“Le Tigre blanc” : Ramin Bahrani livre une étude implacable de la jungle néolibérale

On dit qu’il faut voyager pour mieux se retrouver. Vrai ou pas, ce postulat semble en tout cas particulièrement applicable à la figure du·de la cinéaste. Que ce soit le temps d’un film ou sur une plus longue période, il est, en effet, toujours...

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On dit qu’il faut voyager pour mieux se retrouver. Vrai ou pas, ce postulat semble en tout cas particulièrement applicable à la figure du·de la cinéaste. Que ce soit le temps d’un film ou sur une plus longue période, il est, en effet, toujours étonnant de voir à quel point le déplacement d’un·e auteur·trice vers un autre territoire réaffirme et renforce ses obsessions pour en livrer un concentré.

Quittant les US en pleine crise des subprimes (99 Homes) pour les artères grouillantes de New Delhi, Ramin Bahrani suit tout naturellement cette tradition et approfondit son étude cinglante de la jungle néolibérale avec une cohérence remarquable.

Une Inde filmée par le cinéma américain mainstream

Si, contrairement à son précédent film, la description des mécanismes à l’origine des inégalités paraît simpliste (justifiée dans le film par un syndrome de servitude volontaire dont serait atteinte la quasi-totalité du peuple indien), la relation employeur/employé, déjà à l’œuvre dans 99 Homes, est ici un peu plus creusée. Elle atteindra un seuil de complexité saisissante lorsque les sentiments contradictoires se superposent et les rapports de domination petit à petit se troublent.

Le Tigre blanc a également le mérite de restituer une Inde que le cinéma américain mainstream a si peu filmé, ou souvent appesantie d’un regard occidental désolé (Slumdog Millionaire, Lion). Bahrani trouve pour sa part un juste compromis entre introduction de la culture locale à destination d'un public occidental et des fragments de vie quotidienne dont on aurait toutefois aimé qu’ils prennent un peu plus de place.

Le Tigre blanc de Ramin Bahrani, avec Priyanka Chopra Jonas, Rajkummar Rao, Mahesh Manjrekar (Ind., E.-U., 2021, 2h07). Sur Netflix