Légalisation du cannabis: Darmanin est toujours contre (avec un argument déroutant)

TRAFIC DE DROGUE - C’est bien connu, Gérald Darmanin n’est pas le plus grand fan du cannabis, et encore moins de l’idée de légaliser sa vente en France. En septembre 2020, il avait par exemple qualifié de “merde” cette drogue, lui qui a fait...

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Pour justifier son opposition à la légalisation du cannabis, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a avancé des arguments qui n'ont guère convaincu.

TRAFIC DE DROGUE - C’est bien connu, Gérald Darmanin n’est pas le plus grand fan du cannabis, et encore moins de l’idée de légaliser sa vente en France. En septembre 2020, il avait par exemple qualifié de “merde” cette drogue, lui qui a fait de la lutte contre les trafics une priorité depuis son arrivée au ministère de l’Intérieur. 

Une position que l’ancien maire de Tourcoing a rappelée sans ambages ce mardi 24 août à l’occasion d’un passage sur franceinfo. “C’est un poison, et nous devons lutter contre ce poison”, a lancé Gérald Darmanin.

Et d’avancer plusieurs arguments pour étayer son propos: des dealers qui vendraient de toute façon d’autres drogues dont des drogues dures, qui refuseraient quoi qu’il arrive de légaliser leur entreprise, et surtout la “défaite morale” que représenterait à ses yeux la légalisation. 

Une prise de position très claire, qui a eu pour effet immédiat de raviver le débat préexistant au sein même de la majorité présidentielle. Ainsi le député LREM de la Creuse Jean-Baptiste Moreau, co-auteur d’un rapport causementaire sur le sujet du cannabis, a expliqué: “Je ne peux que m’inscrire en faux contre cette affirmation”.

Le débat ravivé chez LREM

Il assure encore que la légalisation, bien que plus difficile à faire accepter à l’ensemble de la population qu’un statu quo, serait au contraire bénéfique et ferait montre d’un “courage politique”. Un avis sur lequel il a été rejoint par l’ex-LREM désormais co-président des Nouveaux démocrates Aurélien Taché.

Le député du Val-d’Oise a ainsi déploré un argumentaire d’un autre temps de la part du ministère de l’Intérieur, en décalage complet avec les politiques menées de nos jours dans de nombreux territoires à l’étranger. 

Néanmoins, au-delà même du débat sur les bienfaits et les avantages (ou non) de la légalisation de la vente de cannabis récréatif, de nombreux journalistes et citoyens ont surtout été déroutés par l’argumentaire avancé par le ministre de l’Intérieur.

“Est-ce que vous pensez que des caïds, des voyous, qui vivent avec 100.000 euros d’argent liquide par jour, vont (en cas de légalisation, ndlr) monter une petite échoppe, déclarer aux Urssaf et aux impôts, payer des cotisations pour continuer à vendre au coin de la rue?”, avait demandé de manière rhétorique Gérald Darmanin aux journalistes qui l’interrogeaient ce mardi matin. 

100.000 euros par jour, vraiment?

Un tableau ainsi dépeint qui a valu de nombreuses critiques à l’ancien porte-parole de Nicolas Sarkozy. En effet, les montants avancés par le ministre sont extrêmement éloignés de ceux constatés par les études officielles et notamment les rapports causementaires sur la vente de drogue en France, comme le lui ont signalé de nombreux reporters sur Twitter. 

Car le chiffre de 100.000 euros glanés quotidiennement par les dealers ne semble être aucunement en phase avec la réalité que prétend décrire Gérald Darmanin. Ce qui inquiète (ou fait rire jaune) d’autres journalistes sur le réseau social, qui s’interrogent sur la fiabilité des informations dont dispose le “1er flic de France” au moment de prendre des mesures. 

Le même salaire que Leo Messi

Une crainte renforcée par les autres raccourcis auxquels se livre le ministre de l’Intérieur, qui mêle dans son argumentaire la vente de cannabis à celle de drogues dures telles que la cocaïne, voulant convaincre ses interlocuteurs en demandant aux journalistes qui l’entrevueent s’ils pensent que la légalisation de cette dernière serait une bonne chose. 

Et pour évoquer une dernière fois le montant de 100.000 euros par jour que brandissait le ministre, un dernier clin d’œil amusé (ou atterré) est maintes fois revenu sur les réseaux sociaux depuis sa déclaration: le parallèle avec le salaire de Lionel Messi.

Payé entre 35 et 41 millions d’euros par an par le Paris Saint-Germain qu’il a rejoint cet été, l’Argentin dispose du plus gros salaire du championnat de France de Ligue 1 de football. Une paie qui, rapportée à la journée, est peu ou prou la même que celles des dealers évoqués par Gérald Darmanin. Des vendeurs de cannabis dont on peut légitimement envisager que le ministre ait pu surestimer les revenus. 

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