L'Équipe, en grève, absent des kiosques pour le 4e jour d'affilée
SPORT - Disette pour les passionnés de sport. Leur quotidien de référence, L’Équipe, est absent des kiosques ce mardi 12 janvier pour le quatrième jour consécutif en raison d’une grève. Syndicats et direction se réunissent dans l’après-midi...
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SPORT - Disette pour les passionnés de sport. Leur quotidien de référence, L’Équipe, est absent des kiosques ce mardi 12 janvier pour le quatrième jour consécutif en raison d’une grève. Syndicats et direction se réunissent dans l’après-midi pour discuter d’un plan social, dans un contexte de baisse de la diffusion du journal papier.
“La grande majorité des journalistes de L’Équipe a choisi de faire grève” pour “défendre nos emplois, nos conditions de travail et l’idée que nous avons de L’Équipe et de nos titres”, écrivent plusieurs plumes du journal dans un message relayé lundi soir sur leurs comptes Twitter.
La grande majorité des journalistes de @lequipe a choisi de faire grève pour le 4e jour d’affilée et de renoncer à sa mission, vous informer. Mais un plan social nous contraint à défendre nos emplois, nos conditions de travail et l'idée que nous avons de L'Equipe et de nos titres
— Syanie Dalmat (@SyaneDalmat) January 11, 2021
Selon l’intersyndicale SNJ - SNJ-CGT - UFICT-CGT - SGLCE-CGT, 80% des titulaires (hors supérieurs hiérarchiques) se sont mobilisés depuis vendredi, entraînant l’arrêt du journal et freinant l’alimentation du site internet.
“On nous emmène à l’abattoir”
“Les salariés ont compris qu’on nous emmène à l’abattoir”, résume Francis Magois (SNJ) pour l’AFP au sujet du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) dévoilé cet automne par la direction, qui cherche à réaliser 5 millions d’euros d’économies et éviter 6 millions de pertes en 2021 en supprimant une cinquantaine d’emplois.
Arrêt des compétitions sportives au printemps, nombreux matches annulés ou reportés depuis... Déjà fragilisé par la baisse de ses ventes papier, le quotidien a souffert de la crise sanitaire. En novembre, sa diffusion a reculé de 12,61% par rapport à novembre 2019, à 192.499 exemplaires (papiers et numériques) par jour, selon l’Alliance pour les chiffres de la presse et des médias (ACPM).
“Sabordage”
C’est dans ce contexte que la direction avait proposé, en juin, un projet d’accord de performance collective, qui prévoyait une baisse des rémunérations et du nombre de jours de RTT en échange de la préservation des emplois sur la période 2020/2024. Plan rejeté par les syndicats.
Le PSE présenté en réponse vise la SAS L’Équipe, qui emploie 350 personnes et édite le quotidien et son magazine, ainsi que Vélo Magazine et l’hebdomadaire France football, en passe de devenir un mensuel.
Au total, 47 postes de journalistes et huit administratifs doivent être supprimés. Parallèlement, 12 créations de postes sont prévues (chef des infos web, service de décryptage...), ce qui ramène le total des postes supprimés, chez les journalistes, à 35. Objectif, selon la direction, atteindre le nombre de 450.000 abonnés numériques payants en 2025, contre près de 300.000 aujourd’hui.
Mais “comment monétiser L’Équipe en dégradant sa qualité ?”, s’interroge Francis Magois. Alors “que beaucoup de reporters regardent déjà des matches à la télé pour des raisons budgétaires (...), on va abandonner des pans entiers de l’éditorial”, poursuit-il, citant une moindre couverture des clubs de foot ligue 1 ou du rugby, la quasi-fin du traitement de la deuxième division de foot, “sans parler des petits sports”. “On en train de sacrifier ce qui fait notre force, c’est un sabordage”, ajoute-t-il.
“Départs contraints”
“Le signal envoyé est très mauvais” à l’approche d’échéances sportives majeures comme l’Euro de football et les JO en 2021, mais aussi des Jeux de Paris 2024 ou de la coupe du monde de Rugby, également prévue en France en 2023, explique un journaliste de L’Equipe qui a requis l’anonymat.
Autre motif de mécontentement, la suppression d’au moins cinq postes avec la fin du supplément Sport et Style, indépendant du PSE touchant la SAS. Mais aussi les conditions de départ associées au plan, jugées insuffisantes pour empêcher des “départs contraints”, explique Stéphane Antoine (SNJ-CGT). Elles seront au cœur de la réunion “prévue de longue date” avec la direction cet après-midi, qui pourrait revoir sa copie sur ce volet.
Mais pas sûr que cela suffise à enrayer le mouvement. Les syndicats, qui ont lancé une cagnotte en interne pour aider les salariés et pigistes en difficulté, envisagent de l’ouvrir vers l’extérieur.
Ils ont en outre reçu le “soutien” des représentants du personnel du CSE de L’Équipe 24/24, l’éditeur de la chaîne de télévision, qui partagent leur “incompréhension” face à la “confortable trésorerie” du groupe Amaury, propriétaire de l’Équipe.
De son côté, la direction souligne à l’AFP que le groupe “doit rester prudent sur la gestion de cette trésorerie”, compte tenu “des importantes incertitudes qui demeurent sur les activités sportives et événementielles”.
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