Le rap français amoureux du Baile Funk ?

Après la sortie de D.U.C, où B2O expérimente quelques nouvelles tendances comme sur *All Set* ou *G-Love*, Booba sort *Validée* en 2015. Comme souvent, le succès retentissant du reggaeton proposé par le rappeur du 92 provoque une vague reggaeton...

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Après la sortie de D.U.C, où B2O expérimente quelques nouvelles tendances comme sur *All Set* ou *G-Love*, Booba sort *Validée* en 2015. Comme souvent, le succès retentissant du reggaeton proposé par le rappeur du 92 provoque une vague reggaeton dans le rap français. Tout comme avec la chanson urbaine, ou lorsqu’il avait soutenu la vague Trap, Booba, toujours attentif à ce qui se fait aux États-Unis, lance une tendance. Cependant, après la fièvre de la Trap, de la Drill, et de l’Afrobeat dans le rap, une nouvelle tendance tend à se généraliser : le *Baile Funk*. Le rap, ou plutôt la musique urbaine (une expression passe-partout qui englobe une multitude de réalités), est de plus en plus séduite par le *Baile Funk*. Mais qu’est-ce que c’est ?

Le Baile Funk : une tendance née dans les favelas de Rio dans les années 80 !

D’où vient le *Baile Funk* ? Ce genre musical trouve ses racines au Brésil dans les années 1980. Sous le poids de la dictature militaire, et donc de la censure, les jeunes s’éclatent en soirée sur des hits américains remixés en mode afro-caribéen. C’est ainsi que naît le *Baile Funk*. Quelques années plus tard, Afrika Bambaataa, le génie du mouvement Hip-Hop, fait renaître le mouvement avec *Planet Rock*. Cet artiste a apporté de nombreuses contributions au Hip-Hop, dont il est l’un des 1ers avant-gardistes.

Le *Baile Funk*, ou *Funk Carioca*, est méprisé par les élites au Brésil, mais il devient, au fil des années 1980, le son des classes défavorisées. Dans les morceaux de *Baile Funk* ou de *Funk Carioca*, le langage est cru, parfois extrême, reflet d’une jeunesse en quête de transgression face aux interdits.

Le rap français se convertit au Baile Funk !

D’après les souvenirs de certains journalistes, le 1er morceau 100 % *Baile Funk* serait *Pilota* de DJ Ayane. La partenaire de Bella dans le duo DJ Ayane et Bella sort alors son 1er single en tant que DJ et choisit une rythmique *Baile Funk*. DJ Ayane est l’une des 1ères femmes à se produire en tant que DJ en Afrique, ouvrant ainsi une nouvelle ère. La vidéo est sortie il y a six ans.

Il y a cinq ans, un certain Sadek dévoilait lui aussi un titre *Baile Funk* tout en restant fidèle à l’esprit de cette musique, tant sur le fond que sur la forme. Le morceau *JDJ* est extrait de *Johnny De Janeiro*, un album aux sonorités *Funk Carioca*. Le site BackPackerz, qui a consacré un sujet à ce phénomène, ajoute que la plupart des rappeurs s’inspirent de l’univers des favelas, mais très peu s’intéressent réellement à la culture musicale qui en émane, à l’exception d’artistes comme Sadek, PLK et Damso. Pour Abu Tall, contacté par BackPackerz : *« Il y a une imagerie qui rend le funk carioca hype parce qu’il y a des éléments qui fascinent les rappeurs : les milieux de gangsters, la mafia… Le Brésil et ses favelas sont des hauts lieux du banditisme, cela fascine les jeunes. Cette imagerie violente est aussi caractéristique du baile, un genre né dans les favelas. »*

L’influence d’une certaine Bianca Costa a également été importante. Bien qu’elle ne soit pas une figure majeure de la musique en France aujourd’hui, la jeune artiste a indéniablement apporté une touche personnelle et une originalité flagrante. Avec sa série *Bossa Trap*, elle mélange la Bossa Nova au *Funk Carioca*.

Damso s’est brièvement converti à ce style avec le titre *TieksVie*, puis Ninho et MHD, le rappeur à l’origine de la vague *Afro-Trap* en France, se sont également ralliés à cette tendance avec le titre *Bénéfice*. Mais au-delà de ces morceaux, depuis 2020, de nombreux beatmakers s’inspirent des rythmiques du *Baile Funk* ou du *Funk Carioca* dans leurs productions. Par exemple, la rythmique du morceau *SPIDER* de Gims en collaboration avec Dystinct, tout comme *Caramelo* de Mortalla ou encore *Temps en Temps* de Koba LaD et Zola sur leur album commun, en sont inspirées.