L'efficacité d'AstraZeneca confirmée par un nouvel essai américain mais...

VACCINS - Aucune forme grave de la maladie et aucune thrombose. Ce lundi 22 mars, le laboratoire AstraZeneca a dévoilé les résultats d’un nouvel essai clinique mené aux États-Unis. À la lumière de ces données portant sur 30.000 personnes, l’entreprise...

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Astrazeneca prouve que son vaccin contre le Covid-19 ne provoque pas de thrombose... à l'échelle d'un essai clinique seulement.

VACCINS - Aucune forme grave de la maladie et aucune thrombose. Ce lundi 22 mars, le laboratoire AstraZeneca a dévoilé les résultats d’un nouvel essai clinique mené aux États-Unis. À la lumière de ces données portant sur 30.000 personnes, l’entreprise affirme une fois encore que son vaccin est très efficace contre le Covid-19 et qu’il ne provoque pas de caillots sanguins sur les populations testées. Un message rassurant mais qui n’apporte pas vraiment d’éléments déterminants sur les effets secondaires controversés de son sérum. 

Sur le plan de l’efficacité, les chiffres sont éloquents. Le laboratoire se targue d’avoir un vaccin efficace à 79% pour prévenir le Covid-19 symptomatique dans la population générale et à 100% sur les formes sévères de la maladie et les hospitalisations. Aucun des volontaires ayant reçu le vaccin d’AstraZeneca n’a développé de symptômes graves du Covid-19, selon le communiqué du fabricant.

Alors que plusieurs pays européens ont suspendu l’usage du vaccin après le signalement de cas de thromboses, AstraZeneca a également étudié spécifiquement les risques de caillots sanguins. Les essais n’ont pas trouvé de risque accru de thrombose parmi les participants qui ont reçu au moins une dose, toujours selon le communiqué.

Déceler les effets secondaires rarissimes 

Fin des débats? Pas si sûr.  De fait, ces nouveaux résultats écartent tout risque de thrombose à fréquence très rare, c’est-à-dire chez moins d’une personne sur 10.000. En revanche, elle ne dit rien sur un éventuel risque beaucoup plus large, à l’échelle de la population.

Les essais cliniques, qui suivent des dizaines de milliers de personnes ne permettent pas de déceler les cas particuliers, ceux qui surviennent pour une personne sur 100.000 ou sur 1 million. Seule la surveillance a posteriori, après utilisation sur la population générale, permet de détecter les effets secondaires rarissimes. Or, les thromboses veineuses cérébrales observées en Europe après l’administration du vaccin ont lieu dans quelques cas pour un million de vaccinés. Et de manière générale, ces maladies rares surviennent environ pour 3 à 4 personnes par million d’habitants par an.

Balance bénéfices-risques

Pour qu’un médicament arrive sur le marché, il faut qu’il prouve qu’il est  bénéfique pour notre santé, même si parfois certaines personnes réagissent mal. C’est ce qu’on appelle la balance bénéfices-risques. Certes, on ne sait toujours pas si AstraZeneca provoque des thromboses rarissimes. Mais cette nouvelle étude démontre que le vaccin protège contre le Covid-19 beaucoup plus fréquemment qu’il ne cause d’effets secondaires graves. 

Dans le détail, ces essais cliniques de phase III ont été lancés il y a quelques mois par AstraZeneca et l’université d’Oxford sur 32.449 participants. L’entreprise anglo-saxonne devait à l’origine prouver son efficacité à la Food and Drugs Administration (FDA), l’agence américaine du médicament et à quelques autres autorités de régulation nationales sceptiques quant à la quantité de données offertes par son ancien essai clinique.

Les résultats de cet essai sont arrivés en avance, mais pas sûr que cela suffise pour rassurer sur le vaccin. Les États-Unis vaccinent massivement. 20% de la population ont déjà reçu une dose contre 9% en France. AstraZeneca ne devrait pas être autorisé avant mai outre-Atlantique. Si les fabricants tiennent leurs cadences, les Américains devraient disposer à ce moment-là de plus de doses qu’il n’en faut pour vacciner toute leur population.  

À voir également sur Le HuffPost: Les 4 grands types de vaccins contre le Covid-19 expliqués en 2 minutes