foncez et voyez. En somme, écoutez-vous et fuyez les moralisateurs, ceux qui ont tout vu tout fait! C’est vous le chef, c’est vous qui savez, pas moi, pas nous, pas eux!
En période de post-partum, il est bon de se faire aider
Si vous êtes épuisée, si vous ramez, si vous êtes à bout, je n’ai qu’une chose à dire: n’ayez pas honte de demander de l’aide, car il n’y a aucune honte à avoir! Il faut arrêter de croire que les femmes sont capables de tout gérer. Enfin si, il faut le croire: vous gérez tout et vous êtes exceptionnelle. Et être exceptionnelle n’empêche pas de réclamer du soutien. Quel soutien? Un co-parent qui vous file un coup de main et vous cuisine de bons petits plats, votre mère ou vos copines qui passent pour garder votre bébé, un psy qui vous accompagne en cas de gros coups de mous, une association ou des réunions de parents qui accueillent vos états d’âme et vos doutes, des rendez-vous avec une conseillère en lactation qui vous aiguille si l’allaitement vous cause quelques soucis… Vous n’êtes pas seule et j’insiste. Alors par tous les moyens, renseignez-vous et sollicitez votre entourage comme les professionnels. Ils vont aideront à vivre sereinement la période du post-partum, mais surtout à prendre vos marques pour vivre votre post-partum. Faut-il que je rabâche? Vous venez de mettre au monde un enfant, c’est complètement fou! Alors, ménagez-vous, pensez à vous, prenez soin de vous!
Les femmes ne sont pas des petites choses fragiles, mais la puissance incarnée
Au risque de me répéter, vous traversez une période complètement dingue. Est-ce que vous le réalisez, ça? Est-ce que vous réalisez votre puissance de femme? J’ai le sentiment, souvent, que mes patientes se sentent “une petite chose fragile”, et c’est d’ailleurs pour ça qu’elles n’osent pas demander d’aide… Je vous le dis et je veux que vous le reteniez: vous êtes puissante! Ce n’est pas parce que vous avez subi une épisiotomie que vous êtes fragile. Ce n’est pas parce que vous pleurez pour un rien que vous êtes fragile (ça s’appelle le baby blues ou la vie, et c’est normal!). Ce n’est pas parce que votre périnée est mou que vous êtes fragile… Et puis j’en profite pour vous dire: ce n’est pas parce que bébé ne dort pas que vous êtes une mauvaise mère, ce n’est pas parce que vous avez accouché par césarienne que vous avez “raté” votre accouchement, ce n’est pas parce que vous consultez un psy que vous débloquez… Peu importe tout ça. Peu importe, parce que vous avez mis un enfant au monde! Votre corps est magique, surprenant, étonnant!
La vie rêvée du post-partum - Ed. Larousse" data-caption="Anna Roy et Caroline Michel - La vie rêvée du post-partum - Ed. Larousse" data-rich-caption="Anna Roy et Caroline Michel - La vie rêvée du post-partum - Ed. Larousse" data-credit="Editions Larousse" data-credit-link-back="" />À voir également sur Le HuffPost: Illana Weizman explique son post-partum et le tabou qui l’entoure