Le “Ritual” de Jon Hopkins invente la chaleur ambient

Albums solo électroniques, deejaying dans les plus grands festivals, collaborations avec Brian Eno ou Coldplay, bandes originales pour Hollywood, performances pour l’art ou la mode : en vingt ans, Jon Hopkins n’a cessé de multiplier les pas...

Le “Ritual” de Jon Hopkins invente la chaleur ambient

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Albums solo électroniques, deejaying dans les plus grands festivals, collaborations avec Brian Eno ou Coldplay, bandes originales pour Hollywood, performances pour l’art ou la mode : en vingt ans, Jon Hopkins n’a cessé de multiplier les pas de côté en tissant des hybridations avec l’idée tenace de fusionner l’emphase de l’acid house et l’introspection de l’ambient.

Tombé amoureux des synthés dès l’âge de 8 ans en écoutant Depeche Mode et les Pet Shop Boys, le pianiste anglais a fait des machines la glaise de ses sculptures sonores et mentales qui se déploient dans l’espace comme un morphing immersif.

Entre l’introspection et la transe

Après le lumineux Singularity (2018), où ce surdoué mettait enfin de l’ordre dans son désordre, et Music for Psychedelic Therapy (2021), défonce à la kétamine dans les grottes de la forêt amazonienne, Ritual poursuit cette veine pseudo-mystique selon les préceptes d’un Terence Kemp McKenna ou d’un Timothy Leary. Célébration au sens spirituel du terme, le morceau déploie quarante-et-une minutes hypnotiques en un long frisson de vagues sous tension.

Techno granuleuse, basses hypnotiques, beats en écho, mantras susurrés et déployés en forme de rhizomes dans l’espace. Trip psyché de shoegaze synthétique, Ritual marche dans les pas d’un classique extatique comme E2-E4 (1981).

Un obligé de la scène chill out et rave enregistré en une nuit après que Manuel Göttsching, venu du krautrock, a ingéré un buvard d’acide. Et toujours cette volonté tenace de nous plonger dans l’introspection et la transe et de boucler la boucle. Comme pour nous obliger à enfin lâcher prise.

Ritual (Domino/Sony Music). Sortie le 30 août.