Le "Salvator Mundi", un vrai Léonard de Vinci? Ce documentaire relance les spéculations
ART - Le “Salvator Mundi”, tableau le plus cher du monde, serait-il bien finalement de la main de Léonard de Vinci? Les spéculations sont relancées de plus belle depuis quelques jours. Un documentaire, diffusé ce mardi 13 avril sur France 5,...
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ART - Le “Salvator Mundi”, tableau le plus cher du monde, serait-il bien finalement de la main de Léonard de Vinci? Les spéculations sont relancées de plus belle depuis quelques jours. Un documentaire, diffusé ce mardi 13 avril sur France 5, affirme que pour le Louvre, il s’agit d’une ”œuvre d’atelier”, avec un apport minime du maître de la Renaissance italienne.
Mais plusieurs enquêtes parues ces dernières 48 heures dans les médias soutiennent l’inverse, en s’appuyant sur des documents confidentiels. L’Arabie saoudite, propriétaire du tableau, avait demandé à la France d’expertiser la toile avant un prêt éventuel pour la grande rétrospective Léonard de Vinci au Louvre (octobre 2019 - février 2020).
Une expertise faussée ?
Le Louvre abrite le C2RMF, laboratoire de pointe destiné à l’analyse des œuvres d’art. Le tableau y est resté trois mois, en 2018. “Le Louvre et le C2RMF ont abouti à la conclusion inverse de celle du documentaire: pour eux, le tableau est effectivement de la main de Léonard, et seulement de lui”, écrit Didier Rykner dans le magazine La Tribune de l’Art, à l’origine de plusieurs révélations sur le sujet. “La communication de cette information aux Saoudiens aurait eu lieu en septembre 2019″.
Dans un article paru lundi, le New York Times ajoute: “Le Louvre a certifié que le tableau était une œuvre de Léonard, mais il a gardé les conclusions secrètes après une dispute avec ses propriétaires”.
Dans un livre, le patron du Louvre Jean-Luc Martinez et le commissaire d’exposition Vincent Delieuvin confirment l’attribution du tableau au maître italien. Mais ce livre n’est mis en vente qu’une seule journée à la librairie du musée, avant d’être précipitamment retiré, selon Didier Rykner, une fois tout espoir abandonné d’un prêt du tableau par l’Arabie saoudite.
Le réalisateur du documentaire, Antoine Vitkine, a déploré de “n’avoir jamais pu accéder à ce document, dans la mesure où le Louvre niait son existence” pas plus qu’“aux conclusions de l’expertise”. C’est seulement aujourd’hui que “dans le contexte de la médiatisation de mon documentaire, le document est rendu public dans son intégralité”, observe-t-il. Ce sont des exigences saoudiennes qui auraient empêché l’intégration du tableau à la grande exposition Léonard de Vinci de l’hiver 2019-2020.
Le prince saoudien Mohammed ben Salmane voulait que l’œuvre soit exposée aux côtés de la Joconde, dans la salle des États. Les conservateurs du musée y étaient opposés, indique Didier Rykner, en raison de “problèmes de sécurité et d’affluence”, avec ces deux tableaux très médiatisés côte à côte.
D’autre part, s’ils estimaient que ce tableau avait bien évidemment toute sa place dans l’exposition, les conservateurs pensaient aussi qu’il n’y avait pas de raison d’en faire le tableau le plus important de la rétrospective, même s’il avait été vendu à un prix record, ajoute le journaliste et historien de l’art.
Il a été envisagé d’installer le Salvator Mundi au sein de l’exposition, puis de le monter dans la salle des Etats. Mais cette solution n’a pas été retenue et les Saoudiens ont refusé définitivement le prêt de la toile.
Léonard de Vinci n’aurait que contribué au tableau
Le documentaire affirme que l’expertise réalisée au laboratoire C2RMF conclut à une “contribution” ―et seulement cela― du grand maître italien. Le Louvre se refuse à confirmer ou infirmer les informations de presse, invoquant l’interdiction de discuter l’authenticité d’une oeuvre qui n’a pas été exposée en son sein: le réalisateur du documentaire “Antoine Vitkine avait sollicité le Louvre mais nous n’avons pas souhaité répondre à ses questions, le tableau n’ayant pas été prêté lors de la rétrospective”, indique-t-on à l’AFP.
Ce tableau garde son mystère et n’a pas été montré en public depuis sa vente. On ignore jusqu’à l’endroit où il se trouve. Certains évoquent sa présence sur le yacht privé du prince ben Salmane.
Rachetée en 2005 en mauvais état pour 1.175 dollars seulement par un marchand d’art new-yorkais, cette peinture avait été restaurée, présentée lors d’une exposition à la National Gallery en 2011, achetée par un oligarque russe, qui l’a ensuite revendue.
Il avait fait les gros titres de la presse mondiale lors de sa vente, aux enchères, en novembre 2017, pour le montant record de 450 millions de dollars. L’acheteur était resté anonyme mais ne serait autre que le jeune prince saoudien, “MBS”.
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