Les 15 clips les plus marquants de 2021 (pour le moment) !
Des déformations épileptiques de Squid et Black Midi à la simplicité d’une Billie Eilish ou d’une Lorde, l’industrie du clip n’en a pas fini de se réinventer. À une époque ou les pop stars semblent faire le choix de la simplicité et les groupes...
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Des déformations épileptiques de Squid et Black Midi à la simplicité d’une Billie Eilish ou d’une Lorde, l’industrie du clip n’en a pas fini de se réinventer. À une époque ou les pop stars semblent faire le choix de la simplicité et les groupes plus indé opter pour une esthétique maximaliste, il semblerait que les repères de tout le monde aient été bousculés par une année digne d’un parcours du combattant. Alors que la trêve estivale (moins de grosses sorties de disque) bat son plein, retour en 15 madeleines sur les meilleures vidéos musicales de cette année.
Erika de Casier – Busy
Un morceau qui raille les emplois du temps surchargés d’un monde en costume-cravate, monde mis entre parenthèses pendant les confinements à répétition et que la jeune musicienne pastiche dans un clip en forme de diaporama. Reprenant l’esthétique désincarnée du monde d’entreprise, de Casier se rêve en femme d’affaire, ensemble tailleur, talons et kit mains libres oblige. La musicienne feint la fausse liberté d’un quotidien parasité par les impératifs du travail, zones industrielles et pauses déjeuner aux allures de fond d’écran Windows par défaut. B.J.
>> A lire aussi : Rencontre : Erika de Casier, sensation douce-amère de la scène r’n’b
Smerz – Believer
Sortir un album en février 2021 pourrait s’apparenter à un suicide annoncé, surtout quand on est deux norvégiennes productrices d’une musique électronique déconstruite oscillant entre trip hop et bass music. Une situation à priori impossible quand on ne peut même pas sortir de chez soi pour défendre sa musique que les prodiges de Smerz ont finalement réussi à tourner à leur avantage. Car si elles ne peuvent pas aller vers la nature, elles la font venir à elles via un clip tourné en studio. Une artificialité qui résonne finalement avec le registre subversif dans lequel opèrent les musiciennes, toujours prêtes à aller là où on ne les attend pas. B.J.
Koreless – Black Rainbow
Koreless, lui, célèbre un retour à la nature extrême et cathartique, comme pour renouer avec une liberté mise au placard par les restrictions de la crise sanitaire. On rattrape ici le temps perdu en se jetant la tête la 1ère dans des collines enherbées. Pas le temps de s’inquiéter de la météo, ici digne des scènes les plus sous-exposées de Twilight ou de rentrer les genoux écorchés : la brutalité avec laquelle se jette à corps perdu le cascadeur du clip (pour l’occasion grimé en crash test dummy de fortune) tutoie un onirisme qui découle de l’absurdité de la situation. B.J.
Squid – Narrator (feat. Martha Skye Murphy)
Comment mieux figurer la secousse tellurique provoquée par Squid tout en convoquant nos existences confinées qu’avec leur clip sidérant de Narrator ? Véritable séisme à géométrie variable, le morceau et le clip qui évoquent “un homme qui n’arrive plus à distinguer mémoire, rêve et réalité” nous plonge dans une avalanche de ruines et de vestiges numériques dont on ne s’est pas tout à fait remis. Un clip en forme de rouleau compresseur pour nos émotions et notre sens de la réalité détraqués par un confinement passé à scruter les écrans. T.D.
Danny L Harle – On A Mountain
Bien que transféré sur le label de Diplo, Mad Decent, l’ancien ressortissant du label PC Music, Danny L Harle, faisait causer ses machines pour éclairer nos quotidiens numériques au sortir du second confinement. Avec le clip d’On A Mountain tout en artefacts 3D de mauvais goût qui convoquent aussi bien l’imagerie décadente du festival Tomorrowland que la vallée dérangeante de Second Life, on se dit que Danny a définitivement sa place dans le line-up des festivals programmés sur les jeux-vidéo Minecraft et Roblox et que l’euro-dance a encore de beaux jours devant elle. T.D.
black midi – Chondromalacia Patella
Après l’esthétique papier glacé de Danny L Harle et le les ruines numériques de Squid, il fallait bien des as du collage sonore comme black midi pour télescoper le tout. Entre prises de vues réelles, captures d’écran Google Maps, artefacts 3D, stop-motion, split-screen, entre autres effets tout aussi abracadabrantesques, toute la palette de l’expérimentation numérique semble cohabiter dans ce clip monté par un savant fou. Une vidéo à même d’encapsuler toute la folie créative du trio anglais. T.D.
>> A lire aussi : La “Cavalcade” fantastique de black midi
Lorde – Solar Power
Une mise en image où le diable se cache dans les détails pour illustrer le titre éponyme de son troisième album. Proche du psychédélisme solaire de Primal Scream, la néo-zélandaise fantasme notre déni face à la crise climatique dans une vidéo à la quiétude superficielle. On y découvre une plage jonchée de détritus que le cadrage dissimule volontairement, préférant suivre la promenade d’une Lorde, elle toute sourire, entourée de natif·ve·s à la maussade expression. Une drôle d’utopie pour se réfugier dans un futur fataliste, qui, lui, prend de plus en plus l’allure d’une dystopie. B.J.
