Le reconfinement assoupli de Castex, un boulevard pour les critiques de l'opposition

POLITIQUE - Un tiers de la population française va à nouveau se retrouver sous cloche. Mais une cloche large, de 10 kilomètres. Jean Castex a détaillé, ce jeudi 18 mars, les contours du nouveau confinement en Île-de-France, dans les Hauts-de-France...

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Le reconfinement assoupli de Castex, un boulevard pour les critiques de l'opposition

POLITIQUE - Un tiers de la population française va à nouveau se retrouver sous cloche. Mais une cloche large, de 10 kilomètres. Jean Castex a détaillé, ce jeudi 18 mars, les contours du nouveau confinement en Île-de-France, dans les Hauts-de-France et dans trois autres départements (Eure, Alpes-Maritimes, Seine-Maritime), décrété pour endiguer la troisième vague de malades du Covid-19.

Et il promet d’être plus souple que les précédents, alors que dans le même temps, l’heure du couvre-feu sera retardée sur l’ensemble du territoire pour tenir compte du passage à l’heure d’été. Le tout, avec un but: “freiner l’épidémie, sans nous enfermer”, selon les mots du Premier ministre lors de sa traditionnelle conférence de presse.

Une nouvelle stratégie, et des règles inédites -contradictoires pour certains- qui offrent des angles d’attaque tout trouvés aux oppositions. Nombreux élus de gauche, comme de droite, n’ont pas tardé à réagir aux nouvelles mesures gouvernementales annoncées après un long suspense de plusieurs jours.

“Génie de la chienlie”

Jean-Luc Mélenchon a sans doute été l’un des plus prompts à réagir, ironisant, sur les réseaux sociaux à propos d’un “confinement partiellement déconfiné avec couvre-feu décalé à 19 heures.” Pour le député des Bouches-du-Rhône, candidat à l’élection présidentielle 2022, Macron est un “génie de la chienlie”: “Ils niaient tout. Ils n’ont donc rien prévu, rien organisé. Retour au Moyen Âge: le confinement. Puis déconfinement. Puis reconfinement. La vie sans fin.”

Côté insoumis toujours, le député Loïc Prud’homme dénonce “des génies de l’incompétence et du chaos”, en qualifiant la stratégie annoncée par le Premier ministre de “pitoyable”, quand sa collègue Mathilde Panot interroge: “sans déconner, qui a compris quelque chose?”

Même agacement pour le maire Les Républicains du Touquet-Paris-Plage, dans le Pas-de-Calais, une commune concernée par les nouvelles restrictions. “On croyait avoir atteint le fond en matière de gestion de la crise sanitaire. Ce soir, et depuis 15 jours, c’est sûr, on creuse”, écrit Daniel Fasquelle sur les réseaux sociaux, en ajoutant un hashtag ”#totaleincompétence.” “Un confinement qui n’en est pas vraiment un, dans un périmètre de 10 kilomètres, un couvre-feu qui passe de 18 à 19 h... Tout ça pour ça?”, ajoute son collègue LR, le député des Yvelines Philippe Benassaya.

Emmanuel Macron et son “pari perdu”

Pour Fabien Roussel, le secrétaire national du PCF, “tout ça manque de clarté” et “arrive bien trop tard, avec des Français à cran, une pénurie de vaccin et des soignant-es à bout.” 

Si certains, comme le député communiste, s’attachent à fustiger ce qu’ils voient comme des incohérences, d’autres -parfois les mêmes- mettent surtout en avant le “pari perdu” par le président de la République, qui refusait les mesures plus dures en janvier ou février, rechignant à décréter une nouvelle mise sous cloche trop stricte. “Macron voulait tout faire pour éviter le confinement. Il n’a rien fait et nous avons le confinement. Chapeau l’artiste”, siffle par exemple l’eurodéputé Insoumis Manuel Bombard, quelque minutes après que le patron des écolos Julien Bayou se soit dit “révolté par ce concept de ‘pari’ en matière sanitaire.”

“Castex nous annonce donc que le ‘pari’ de Jupiter est perdu. On ne ‘parie’ pas sur la vie des gens. Chaque jour soit-disant ‘gagné’ c’est en moyenne 260 familles endeuillées”, pointe celui qui est le candidat EELV aux régionales en Île-de-France.

À l’extrême droite, on estime également que ces nouvelles restrictions sont la preuve que le gouvernement a “tout raté.” “Le confinement, c’est ce que l’on fait quand on a tout raté. Vaccination lente et incohérente, politique de tests déficiente, hôpital public affaibli: ce soir, le gouvernement fait payer aux habitants des territoires concernés ses échecs répétés”, écrit notamment Marine Le Pen, la présidente du Rassemblement national, sur les réseaux sociaux, quand son lieutenant Jordan Bardella juge l’exécutif “responsable de ce désastre.”

Toujours sur les réseaux sociaux, le député Les Républicains Éric Ciotti pointe pour sa part la “double-peine” de son département, concerné d’abord par le confinement le week-end, puis par ce confinement total. “Les Français paient ce soir au prix fort le pari perdu d’Emmanuel Macron qui en janvier dernier a refusé d’écouter les conseils scientifiques par calcul politique”, regrette l’élu des Alpes-Maritimes, en ajoutant: “le confinement localisé est une nouvelle erreur qui ne permettra pas de vaincre la pandémie et introduit des inégalités territoriales injustes et incompréhensibles.”

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