Le restaurateur du Doubs qui avait lancé l'appel à rouvrir renonce par peur des "sanctions"
RESTAURANTS - Le restaurateur du Doubs qui avait appelé ses collègues à rouvrir ce lundi 1er février leurs établissements en dépit des interdictions sanitaires et des menaces de sanctions du gouvernement, a finalement renoncé à ouvrir le sien,...
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RESTAURANTS - Le restaurateur du Doubs qui avait appelé ses collègues à rouvrir ce lundi 1er février leurs établissements en dépit des interdictions sanitaires et des menaces de sanctions du gouvernement, a finalement renoncé à ouvrir le sien, redoutant “d’aller en prison” ou de perdre ses “indemnités”.
“On ne rouvre pas parce que je risque d’aller en prison, de perdre mes indemnités” et “même de fermer définitivement”, a expliqué Stéphane Turillon, le patron de “La Source Bleue”, un restaurant de Cusance, commune au nord-est de Besançon, aux nombreux médias présents devant son établissement.
“L’important, ce n’est pas tant d’ouvrir un restaurant que la symbolique de notre action”, a dit à l’AFP ce restaurateur médiatique qui, après avoir annoncé à plusieurs reprises depuis début janvier la réouverture de son établissement lundi et appelé ses collègues à faire de même, y a finalement renoncé au dernier moment.
Sanctions financières contre les restaurants clandestins
Son appel n’avait pas été suivi par les organisations patronales. “La position de l’UMIH (Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie) est de ne pas soutenir cette initiative”, avait insisté auprès de l’AFP Bernard Champreux, président de l’organisation en Franche-Comté.
Ce renoncement intervient quelques heures après les propos du ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, qui avait menacé sur RTL les restaurants clandestins enfreignant les règles en servant des clients à table de suspendre leur accès au fonds de solidarité “pendant un mois”, et définitivement en cas de récidive.
Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, avait lui aussi justifié sur FranceInfo ces sanctions “financières” contre la “très petite minorité des restaurateurs qui décideraient d’ouvrir alors même qu’ils sont fermés administrativement”.
“On est dans la menace, c’est assez choquant”
Stéphane Turillon, qui avait auparavant expliqué vouloir “engager un dialogue avec l’État” et faire valoir son “droit de travailler”, a finalement accueilli ses clients masqués, au moins une centaine selon un photographe de l’AFP, sous des tentes installées près de son restaurant où il leur a servi de la vente à emporter, qui est légale.
Les clients étaient debout et aucun ne s’est attablé à l’intérieur de l’établissement. “Il n’y a pas d’infraction relevée (...) alors qu’il était parti pour ouvrir son restaurant”, a expliqué à l’AFP, Jean Richert, le directeur de cabinet du préfet du Doubs, présent sur place. Des gendarmes, dont certains se sont entretenus avec le restaurateur, étaient présents.
Egalement présent à Cusance, l’avocat de Stéphane Turillon, Me Randall Schwerdorffer, a déploré ces “menaces” : “on n’est plus du tout dans la mise en garde, on est dans la menace, c’est assez choquant”.
“Le seul dialogue (avec le gouvernement), c’est : ‘Si vous ouvrez, vous aurez des sanctions financières’, c’est terriblement infantilisant”, s’est agacé le conseil, interrogé par l’AFP.
Direction le cimetière pour une action “symbolique”
Lundi, Stéphane Turillon a tout de même mené une action “symbolique” en prenant la tête d’un cortège d’environ 250 personnes, selon la préfecture.
Direction le cimetière de la commune où ce bouillonnant restaurateur a déposé “symboliquement” son tablier et un drapeau français en hommage aux “artisans de France” contraints à la fermeture en raison des mesures sanitaires contre le Covid-19.
“Si l’État ne fait pas d’effort, on déposera tous nos tabliers au pied d’un cimetière et le peuple français mourra à terme de décisions politiques débiles”, a-t-il lancé sous les acclamations des manifestants, alors que le Premier ministre Jean Castex ne prévoit pas de réouverture des bars et restaurants avant la mi-février au plus tôt.
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