Le PS condamne "les dérives de l’Unef" mais refuse sa dissolution

POLITIQUE - C’est au tour du Parti socialiste de dénoncer les “dérives” de l’Union nationale des étudiants de France (Unef). Après les nombreuses réactions que l’interview de Mélanie Luce, présidente du syndicat étudiant, à Europe 1 le 17 mars...

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Des manifestant brandissent une bannière de l'Unef (Union nationale des étudiants de France) à Paris, le 16 mars 2021. (Bertrand GUAY / AFP)

POLITIQUE - C’est au tour du Parti socialiste de dénoncer les “dérives” de l’Union nationale des étudiants de France (Unef). Après les nombreuses réactions que l’interview de Mélanie Luce, présidente du syndicat étudiant, à Europe 1 le 17 mars a suscité, le PS a exprimé son point de vue à travers un communiqué de presse ce mardi 23 mars. 

Dans ce communiqué, le parti revient notamment sur les groupes de parole organisés en non-mixité, c’est à dire réservées aux victimes de discrimination. “Nous considérons que le combat contre les discriminations ne peut être l’affaire exclusive de ses victimes, il doit être l’affaire de toutes et tous.”

La présidente de l’Unef a expliqué que ces réunions étaient organisées une à deux fois par an, en incluant exclusivement “les personnes touchées” (en l’occurrence les femmes et personnes non blanches) qui y échangent sur leur expérience du sexisme ou du racisme. Après quoi, de nombreux élus ont pointé du doigt “une dérive” du syndicat étudiant, allant pour certains jusqu’à appeler à sa dissolution tout en dénonçant un “racisme anti-Blancs”. Un avis que ne partage pas le PS: “on peut combattre les positions de l’Unef dans le débat public, mais exiger sa dissolution, c’est atrophier la démocratie.”

Le PS explique aussi “n’[être] pas dupe de la stratégie de la droite et de l’extrême droite” qui, selon le parti d’Olivier Faure, “mènent une croisade réactionnaire qui prend pour cible les victimes des discriminations.” 

“Ces réunions non-mixtes sont problématiques”

Une position appuyée par le premier secrétaire du parti, invité de Sud Radio ce mercredi 24 mars: “ces réunions non mixtes, elles sont problématiques parce que dans le cadre syndical. Or, un syndicat, il a une vocation universelle”, selon Olivier Faure.

Selon le socialiste, ces réunions ont comme effet de créer une division entre les individus. Il estime que le “danger derrière ces réunions non mixtes, c’est l’idée que sont légitimes à parler du racisme les seules personnes qui en sont victimes. Or il faut au contraire faire partager ce message parce que c’est notre commune humanité qui est en jeu”.

Toutefois, Olivier Faure ne soutient en aucun cas les propos tenus par le ministre de l’Education, de la Jeunesse et des Sports Jean-Michel Blanquer, qui a jugé que ces groupes en non-mixité mènent à “des choses qui ressemblent au fascisme.”

“Les mots ont un sens, c’est pas parce que vous faites une réunion non mixte que vous êtes un fasciste, il faut quand même pas exagérer”, lui a reproché le chef du PS. “S’il y a des fascistes dans ce pays, ce sont celles et ceux qui, maintenant, appellent au meurtre, au viol de cette présidente de l’Unef”, a-t-il ajouté.

Une note confidentielle demandée par l’Elysée

La polémique ne s’arrête pas là. Selon Europe 1, une note confidentielle a été demandée par l’Élysée concernant l’état de l’Unef. 

Un document de sept pages qui décrit le syndicat étudiant comme étant “coupé de sa base” et “qui ne correspond pas toujours aux valeurs républicaines qu’il dit défendre.” Cette note, daté du 15 mars, accuse l’Unef de se rapprocher du mouvement “des étudiants musulmans de France” (EMF), une association considérée comme radicale.

D’après les auteurs de ce document, l’EMF aurait amené l’Unef à soutenir le port du voile dans l’espace public, à tenter en 2019 d’empêcher une représentation de la pièce “Les Suppliantes” d’Eschyle, jugée raciste, ou encore à considérer l’émotion suscitée par l’incendie de Notre Dame de Paris comme un “délire de petit Blanc”, rapporte Europe 1.

 A gauche, plus de 250 anciens dirigeants du syndicat étudiant, dont des personnalités comme Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon, Caroline De Haas ou encore Annie Ernaux, lui ont apporté leur soutien en défendant un “idéal émancipateur, républicain” et en rejetant toute dissolution de l’organisation créée en 1907.

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