Le "slacktivisme", ce concept qui pourrait relancer la participation des jeunes aux élections
Facebook et ainsi apporter son soutien à une cause. " data-caption="Le slacktivisme est un mot-valise développé par Dwight Ozard et Fred Clark en 1995 pour désigner l’activisme dit paresseux (slacker pour fainéant), une forme de militantisme...
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
ÉLECTIONS —Souvent décrié par les adeptes de l’activisme IRL, le slacktivisme pourrait pourtant permettre de remobiliser les jeunes dans le processus démocratique et plus particulièrement, dans les élections à venir en France.
Un concept peu médiatisé en France bien que prédominant lors des récentes mobilisations citoyennes
Le slacktivisme est un mot-valise développé par Dwight Ozard et Fred Clark en 1995 pour désigner l’activisme dit paresseux (slacker pour fainéant), une forme de militantisme purement numérique. Plus précisément, depuis la montée en puissance des réseaux sociaux, le slacktivisme consiste à publier un tweet, liker une photo sur Instagram, signer une pétition sur Change.org ou encore partager un événement sur Facebook et ainsi apporter son soutien à une cause.
Très adaptes des réseaux sociaux, les jeunes de 16-29 ans sont les principaux concernés par le slacktivisme, bien que souvent critiqués par certains activistes réticents à cette forme de mobilisation, considérant que celle-ci ne permet que de se donner bonne conscience.
Or, depuis l’émergence de ces plateformes numériques, le slacktivisme a bel et bien permis d’une part d’organiser des mouvements dits IRL (comprendre dans la vie réelle) et d’autre part de sensibiliser les internautes à certaines causes et donc d’influencer l’agenda politique. On pense ainsi aux mobilisations du Printemps arabe qui ont pu s’organiser sur Facebook et être suivies, partagées et commentées dans le monde entier. Plus récemment, l’émergence du #BlackLivesMatter durant la crise sanitaire a montré qu’une mobilisation pouvait prendre de l’ampleur avec un hashtag commun, utilisé dans le monde entier, et d’organiser des manifestations de masse.
Évidemment, ces deux exemples soulignent l’importance des mobilisations IRL même si les réseaux sociaux et donc le slacktivisme ont permis de mobiliser et sensibiliser à l’échelle mondiale un panel d’acteurs.
Une forme de mobilisation indispensable à l’ère de la prédominance des réseaux sociaux
Le slacktivisme permet ainsi à un internaute de développer à la fois son identité politique en likant, partageant ou encore commentant une publication, mais également, à son échelle, de relayer une cause ou événement et ainsi contribuer à sa visibilité.
Ainsi, depuis les restrictions sanitaires liées à la COVID-19, l’activisme numérique a largement prédominé parmi les diverses formes de mobilisation citoyenne. Et ce, sur des sujets variés, allant du #GazaUnderAttack à la mobilisation des partisans du Rassemblement national contre la montre suisse du ministre Dupond-Moretti en pleine campagne régionale. Surtout, n’oublions pas que le slacktivisme — bien que limité aux citoyens maitrisant les outils numériques — ne nécessite aucun investissement financier (les réseaux sociaux permettant d’avoir accès et de partager gratuitement une information) ou coûteux en termes de temps (à contrario d’une participation à une manifestation).
Il faut donc concevoir qu’une opinion, et plus précisément politique, est exprimée dès lors qu’il y a un engagement (clic, partage, commentaire) qui sera bien entendu visible auprès d’autres internautes. Et pour les jeunes, lire un tweet d’une personne que l’on suit a parfois plus de plus-value qu’un tract électoral distribué qui sera jeté immédiatement.
La présence des politiques sur les réseaux sociaux ne doit donc pas être considérée comme un hasard. Entre Twitch, Instagram, Tik Tok, Facebook ou encore Twitter, cette omniprésence leur permet de gagner en visibilité auprès des internautes. Un choix bien entendu stratégique lorsqu’on observe l’importance de ces plateformes dans notre quotidien.
Redéfinir le concept de participation politique pour redorer le slacktivisme
En redéfinissant le concept de participation politique et surtout, en sortant de l’arène politique traditionnelle, on admet que les réseaux sociaux — grâce à la présence des activistes, des médias, des politiques et au partage de l’information — permettent de se forger une conscience politique. Et, n’oublions pas que chaque internaute est potentiellement un électeur.
Consciemment ou inconsciemment, lorsqu’un internaute like une vidéo de Jean-Luc Mélenchon appelant à voter pour la candidature de la France Insoumise aux élections dans le 20e arrondissement de Paris avec le #Regionales2021 ou encore décide de partager une publication annonçant la présence du Premier ministre Jean Castex sur Twitch, son identité politique se forge et peut donc le pousser à contribuer au processus électoral en allant voter. On a d’ailleurs rarement vu les élections régionales autant valorisées sur les réseaux sociaux.
Bien entendu, les campagnes électorales ne seront jamais entièrement numériques puisque cela exclurait certaines classes sociales et tranches de la population moins adeptes aux pratiques numériques. Mais, chaque parti politique devrait avoir toute conscience du rôle du slacktivisme pour remobiliser les 18-25 ans et 25-29 ans, qui rappelons-le, étaient respectivement 24% et 20% à s’abstenir en 2017 malgré leur inscription sur les listes électorales.
À voir également sur Le HuffPost: Macron n’a pas attendu McFly et Carlito pour se donner en spectacle