Yves Tumor – Jackie
Martyr improvisé de nos émotions volées, Tumor déchaîne autant les éléments naturels que son amour dans un clip qui multiplie les effets spéciaux (rotoscopie, deepfake…). Éclairs rougeoyants, combats d’épée et riffs joués au bord d’une falaise : le sens de l’épique du musicien invoque le fantastique pour caractériser les démons sentimentaux qu’il affronte. Comme au pinacle de sa carrière, Yves Tumor semble enfin avoir trouvé le bon créneau et partage sans mesure aucune sa vision d’une utopie amoureuse faite de confrontations. B.J.
La Femme – Nouvelle Orléans
Nombre de clips essaimés ça-et-là ont tenté, entre 2020 et 2021, de recapturer l’essence de la fête dont nous avions été privés. Avec son concours de danse entre l’émission Soul Train et les bals de voguing, c’est tout un imaginaire de la fête qui nous est rendu dans ce clip. Bien emmenés par un Marlon travesti pour l’occasion (il sortira vainqueur du concours), les danseurs·ses se succèdent dans une lutte acharnée qui nous invite à danser jusqu’à l’épuisement. Le meilleur des programmes. T.D.
Hildegard – Jour 1
Entre images d’archives de club et de festivals – les plus alertes reconnaîtront même un extrait du clip de Phantom Pt. II de Justice – et nouvelles images mettant en scène Helena Deland et Ouri, la vidéo de Jour 1 propose une autre vision de la fête que celle de La Femme. Un manifeste à la teuf débraillée et lascive. Des instantanés du monde d’avant édités à la manière de caméras à vision nocturne qui réveillent irrémédiablement nos envies de fête. T.D.
Lil Nas X – MONTERO (Call Me By Your Name)
Probablement le clip le plus marquant de cette année, Lil Nas X vient régler ses comptes avec le diable en personne à l’occasion d’un titre prouvant qu’il ne sera pas la star que d’un succès sans lendemain (que l’époque d’Old Town Road semble loin !). C’est qu’il fallait bien descendre jusqu’en enfer, twerker sur les cuisses de Lucifer en personne et exciter la Terre entière, du pole dance et des poses lascives à ne plus savoir quoi en faire, pour s’attribuer le statut de nouvelle égérie pop quand on est noir, gay et âgé de 22 ans seulement. B.J.
>> A lire aussi : Avec son dernier clip, Lil Nas X prouve qu’il est la popstar que le monde mérite
Shygirl – BDE
Après s’être imposée avec son EP Alias, et toujours dans l’attente d’un 1er long-format, comme la reine de la bass music la plus sulfureuse de Grande Bretagne, Shygirl s’offre une collaboration avec Slowthai et continue de déployer une esthétique des plus sulfureuses. BDE, pour Big dick energy, s’impose comme une évidence. On y voit Shygirl entourée d’adorables créatures à poils immaculées comme pour instaurer une fausse pudeur. Une mise en image toute en oxymores pour un des titres les plus explicites de l’anglaise. B.J.
Tyler, The Creator – LUMBERJACK
Derrière le terme braggadocio, répété à l’envi par Tyler, The Creator au moment de la sortie de son dernier album CALL ME IF YOU GET LOST, se cache le pinacle de la fame : un état de pleine confiance, un sentiment d’invulnérabilité. Juché sur ses malles Louis Vuitton, sapé comme jamais et manucuré jusqu’au bout des ongles, Tyler se présente dans LUMBERJACK comme un artiste sur le toit du monde, en pleine possession de ses moyens (artistiques ou financiers). Plus clinquant que le plus clinquant des films de Wes Anderson, le clip de LUMBERJACK est un manifeste à la jouissance de sa propre réussite. T.D.
>> A lire aussi : Entre bling-bling et peine de cœur, Tyler, The Creator renouvèle son flow
Billie Eilish – Lost Cause
Que faire lorsqu’on vient d’accoucher d’un des plus grands succès pop de ces dernières années à un âge où l’on peine encore à toucher le baccalauréat du doigt ? Dans Lost Cause, Billie Eilish y répond en toute simplicité : s’offrir une villa, dévaliser l’hypermarché le plus proche et organiser une pyjama party de rêve pour profiter d’une célébrité dûment acquise. Si l’esprit de sororité et l’entrain qui règnent en maîtres sur ce clip cachent les affres de la fame décortiquées sur son nouvel album Happier Than Ever, Lost Cause offre une bouffée d’air frais dans la jeune carrière de la popstar. T.D.
James Blake – Say What You Will
Si James Blake n’a jamais bénéficié de très grands clips (sauf deux vidéos adorables pour I’ll Come Too et Can’t Believe The Way We Flow sur Assume Form), il aura fallu que l’anglais acquière enfin son statut de golden boy de la pop moderne pour s’offrir le plus beau clip de sa décennie de carrière. En invitant Finneas (le frère et producteur de Billie Eilish, encore elle), James Blake se fend d’une amusante satire sur la célébrité. Une leçon de modestie nichée dans un clip plein d’orgueil et de jalousie mal placée. T.D.